Georges Bizet. Portrait: « Bizet sans Carmen » France Musique. Du 15 au 19 juin 2009, à 13h

Bizet (1838-1875) : un nom désormais emblématique de l’opéra français. Qui ne connaît son (dernier) opéra Carmen, ou n’a jamais fredonné la fameuse habanera sensuelle, irrésistible du premier acte? Ses rythmes et ses mélodies mémorables, sa nature et ses scansions « africains » (dixit Nietzsche, trop heureux, enfin, de trouver dans la partition, un ouvrage digne de s’opposer à Wagner et son wagnérisme envahissant). Toutes les mezzos dignes de ce nom se sont frottées au personnage inspiré de Mérimée… Comme Anna Caterina Antonacci, en juin 2009 sur la scène d’origine: l’Opéra-Comique à Paris (et sous la baguette attentive de John Eliot Gardiner).

Pourtant Carmen mise au regard de l’oeuvre du compositeur, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. Carmen a juste le temps d’être représentée (création le 3 mars 1875), et vertement décriée-, que notre musicien succombe, épuisé quelques semaines après la création: il s’éteint le 3 novembre 1875 à Bougival, dans l’amertume, la rancoeur, abattu par la série d’échecs qui a miné son activité, l’impasse de sa Carmen fait suite en vérité au désavoeu prononcé par le public à l’égard de ses opéras précédents: Les Pêcheurs de perles (1867) ou Le Cid qui précède juste Carmen… Fin tragique et malheureuse… il n’a pas 37 ans. Le magazine de France Musique, en 5 volets chaque jour à 13h, rééclaire l’oeuvre d’un auteur dont l’apport ne se réduit assurément pas à une seule oeuvre. IL faut aujourd’hui réentendre Le Docteur Miracle (1856), Don Procopio (1859), La Jolie fille de Perth (1866), Noé (1869), Djamileh (1871), L’Arlésienne (1872)… sans omettre sa Symphonie en ut (1855) ou ses Scènes d’enfants tirés de la Suite pour piano à quatre mains (1871).

Illustrations
John Singer Sargent, danseuse de flamenco (1882)