BALLET en replay, GISELLE jusqu’au 5 août 2020. L’Opéra de Paris présente cette lecture idéale de Giselle, ballet en deux actes créé en 1841, sommet romantique par excellence, alliant passion tragique et surnaturel spectral en particulier grâce à son acte blanc, où les jeunes filles mortes suicidées par dépit (les Wilis) ressuscitent pour envoûter et tuer les jeunes hommes perdus – avatar romantique français proposé par Théophile Gautier, auteur du livret – alternative aux sirènes elles aussi séductrices et fatales dans l’Odyssée d’Homère, pour Ulysse et ses compagnons marins…
VOIR le ballet GISELLE par l’Opéra de PARIS, Palais Garnier (2019) :
https://www.france.tv/spectacles-et-culture/opera-et-musique-classique/1252285-giselle-de-theophile-gautier-au-palais-garnier.html
Somptueuse version de Giselle qui place le Corps de Ballet de l’Opéra de Paris au sommet des meilleures phalanges pour ce répertoire ; d’autant que les solistes sont tous fins et caractérisés ; que l’orchestre en fosse, sait détailler la partition, subtile orchestration en clarté et profondeur suggestive, grâce à l’excellent Koen Kessels. Ici contrastent parfaitement, l’esprit d’insouciance pastorale et rustique du premier acte et le surnaturel fantastique, tragique voire lugubre du deuxième, acte blanc, celui des Wilis et de leur reine Myrtha, avide du sang des fiancés déloyaux…
ACTE I : La mort de Giselle. Giselle, jeune paysanne, adorée vainement par Hilarion, aime le prince Albrecht ; mais quand celui ci accueille une autre femme, elle comprend qu’elle a été trahie ; de dépit, Giselle meurt folle et détruite (à 49’). ACTE II (à 53’41) : Albrecht est sauvé de la haine des Wilis par le fantôme compatissant de Giselle… Sur la tombe de Giselle, le chasseur Hilarion perdu est la victime des Wilis qui envahissent le site, dirigées par leur reine vengeresse, Myrtha. Survient le coupable Albrecht, prêt à mourir pourvu qu’il voit sa fiancée morte. Celle-ci lui apparaît et décide de le sauver des Wilis… La France romantique depuis les tableaux gothiques dans La Dame Blanche de Boieldieu puis Robert le Diable de Meyerbeer (acte des Nonnes ressuscitées, peint par Degas) se passionne pour le surnaturel gothique… Adam fixe désormais la figure de la ballerine en tutu blanc dévoilant un mollet érotique, sirène irréelle au grand pouvoir de séduction (incarnée par la terrible et fascinante Myrtha, dans son solo spectral avec harpe et cor, sublime chorégraphie au début du II).
Musique : Adolphe ADAM
Chorégraphie de Jules Perrot, d’après Marius Petipa, adaptée par Patrice Bart pour l’Opéra de Paris
Dorothée Gilbert, étoile, Giselle
Mathieu Ganio, étoile, Albrecht
Valentine Colasante, étoile, Myrtha
Audric Bezard, premier danseur, Hilarion
Orch Pasdeloup – Ken Koessels
Durée : 1h48 mn
LIRE aussi notre compte rendu critique de GISELLE d’ADAM, début février 2020 à l’Opéra de Paris, avec une autre distribution : Léonore Baulac (Giselle), Germain Louvet (Albrecht)… François Alu (Hilarion)
https://www.classiquenews.com/compte-rendu-ballet-paris-onp-le-5-fev-2020-adam-giselle-corelli-perrot-petitpa-bart-polyakov-baulac/