à Vienne
Apprentissage Viennois
A Vienne, Mahler a dirigé pendant 10 ans l’Opéra (1897-1907). Il y a suivi sa formation musicale, dès 1875, à l’âge de 15 ans en classes de piano et de composition au Conservatoire de la Société des Amis de la Musique. Mahler, originaire de Bohème a donc connu la Vienne Impériale, résidence de l’Empereur et capitale politique et culturelle.
L’enfant est immensément doué et fait ses premiers pas au concert comme pianiste, jouant les auteurs du répertoire mais aussi ses propres compositions. Le jeune créateur perfectionne encore son apprentissage auprès de Bruckner, en particulier dans sa classe de contrepoint et d’harmonie à l’Université.
A 18 ans (1878), Mahler, diplôme en poche, voyage en Europe. Il occupe divers postes à Ljubljana, Olomouc, Prague, Leipzig, Budapest et Hambourg comme maître de chapelle et directeur de théâtre. En 1897, il est nommé chef de l’Opéra de Vienne. Joseph Ier ne tarde pas à le nommer très vite directeur artistique. Pour atteindre ses responsabilités, le musicien a dû se convertir au catholicisme, mettant dans l’ombre son judaïsme.
Capitale de la modernité
La Vienne que connaît le nouveau directeur artistique de l’Opéra impérial, est vers 1900, une mégapole de 2 millions d’habitants, le centre prestigieux d’un empire qui compte au total jusqu’à 51 millions d’âmes (soit approximativement 15 nationalités différentes).
Le boulevard circulaire ou Ringstrasse, l’Opéra et le Burgtheater y redessinent le visage de la cité impériale du XXème siècle. Comme Paris, Vienne se montre perméable aux courants de l’avant-garde artistique: la nouvelle Sécession Viennoise marque une rupture et la volonté de nouvelles formes en architecture, en art, dans toutes les disciplines de la création. Ainsi se distinguent les nouveaux apôtres d’un art régénéré: Otto Wagner, Josef Hoffmann et Kolo Moser, le trio fondateur des « Wiener Werkstätte », Adolf Loos, Arnold Schönberg et ses élèves Alban Berg ou Anton von Webern, Sigmund Freud, Arthur Schnitzler, Hugo von Hofmannsthal et Peter Altenberg. Cafés littéraires, salons, à l’image de celui de Bertha Zuckerkandl, fréquentés par les représentants du Jugendstil, l’Art nouveau viennois, composent le nouveau paysage social et urbain d’une ville en pleine mutation.
Mahler est proche des courants modernistes. Gustav Klimt, Otto Wagner, Carl Moll, Kolo Moser et Josef Hoffmann quittent en 1897 la « Künstlerhaus », trop « conservatrice », pour réformer les arts (peinture, architecture et arts plastiques). Leur devise est : « À chaque époque son Art, à l’Art sa Liberté. »
A 42 ans, Gustav Mahler a épousé (en l’église Saint-Charles Borromée de Vienne) la belle Alma Maria Schindler -de 19 ans sa cadette (photo ci contre)-, qui est la belle-fille du peintre Carl Moll: le musicien est proche des « sécessionnistes ».
De leur union, naissent deux filles: Maria Anna, puis, Anna Justina, en 1904. Dédicataire de la 8è Symphonie (des Mille), Alma est une femme belle et intelligente qui saisit son entourage par son esprit et sa culture. Pour autant, Mahler lui dénie toute oeuvre créatrice: le foyer ne peut abriter qu’un seul talent, celui de Gustav.
Est-ce ce machisme insidieux et tenace qui ruine peu à peu leur relation?
Tout en restant avec Gustav, Alma vit une relation passionnelle avec le jeune architecte Walter Gropius. Le couple Mahler en crise fait souffrir le compositeur: Gustav consulte alors Freud. Après la mort de Mahler en 1911, Alma devient la muse et l’égérie de nombreux créateurs: elle épouse Gropius puis, le poète Franz Werfel; elle fut la compagne du peintre Oskar Kokoschka et nombreux autres talents à Vienne.
