vendredi 9 mai 2025

Haendel: Saul, oratorio (HWV 53, 1739) France Musique, samedi 23 janvier 2010 à 19h30

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Haendel:
Saul
(1739)

Alors qu’en France, Rameau fait depuis 1733 (Hippolyte et Aricie) trembler le temple lyrique royal, et ainsi, assure le renouvellement du genre (quoiqu’en dise son critique zélé et farouche, Rousseau), Haendel à Londres doit réformer son écriture vocale et théâtrale car l’opéra italien, avec ses tunnels de récitatifs et d’arias da capo, ne fait plus recette. L’oratorio Saul marque un tournant dans l’écriture de Haendel…

France Musique
Samedi 23 janvier 2010 à 19h30


Saul contre David

Déjà amorcée avec Athalie (1733), la rupture dans son écriture se réalise davantage avec Saul, composé de juin à septembre 1738 et créé devant la Cour anglaise en janvier 1739. C’est un coup de génie qui a causé à son auteur bien des tourments et des nuits de remise en question: très affecté par ses échecs récents à l’opéra, Haendel doit trouver de nouvelles idées et une palette de mélodies captivantes (qu’il emprunte à Zachow son maître, Kuhnau, mais aussi Telemann). Le compositeur favorise dans l’oratorio, une forme dramatique continuellement expressive où les airs ne sont plus écrits de façon mécanique, en récitatifs et en arias, mais suivant les étapes de l’action et la métamorphose des caractères, en autant d’épisodes variés et nouveaux qui apportent de fait un souffle nouveau: sur un trentaine d’airs, Saul ne comporte que 4 arias da capo: Haendel a bien compris les dernières évolutions du goût à son époque.

L’oratorio HWV 53 offre sur un livret de Charles Jennens, de superbes portraits musicaux, vivement contrastés. La colère du roi des Isréalites, Saul éclate en fureur contre le vainqueur de Goliath et des Philistins, David. Le vieux monarque jalouse son rival politique et entend se venger de lui par l’intermédiaire de son propre fils, Jonathan auquel il demande de tuer David. Mais la jeunesse se lie contre la sauvagerie du souverain possédé par la haine. Jennens et Haendel n’oublient pas une scène de magie noire où la sorcière fait paraître l’ombre de Samuel, laquelle explique pourquoi Saul sinclinera…
Au final, après que David échoue à calmer Saul, le preux héros vainc son aîné: il peut épouser Michal, fille de Saul, mais entre temps, Jonathan perd la vie. L’écriture de Haendel sait aussi ciseler la partir dévolue au choeur, dans cette vaste fresque qui mêle grandeur, souffle et introspection psychologique, tendresse et mort, triomphe de la vertu sur les ténèbres humaines.

Concert donné le 30 août 2009, Vredenburg Leidsche Rijn à Utrecht, dans le cadre du festival Musique chorale/Chant Musique ancienne baroque

Georg Friedrich Haendel: Saul

Oratorio en trois parties sur un livret de Charles Jennens
Mattijs van der Woerd : baryton, Saul
Joanne Lunn : soprano, Merab
Ruby Hughes : soprano, Michal
Lestyn Davies : contre-ténor, David
Thomas Walker : ténor, Jonathan
Guido Groenland : ténor, Abner
Donald Bentvelsen : basse, Doeg
Michiel ten Houte de Lange : ténor, la sorcière
Pierre-Guy Le Gall White : basse, Samuel
Jon Etxabe-Arzuaga : ténor, un Amalécite
Bart Oemema : baryton, Abiathar

Cappella Amsterdam
Akademie für Alte Musik Berlin
Direction : Daniel Reuss

Illustration: Le triomphe de David par Nicolas Poussin (DR)

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