Gustav Mahler
Symphonie n°9
en ré majeur
Concert en direct
Paris, Théâtre des Champs Elysées
Jeudi 3 mai 2007 à 20h
Orchestre National de France
Kurt Masur, direction
Composée à l’été 1909 à Toblach, la Symphonie n°9 ne fut créée que le 26 juin 1912, par Bruno Walter à Vienne, soit presque un an après la disparition du compositeur.
L’oeuvre, d’une architecture complexe et inédite, compte quatre mouvements: deux mouvements lents (Andante commodo et Adagio), encadrent deux mouvements vifs, « Laendler » et Rondo Burleske). Chacun sont développés dans une tonalité spécifique. Poursuite ou non de son Chant de la Terre, qui la précède, (partition composée à l’été 1908) la Neuvième Symphonie expérimente de nouvelles possibilités, basculant entre l’ultime sérénité et l’adieu plus difficile à la Terre. Alban Berg, ardent défenseur des symphonies mahlériennes, admire en particulier l’enchantement du premier mouvement, parcouru de signes annonciateurs de l’inéluctable mort…
C’est peut-être avec la Septième, -notre préférée-, que Mahler, dans la Neuvième, et tout aussi clairement, exprime sa lucidité pleine et entière, à la fois ressentiment et exaspération, mais aussi espérance et tendresse. Le musicien illustre les vertiges d’une conscience épanouie qui ose voir l’horrible et hideuse mort; l’homme s’y remémore les épisodes d’une vie faite de remords cyniques et d’élans irrésistibles, tous étirés dans leur immensité suspendues. Le cadre classique implose, entièrement soumis aux distorsions convulsives ou aériennes de la psyché.
Orchestrateur sensitif et visionnaire, Mahler explore toutes les palettes de timbres et de couleurs de l’orchestre, où chaque instrument devient voix de l’âme.
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Crédit photographique
Portrait de Gustav Mahler (DR)