Exposition Gustav Mahler au Palais Lobkowitz:
Gustav Mahler et Vienne
Musée autrichien du Théâtre, Palais Lobkowitz, Lobkowitzplatz 2, 1010 Vienne, www.khm.at/de/oesterreichisches-theatermuseum. Du 11 mars au 3 octobre 2010.
Cette exposition est consacrée au rôle que Vienne et ses institutions jouèrent dans la vie et l’œuvre de Gustav Mahler. L’influence exercée sur la ville par le compositeur, depuis le moment où il assuma la direction de l’Opéra de la cour et jusqu’à nos jours, y est également évoquée. Certains secteurs témoignent entre autres des années d’études de Mahler à Vienne, du cercle de ses amis musiciens, de ses années d’apprentissage, de l’impact de sa fonction de directeur de l’Opéra de la cour et des dernières années de sa vie. Les objets exposés proviennent du riche patrimoine consacré à Mahler dont disposent les bibliothèques et les musées viennois, ainsi que de trésors artistiques légués par le décorateur Alfred Roller. L’exposition « Gustav Mahler et Vienne » consacrera en outre la réouverture, après restauration complète, des salles qui occupent le premier étage du Musée du Théâtre.

exposition pour les 150 ans de la naissance du compositeur. S’il reste
un compositeur incompris, Gustav Mahler à Vienne, s’impose à
la fin du XIXè dans la capitale impériale, comme directeur de l’opéra de
la Cour (Hofoper). Pendant 10 années, de 1897 à 1907, le musicien qui
s’est taillé une solide réputation comme chef d’orchestre prend la
direction de l’Opéra viennois avec d’autant plus de succès… Vienne,
Palais Lobkowitz, jusqu’au 3 octobre 2010.
Opéra national de Vienne : Opernring 2, 1010 Vienne, www.wiener-staatsoper.at
À l’Opéra national, on trouve une « salle Gustav Mahler » (dans l’ancien cabinet de travail) et un buste du compositeur réalisé par Rodin (au « Schwindfoyer »).
Musée de l’Opéra national : Hanuschgasse 3, 1010 Vienne, www.wiener-staatsoper.at
Le Musée de l’Opéra national a pour vocation de retracer l’histoire de l’Opéra de Vienne, de son premier directeur, le baron Franz von Dingelstedt, au dernier en date, Ioan Holender. Une documentation particulièrement complète est consacrée à la vie et à l’œuvre des directeurs que furent Gustav Mahler et Herbert von Karajan.
Maison de la Musique : Seilerstätte 30, 1010 Vienne, www.hdm.at
Dédié aux « grands maîtres », le troisième étage de la Maison de la Musique accueille une salle interactive Gustav Mahler conçue par le petit-neveu du compositeur, Peter Mahler.
Cimetière de Grinzing : An den langen Lüssen 33, 1190 Vienne
Lé sépulture de Mahler et celle de sa fille Maria Anna, décédée en 1907, se trouvent au cimetière de Grinzing. La pierre tombale est l’œuvre de Josef Hoffmann. Alma Mahler-Werfel (décédée en 1964) et sa fille Manon Gropius sont enterrées presque en face.
Konzerthaus de Vienne : Lothringerstrasse 20, 1030 Vienne, www.konzerthaus.at
Plaque commémorative dédiée à Gustav Mahler.
Arnold Schönberg Center :
Palais Fanto, Schwarzenbergplatz 6 (entrée Zaunergasse 1), 1030 Vienne, www.schoenberg.at
Dossier Gustav Mahler 2010-2011 réalisé par Carl Fischer et Elvire James.
