dimanche 27 avril 2025

Gérard Pesson: Pastorale, 2006. Création scénique 2009 Paris, Châtelet. du 18 au 24 juin 2009

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Gérard Pesson
Pastorale
, 2006
création scénique
juin 2009

Paris, Châtelet
Du 18 au 24 juin 2009

Jean-Yves Ossonce, direction
Pierrick Sorin, mise en scène et dispositif vidéo


Pastorale baroque et cynique

A contrario de son titre, « Pastorale », l’opéra de Gérard Pesson (né en 1958 à Torteron dans le Cher) présenté en « création » à Paris, n »a rien d’une partition tendre et douceâtre. Elle est même fidèle aux intentions connues et constatées de l’auteur, un spectacle froid, critique voire mordant et cynique sur la mécanique trompeuse de l’amour…
L’opéra inspiré par le roman baroque L’Astrée d’Honoré d’Urfé (17è, publié de 1607 à 1627) a déjà été créé mais en version de concert (grève oblige) à l’opéra de Stuttgart en 2006. Le Châtelet reprend donc l’ouvrage en création française scénique. Le roman du 17è se passe en Gaule au 4è et narre sous forme de nombreuses intrigues croisées, les amours (rurales) impossibles de deux bergers, Céladon et Astrée. Gérard Pesson s’intéresse au texte depuis 20 ans: en lecteur assidu et régulier voire critique, il en a savouré la trame complexe et ses possibilités musicales comme dramatiques, comme des possibilités en miroir et en perspective. Autant de « jeux de rôles » inscrits dans l’écriture du roman qui inspire le compositeur.

L’ouvrage se réalise à la demande de l’Opéra de Stuttgart, qui passe commande en 2003: il s’agit pour le compositeur de produire une partition en un dialogue interdisciplinaire dès sa genèse. Au centre de l’oeuvre: l’illusion et la fuite de la réalité, le déni du réel, de sa violence, de sa confusion permanente. Au total 4 actes dont chacun se déroule de plus en plus vite, en une précipitation tragique et cynique: les deux premiers actes mettent en scène les candidats invités à jouer les rôles des bergers comme s’il s’agissait d’un jeu de télé-réalité; puis, les deux derniers, dévoilent l’envers terrifiant de cette machine inhumaine où le plus pur sentiment, l’amour, est sacrifié sur l’autel de la manipulation, de la vulgarité, du commerce, du voyeurisme cru.

Pour mettre en lumière ce théâtre des tromperies terrifiantes, à l’ironie évidente, Gérard Pesson travaille au Châtelet avec le vidéaste Pierrick Sorin dont l’imaginaire visuel avait réactualisé avec facétie et contraste, La Pietra del Paragone de Rossini, présenté dans le même théâtre.

distribution:
Orchestre Symphonique Région Centre Tours
Direction musicale, Jean-Yves Ossonce
Mise en scène et vidéo, Pierrick Sorin
Chorégraphie, Kamel Ouali

Astrée, Judith Gauthier
Céladon et Alexis, Olivier Dumait
Listandre, Ivan Geissler
Adamas, Marc Labonnette
Silvandre, Pierre Doyen
Florice et Sylvie, Marie-Ève Munger
Phillis, Hoda Sanz
Diane, Raphaelle Dess
Une bergère, Melody Louledjian
Une bergère et Léonide, Amaya Dominguez
Une bergère et Galathée, Sophie Leleu
Hylas, Jean-Gabriel Saint-Martin

Illustration: Gérard Pesson © C.Daguet. Editions Henry Lemoine

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