Giaochino Rossini
Guillaume Tell, 1829
Mezzo
le 28 septembre 2007 à 15h20
Vers le Grand Opéra romantique, à la française…
L’expert des comédies et farces, légères et délirantes, fut aussi l’initiateur de notre grand opéra à la française. Rossini laisse dans son dernier opus lyrique, Guillaume Tell (1829), un modèle de « grand opéra » auquel s’abreuveront Verdi, Wagner, surtout nos compositeurs hexagonaux, Gounod, Halévy, Meyerbeer… Foules exclamatives, airs de solistes, mêlant la fresque à la miniature, le compositeur de 37 ans indique la voie du futur à tous les musiciens désirant renouveler le genre lyrique. La partition qui connaît dès sa création à l’Opéra de Paris, le 3 août 1829, un succès poli, ne dut sa longévité sur la scène parisienne que grâce à des coupures (la 100ème est jouée dès 1834!). L’oeuvre d’après Schiller (1804) se compose de quatre actes, précédés par une ouverture grandiose au souffle lyrique irrépressible, en particulier grâce à son solo de violoncelle. L’action se passe en Suisse en 1307, à l’époque où les révoltés conduit par Guillaume Tell (baryton), s’insurgent contre la tyrannie autrichienne de Gessler…
L’Opéra Bastille recréait en 2003 un ouvrage commandé pour l’institution: juste retour d’une partition qui jetait les bases de l’opéra romantique français avant La Juive de Halévy (1835)… Rossini réserve de superbes airs dès le premier acte, tout en soignant tableaux opposant troupes autrichiennes et paysans en marche. Sur la trame historique, se déploie aussi l’intrigue amoureuse entre le fils de Guillaume, Arnold (ténor), et la princesse Mathilde (soprano) dont le serment amoureux « Sombre forêt » qui ouvre l’acte II suffit à résumer le génie dramatique de Rossini. Dans la mise en scène de Francesca Zambello, avec chorégraphies signées Blanca Li, se distinguent nettement de la distribution, le soprano sombre d’Hasmik Papian (Mathilde) et la diction racée, noble et élégante de Thomas Hampson dans le rôle-titre. A noter aussi, l’air du pêcheur qui ouvre l’opéra (Toby Spencer).
Giaochino Rossini (1792-1868)
Guillaume Tell, 1829
Livret de Victor-Etienne de Jouy et Hippolyte Bis
D’après la pièce de Friedrich von Schiller
Mise en scène : Francesca Zambello
Décors : Peter Davison
Costumes : Marie-Jeanne Lecca
Lumières : Jean Kalman
Chorégraphie : Blanca Li
Mathilde : Hasmik Papian
Jemmy : Gaële Le Roi
Hedwige : Nora Gubisch
Guillaume Tell : Thomas Hampson
Arnold : Marcello Giordani
Un pêcheur: Toby Spence
Rodolphe: Janez Lotric
Walter : Wojtek Smilek
Melchthal : Alain Vernhes
Gessler: Jeffrey Wells
Leuthold: Gregory Reinhart
Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris
Chef des choeurs : Peter Burian
Direction musicale : Bruno Campanella