lundi 5 mai 2025

Gaetano Donizetti: Maria Stuarda, 1835. Tragédie lyrique Luxembourg, Bruxelles, Paris. Du 10 au 22 avril 2008

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Gaetano Donizetti (1797-1848)
Maria Stuarda
, 1835


Le 10 avril 2008 à 19h

Luxembourg, Grand Théâtre

Le 13 avril 2008 à 16h

Paris, Salle Pleyel


Les 16 et 22 avril 2008 à 20h
Bruxelles, Bozar


Opéra en concert

Marina Poplavskaya, Maria Stuarda
Anna Caterina Antonacci, Elisabeth

Orchestre symphonique et choeur de La Monnaie
Julian Reynolds, direction
(Version de Milan, 1835. En trois actes)

Donizetti
a traité à plusieurs reprise la Renaissance anglaise, en particulier la
Cour sous le règne d’Henry VIII et surtout, d’Elisabeth Ière. Ainsi Anna Bolena (1830) et Maria Stuarda (1834), puis Roberto Devereux (1837) composent-ils un cycle lyrique en triptyque, contemporain du « grand opéra » à la française, fixé par La Juive
d’Halévy (1835) sur la scène de l’Opéra de Paris, avec le succès que
l’on sait. Les trois ouvrages donizettiens mettent en scène les mêmes
personnages qui d’un volet à l’autre sont traités avec une acuité
psychologique très fouillée. Maria Stuarda est le centre de la
trilogie anglaise. Reine d’écosse, de France, épouse d’Henri Stuart
qu’elle fit assassiner par son amant, Marie Stuart, personnage à forte
carrure, échoua cependant face à sa rivale Tudor, Elisabeth Ière, qui
la fit décapiter.

Maria/Elisabetta, deux femmes blessées

Donizetti choisit la pièce éponyme de Schiller, Maria Stuart (Weimar,
1800) qui évoque les dernières heures de la vie de la Reine d’Ecosse et
les étapes de sa condamnation pour Elisabeth d’Angleterre.
Dans
l’opéra de Donizetti, Elisabeth feint la froideur vis à vis de l’homme
dont elle est éprise: Leicester qui aime sa rivale et prisonnière,
Marie Stuart. Le clou de la partition est la confrontation entre les
deux reines, à la fin de l’acte I: Elisabeth furieuse décide la mort de
sa cousine qui s’est montrée insultante à son égard. De son côté,
Marie se montre digne dans la douleur, implorant le Dieu du pardon
contre les haines qui se sont levées sur son chemin. Blessées,
outragées, les deux souveraines sont portraiturées avec finesse et
passion par Donizetti et son librettiste qui n’hésite pas à tordre
quelque peu les données historiques, pour renforcer le souffle
romanesque et romantique de la pièce lyrique.
En maître de la
tension vocale et de l’action dramatique, Donizetti qui a 42 ans et
déjà plus de 40 ouvrages derrière lui, compose sa nouvelle tragédie
lirica pour le Théâtre San Carlo de Naples. En raison du pugilat qui
éclate entre les deux chanteuses incarnant les deux Souveraines,
pendant la générale, le 5 septembre 1834, l’ouvrage est interdit par la
censure. Les propos « familiers » pour ne pas dire « orduriers » proclamés
par Marie à sa rivale Elisabeth lors de leur confrontation à l’acte II
sont aussi le centre d’un débat critique. La teneur du texte choque
Marie-Christine de Savoie, souveraine de Naples… L’oeuvre sera
finalement créée à Milan, à la Scala, le 30 décembre 1835, avec La
Malibran dans le rôle de Maria, Giacinta Puzzi-Toso, dans celui de sa
rivale. Hélas, Maria Malibran n’étant pas au meilleur de sa forme
déçoit le public. La représentation est un four. Et l’ouvrage souffrira
d’un désintérêt croissant jusqu’à ce que Joan Sutherland ne s’empare
du rôle titre lui insufflant une aura légitime, avec Leyla Gencer et Beverly Sills.

Gaetano Donizetti: Maria Stuarda. Création à Milan, Teatro della Scala, le 30 décembre 1835. Tragédie lyrique en trois actes, d’après Friedrich Schiller. Livret de Giuseppe Bardari.

Illustration
: Marie Stuart (DR)

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