lundi 28 avril 2025

Grétry: L’Officier de fortune,1790. CréationLiège, Opéra Royal de Wallonie, samedi 20 octobre 2012, 20h

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Opéra, création mondiale
Aujourd’hui, à Liège, création mondiale de L’Officier de fortune de Grétry (1790)
L’Officier de fortune de Grétry de Grétry ressuscite à Liège

Avant 2013, l’année du bicentenaire Grétry est déjà lancée; et c’est l’Opéra Royal de Wallonie qui en propose un prélude significatif… ce 20 octobre, avec la création mondiale d’un ouvrage jamais joué de son vivant, L’Officier de fortune.

Grétry: un nom parmi tant d’autres, issu de la colonie des auteurs compositeurs en faveur à la Cour de Marie-Antoinette… on lui doit de très nombreux succès sur la scène théâtrale: Zémire et Azor (1771) avant l’arrivée du révolutionnaire Gluck; Richard Coeur de lion (1784), Pierre le Grand (1790) ou Guillaume Tell (bientôt ressuscité à Liège en fin de saison lyrique à l’Opéra Royal de Wallonie: du 7 au 15 juin 2013))… Auparavant, en prélude au bicentenaire de sa disparition le 24 septembre 2013, voici ce 20 octobre, la création mondiale de son opéra L’Officier de Fortune, partition de 1790, dont il ne subsiste que les airs, l’ouverture et les choeurs, et dont le sujet fut en 1792 jugé inconvenant (Verner est un officier autrichien, or la France est alors en guerre contre l’Autriche; c’est aussi une comédie destinée à la Comédie-Italienne qui souligne le triomphe de l’amour sur le devoir et l’ordre militaire: un comble à une époque où la République naissante fait s’enrôler de très nombreux jeunes hommes pour le front…
L’ouvrage restitué dans sa continuité dramatique, grâce à la réécriture des airs parlés qui intercalés entres les sections chantées, explicitent l’action et ses enjeux, offre davantage qu’une proposition décorative: sentant le vent venir, à l’écoute des changements d’esthétiques, le style de Grétry au début des années 1790, sait être fougueux et tendre voire très agile et virtuose (airs de Liesbeth), même l’officier Verner, d’une amabilité souvent gracieuse exige une prosodie d’une rare subtilité; il faut constamment veiller à l’équilibre de l’orchestre pour projeter et articuler un texte mesuré, calibré pour un chambrisme ardent. En outre, le compositeur n’hésite pas à exprimer en un tableau presque épique et frénétique voire fantastique les colorations diffuses du vaste incendie qui précipite l’action à la fin du I (quand Verner choisit de quitter son poste…).
Dans ce Grétry inédit, c’est le génie des mélodies raffinées (la mélodie principale structurant l’oeuvre, paraît dans l’ouverture puis dans le final du II), de l’orchestration ciselée qui s’affirme ici; et l’on comprend d’emblée ce qui fit les délices de son théâtre à l’époque des Lumières. Ainsi l’Opéra Royal de Wallonie, récemment inauguré dans ses atours rénovés, célèbre un enfant de la ville, dont l’oeuvre et le génie seront à l’honneur en 2013 pour un bicentenaire très prometteur : après L’Officier de fortune, l’Opéra Royal de Wallonie programme en juin 2013, Guillaume Tell du même Grétry, conclusion attendue de la saison 2012-2013 (7-15 juin 2013) et événement majeur (avec l’inauguration du Musée en mars prochain) de l’année Grétry 2013. En lire +

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