vendredi 25 avril 2025

Gluck: Iphigénie en Tauride, 1779. En direct du MetFrance Musique, samedi 26 février 2011 à 19h

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Christoph Willibald Gluck
Iphigénie en Tauride, 1779

D’après le livret de Nicolas-François Guillard, créé à l’Opéra de Paris
le 18 mai 1779, Iphigénie en Tauride, succède à sa « soeur », Iphigénie
en Aulide (1774) qui reste dans la mémoire des parisiens et versaillais
de l’époque, l’opéra de Marie-Antoinette. Lire notre dossier Iphigénie en Aulide, opéra de la Reine.
Dès 1776, Alphonse du Congé Dubreuil suggère son texte d’Iphigénie en
Tauride au Chevalier Gluck qui tarde à se prononcer pour une mise en
musique. Simultanément, le librettiste entreprenant proposa le même
texte au rival de Gluck, Piccinni. Finalement, Gluck opta pour le
livret de Guillard. Comme pour la première Iphigénie du compositeur,
Marie-Antoinette assista à la création, le 18 mai 1779. Guillard reprend
les éléments du mythe grec transmis par Euripide. L’expression des
passions tragiques se réalise avec austérité, en quatre actes (et non
pas cinq selon l’usage). Gluck s’intéresse surtout à la grandeur sobre
et solennelle de chaque personnage. Fouillant en particulier les
portraits psychologiques des caractères grecs: celui d’Iphigénie, de son
frère Oreste et du compagnon de ce dernier, Pylade. Contre la
sauvagerie des Scythes menés par le Roi Thoas qui est habité par la peur
d’être assassiné, les Grecs parviennent à se libérer et à quitter la
Tauride. Au coeur de l’action, règne l’âme sombre du frère et de la
soeur, représentants douloureux de la malédiction qui frappe leur clan,
celui des Atrides.


France Musique
Samedi 26 février 2011 à 19h

En direct du Metropolitan de New York

Distribution
Iphigénie: Susan Graham
Oreste: Placido Domingo
Pylade: Paul Groves
Thoas: Gordon Hawkins
Diane: Julie Boulianne

Choeur et orchestre du Mettropolitan de New York
Patrick Summers, direction

Tristes Atrides

Grâce à la qualité des chanteurs (Le Vasseur, soprano: Iphigénie;
Larrivée, baryton : Oreste; Legros, haute-contre: Pylade…), d’autant
mieux préparés qu’ils avaient déjà travaillé sous la conduite exigeante
du compositeur, grâce aussi aux ballets de Noverre, la partition soulève
l’enthousiasme du parterre, en dépit des critiques du parti opposé à
Gluck, dont Marmontel et Saint-Lambert… Par la suite, sous la pression
du public, Gluck accepta que Gossec apporte une conclusion dansée
(ballet de Noverre) pour clore l’action: libération des Scythes captifs.

Typologie vocale des personnages
Iphigénie, prêtresse de Diane (soprano)
Oreste, son frère, roi d’Argos et de Mycènes (baryton)
Pylade, ami d’Oreste, roi de Phocis (ténor)
Thoas, roi de Tauride (basse)
Diane (soprano)

Synopsis
Acte I. Alors qu’au loin gronde une tempête, les
prêtresses du temple de Diane implorent la clémence des dieux. Le calme
paraît mais la tempête reprend dans le coeur d’Iphigénie qui revit le
rêve qui l’accable: la jeune femme voit son frère Oreste tuer leur mère
Clytemnestre, meutrière de leur père Agamemnon. Au comble de l’émotion,
Iphigénie chante l’un des plus beaux airs de l’opéra: « Ô toi qui prolongeas mes jours
». Thoas, souverain des Scythes survient traversé par les mêmes
angoisses: un oracle lui a prédit qu’il serait tué par un étranger
pénétrant sur le sol de Tauride. Deux naufragés sont amenés devant
Thoas: Pylade et Oreste. Silencieux, donc menaçant Thoas les condamne à
mort.
Acte II. Dans leurs prisons, Pylade et Oreste chantent leur douleur (Pylade: «  Unis dès la plus tendre enfance...
« ). Effrayentes et hallucinées, les Euménides surgissent autour
d’Orest, demeuré seul, en proie aux visions ténébreuses
(ballet-pantomime terrifiant): les créatures dénoncent celui qui a tué
sa mère. Sans césure (génie de Gluck): Iphigénie parâit au coeur de
l’apparition. Oreste croit revoir sa mère Clytemnestre. Aux questions
d’Iphigénie, Oreste raconte la tragédie des Atrides, tribu vouée au
meurtre et à la haine destructrice. La princesse apprenant que sa
famille a été décimée, chante sa souffrance et son deuil: « Ô malheureuse Iphigénie ! ».
Acte III. Iphigénie se rapproche d’Oreste et de Pylade
afin de les sauver. Mais, elle ne pourra en épargner qu’un seul: Pylade.
Celui-ci est dépêché auprès de la soeur d’Iphigénie, Electre.
Acte IV. Dans le temple de Diane, Oreste va être
sacrifié. Mais il révèle à Iphigénie qu’il est son frère. De retour de
Grèce, Pylade survient avec une armée, défait Thoas et combat les
Scythes. Diane apparaît et rétablit la paix entre Scythes et Grecs, tout
en pardonnant à Oreste, le meurtre de sa mère. Il règnera à la suite de
son père Agammenon, à Mycène.



Illustration: Ingres, le Martyre de Saint-Symphorien, 1834 (Cathédrale Saint-Lazare d’Autun) (DR)

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