Saison 2009-2010
Gustav Mahler
Symphonie n°4
Poitiers, le 6 mars 2010
Grenoble, le 11 mars 2010
Bruxelles, le 14 mars 2010
La vie céleste
Poursuivant sa plongée dans le répertoire romantique, Philippe Herreweghe et son orchestre sur instruments d’époque, s’intéressent à la « lumineuse » et céleste Symphonie n°4 de Mahler. Le compositeur l’a composée entre 1899 et 1900, puis créée le 25 novembre 1901 à Munich. Revenant à une forme plus classique et concise, Mahler tisse tout un monde poétique où la soprano soliste, dans le mouvement final, ici Rosemary Joshua, nous fera entrevoir le paradis.
C’est une pause riche en insouciance souhaitée, d’une légèreté nouvelle (pas de trombones) qui s’offre à l’auditeur: la 4ème Symphonie suit l’esprit du Wunderhorn, où le parfum et la nostalgie de l’enfance sont si présents. Pour le dernier et 4è mouvement, Mahler recycle une mélodie déjà composée (lied pour soprano) en 1892. Si le premier mouvement est « printanier », le second est sa face lunaire dont les sonorités parfois plus tendues et inquiétantes rappellent le motif naturel (si essentiel dans l’écriture mahlérienne), celui de la forêt de Maiernigg, où la partition est conçue. Stridences aux cordes, ou contrastes émis (cors trop graves, altos trop aigus…) tissent des sarcasmes sousjacents et rappellent insidieusement, comme une danse macabre, que la mort guette et rode: c’est elle qui malgré les ravissements lyriques, dirige le monde. L’adagio enrichit encore la traversée par ses vertiges dramatiques et ses amples lamentations traînantes, d’un éploration sincère et contenue. A son terme, Mahler évoque déjà, en une « musique des sphères », les chants harmoniques de la vie céleste, laquelle se développe dans le dernier mouvement. Le lied final appartient au Wunderhorn: un enfant mort ressuscite et nous décrit le paradis céleste qui s’ouvre devant lui, offrant un banquet de nourriture délicieuse. La pauvre âme ainsi actrice est celle d’un pauvre misérable qui, pendant sa vie terrestre n’a pas toujours mangé à sa faim. Mahler achève le cycle par une musique faite de douceur et d’angélisme (cordes en sourdine et appel du cor anglais qui réinscrit l’opus dans sa teinte primitive et pastorale).

En complément, le programme ajoute deux oeuvres, de Beethoven et de Brahms. Les Variations sur un thème de Haydn furent la première œuvre symphonique de Brahms, qui à près de quarante ans, n’avait encore rien laissé au répertoire pour orchestre. Brahms y traite le matériel mélodique avec une rare variété d’émotions et une grande intelligence contrapuntique, à la manière des grands maîtres du clavier du 16 ème siècle. Tournée événement, en 6 dates, dont 2 françaises, à Poitiers (le 6 mars) et à Grenoble (le 11 mars), puis 1 escale à Bruxelles, au Bozar (le 14 mars 2010).
Programme complet
Ludwig van Beethoven
« Coriolan » Ouverture
Johannes Brahms
Variations sur un thème de Haydn
Gustav Mahler
Symphonie n°4
Rosemary Joshua, soprano
Orchestre des Champs-Élysées
Philippe Herreweghe, direction
Poitiers, TAP
6 mars à 20h30
Réservations : 05 49 39 29 29
Ravenne (IT), Teatro Alighieri
8 mars à 20h45
Réservations : +39 544 249 244
Reggio Emilia (IT), Teatro Valli
9 mars à 20h30
Réservation : +39 522 458 811
Grenoble, MC2
11 mars à 19h30
Réservations : 04 76 00 79 00
Bruxelles (B), Palais des Beaux-Arts
14 mars à 20h
Réservations : +32 250 78 200
Rotterdam (NL), De Doelen
16 mars à 20h15
Réservations : +31 (0)10 217 17 17
Illustrations: Gustav Mahler, Philippe Herreweghe (DR)
vidéo
En mars 2010,
l’Orchestre des Champs Elysées et Philippe Herreweghe poursuivent leur
exploration des champs malhériens. Reportage vidéo sur le travail de l’orchestre et du chef