Giacchino Rossini
Tancredi, 1813
(version de concert)
Paris
Salle Pleyel
Le 3 juin 2007 à 17h
Bruxelles
Palais des Beaux-Arts
Le 7 juin 2007 à 19h30
Tancredi, Bernarda Fink
Amenaide, Rosemary Joshua
Argirio, Lawrence Brownlee
Roggiero, Veronica Cangemi
Orbazzano, Federico Sacchi
Isaura, Elena Belfiore
English Voices
Orchestre des Champs-Élysées
René Jacobs, direction
Première collaboration entre René Jacobs et l’Orchestre des Champs-Élysées, la tournée du Tancrède de Rossini, en version de concert (qui passe aussi par l’Espagne et l’Allemagne) promet d’être fascinante car c’est aussi la première production musicale d’un opéra rossinien sur instruments d’époque ! Tancrède, écrit pour la Fenice, fut créé le 6 février 1813. Il remporta un vif succès auprès des Vénitiens et contribua à la gloire du jeune compositeur qui n’avait pas encore 21 ans. Le musicien habile orfèvre de la ligne autant vocale qu’instrumentale, redéfinit le style lyrique: moins de récitatifs interminables mais une déclamation nouvelle souple, ornementée dont les arabesques suivent la vocalità naturelle de la parole. La vie, la pulsion, la vitalité!
Rossini qui a connu ses premiers succès dans le registre comique (La Cambiale di Matrimonio, 1810, puis Il signor bruschino, 1813), aborde avec Tancredi, la veine héroïque et romanesque. Inspiré du Tancrède du Tasse (La Jérusalem délivrée) et de la tragédie Tancrède de Voltaire (1760), l’opéra pose sur la scène la geste militaire du Chevalier Tancrède, croisé normand, à Syracuse, en 1005, pendant l’invasion arabe. Les clans en présence, se sont ralliés autour d’un même idéal: repousser les Sarrasins conduit par Solamir. Mais c’est oublier l’ancien protecteur et maître de Syracuse, Tancrède, secrêtement aimé par la princesse Aménaïde. Au terme de nombreux rebondissements, mêlant actions héroïques et intrigue amoureuse, Tancrède qui sacrifie sa vie pour sauver sa ville et l’honneur de celle qu’il aime, est traversé par le doute et l’angoisse. Il s’interroge sur la nature de l’amour d’Aménaïde. A la violence des guerres chevaleresques correspond l’agitation et les vertiges d’un homme rongé par le soupçon. Même s’il retrouve la paix intérieure, le soldat exténué, expire dans les bras de son aimée. Point de repi ni de repos pour le combattant éprouvé. Le rôle-titre est conçu pour une mezzo agile et dramatique, un caractère taillé sur mesure pour le feu vocal de Bernarda Fink.
Illustration
John Williams Waterhouse, la belle dame sans merci (DR)