Giuseppe Verdi
Rigoletto, 1851
Dimanche 11 mars 2007 à 21h
Après avoir adapté Hernani de Hugo pour Verdi, le librettiste Francesco Maria Piave adapte un nouveau texte de l’écrivain français, Le roi s’amuse, créé en 1832, à la Comédie Française. Piave respecte l’esprit des grandes tirades mais en les synthétisant, sans en atténuer l’ampleur, afin de souligner l’action sans la contraindre ni la ralentir. A la différence de sa source théâtrale, Rigoletto a immédiatement trouvé son public et ses défenseurs, dès sa création à La Fenice de Venise, le 11 mars 1851, devenant l’une des grandes réussites lyriques de Verdi. L’air du volage autant qu’irresponsable Duc de Mantoue: « La donna è mobile », de même que le quatuor final, d’une très grande intensité dramatique, avec ses éclairs fantastiques, ont installé l’ouvrage dans le coeur des publics.
Verdi trouve le ton juste. En écartant d’emblée le schématisme et la caricature, il parvient à exprimer la psychologie inquiète et vulnérable, tout au moins double voire contradictoire de ses personnages. Le bouffon est sarcastique et grimaçant, mais tout autant un père attendri et soupçonneux: Verdi construit son drame à partir de ses apparitions, lui confère une présence scénique forte en lui réservant d’ample récitatif, véritable monologue tragique… Gilda, sa fille, est une âme pure qui s’offre jusqu’à la mort… D’emblée, Rigoletto impose le génie dramatique de Verdi.
Radio Classique diffuse une version anthologique avec Dietrich Fischer-Dieskau dans le rôle-titre, Renata Scotto en Gilda, Carlo Bergonzi dans le rôle du Duc de Mantoue, sous la direction orfêvrée et épique, en 1964, de Rafael Kubelik. Incontournable.
Crédit photogaphique
Dietrich Fischer-Dieskau (DR)