Discographie 2010
Sélection établie par Lucas Irom et Anthony Goret

18 cd). 2010 et 2011 sont deux années Mahlériennes qui consécutivement mettent à
l’honneur le figure du compositeur Gustav Mahler mais aussi, aspect
moins connu de sa carrière glorieuse, le chef d’orchestre célébré de son
vivant, entre autres à l’Opéra de Vienne dont il est directeur, de 1897
à 1907. Le coffret de 18 cd, édité en juin 2010 par Deutsche
Grammophon présente l’intégrale des oeuvres pour voix et
orchestre de Gustav Mahler, évidemment les 10 symphonies, mais aussi ses
cycles lyriques, lieder avec orchestre, soit 5 oeuvres rassemblées, du Lied
von der erde au Klagende lied, sans omettre les lieder et
Gesännge aus der Jugendzeit… Lire la suite
Gustav Mahler (150th anniversary): the complete works (Emi classics, 16 cd). Voici un apport surtout britannique sur le plan orchestral: City of Birmingham
symphony orchestra (Rattle d’avant Berlin), Philharmonia orchestra
(Furtwängler et Klemperer), London Philharmonic orchestra (Horenstein,
Tennstedt), New Philharmonia Orchestra (Barbirolli), London Symphony
orchestra (Szell) font belle figure aux côté des Berliner Philharmoniker
(Barbirolli, Rattle). Heureux mahlériens: 2010 pour les 150 ans de la
naissance (1860) du compositeur devenu directeur de l’Opéra de Vienne de
1897 à 1907, les éditeurs rééditent leurs archives plus que
recommandables. Ce coffret de 16 cd paru chez Emi classics est d’autant
plus opportun qu’il complète celui édité simultanément par Deutsche
Grammophon. De l’un à l’autre, la généalogie des grands chefs
mahlériens se recompose pour notre plus grand plaisir. Toutes les
oeuvres sont donc contenues dans cet opus très estimable. Ce nouveau coffret
en témoigne, avec quelle force de conviction! Incontournable. Gustav Mahler: 150th anniversary edition. The complete works
(coffret 16 cd, Emi classics). Lire la suite…

exposition pour les 150 ans de la naissance du compositeur. S’il reste
un compositeur incompris, Gustav Mahler à Vienne, s’impose à
la fin du XIXè dans la capitale impériale, comme directeur de l’opéra de
la Cour (Hofoper). Pendant 10 années, de 1897 à 1907, le musicien qui
s’est taillé une solide réputation comme chef d’orchestre prend la
direction de l’Opéra viennois avec d’autant plus de succès… Vienne,
Palais Lobkowitz, jusqu’au 3 octobre 2010.

Parmi les temps forts de l’année 2011, le festival Gustav Mahler à Leipzig où sous la direction du directeur musical du Gewandhaus, Riccardo Chailly, du 17 au 29 mai 2011, toutes les Symphonies et d’autres partitions majeures pour orchestre sont jouées; à la tête du Gewandhausorchester local, Chailly bien sûr, mène le bal (Symphonie n°2 Résurrection), mais d’autres chefs mahlériens et non des moindres sont aussi annoncés: Esa-Pekka Salonen (Staatskapelle de Dresde, Symphonie n°3), Jun Märkl (MDR sinfonieorchester, Symphonie n°10 version Deryck Cooke), Yannick Nézet-Séguin (Symphonieorchester
des Bayerischen Rundfunks, Symphonie n°7), Fabio Luisi (Concertgebouw Orchestra Amsterdam, Totenfeier et Das Lied von der Erde), David Zinmann (Tonhalle de Zürich, Symphonie n°6 « Tragique »), Valery Gergiev (London Symphony Orchestra, adagio de la n°10, Symphonie n°1 Titan), Alan Gilbert (New York Phiharmonic, Symphonie, Kindertotenlieder)… La programmation est époustouflante et promet d’offrir un cycle mahlérien digne de ce nom, taillé idéalement pour la célébration du centenaire de la mort du compositeur. Le temps fort en est la Symphnie n°8 « des mille » par Riccardo Chailly et le Gewandhausorchester, en deux dates, les 26 et 29 mai 2011… De quoi organiser votre prochain séjour dans la ville de Bach et de Mendelssohn… en mai 2011.
Toutes les infos, les programmes, les horaires et la billetterie en ligne sur le site du Gewandhaus de Leipzig