Festival Berlioz
En 2011, sous l’impulsion passionnée de son directeur artistique, Bruno Messina,
le festival Berlioz à la Côte Saint-André (Isère), dans le Dauphiné,
rappelle avec éclat et chaleur, l’effervescente inventivité des
Romantiques, à l’ombre du grand Hector.
Flamboyantes diableries à la Côte
Le thème de cette année met en lumière l’action des ténèbres et du surnaturel: « Berlioz, Liszt et le diable… » ; tout un monde fantastique qui a inspiré si fortement Berlioz évidemment (auteur de la Symphonie éponyme)
et de nombreux autres auteurs dont Liszt, invité d’honneur aux côtés
d’Hector, puisque 2011 marque la bicentenaire de sa naissance.
Le Dauphiné où à l’heure berliozienne, » des loups-garous étaient vus
au Mottier, à Champier, des dames blanches à Commelle, des diables à
Gillonnay, des croquemitaines un peu partout... » comme le rappelle Bruno Messina, se fait, le temps de l’été et jusqu’au 28 août 2011, la terre des émerveillements musicaux: un berceau propice à cette « pensée sauvage »
qui est au coeur de la création de Berlioz. L’heure est à la
célébration d’un pays fort en légendes et visions: des chevauchées
fantastiques, « des orgies de brigands, des sabbats de sorcières sont rapportés par des témoins passés dans les bois de La Côte-Saint-André ».
Voilà le décor planté. Le soir, le festival invite de nombreux
orchestres (sous le chapiteau installé dans la Cour du château Louis XI
qui surplombe la ville), faisant de la Côté Saint-André, un temple du
symphonisme: La Chambre Philharmonique, Les Siècles sont suivis de
l’orchestre de l’Opéra de Reims (le 23: Les Orages désirés), Anima
Eterna Brugge (le 24: Concerto pour piano de Liszt, Symphonie
Fantastique de Berlioz), l’Orchestre des Pays de Savoie (le 25: Weber,
Beethoven), le National d’Île de France (le 26: Méphisto valses de
Liszt, Harold en Italie de Berlioz), le National de Lyon (le 27: Roméo
et Juliette de Berlioz, Faust Symphonie de Liszt), et, formation
spécifique, l’Orchestre Européen Hector Berlioz, véritable orchestre école comme on en fait plus (François Xavier Roth, direction) dans un programme 100% Berlioz, le 28 août:
Huit Scènes de Faust suivies de marches inédites, de l’Hymne des
Marseillais et d’un Plaisir d’amour, en guise de bouquet final… d’une
édition, n’en doutons plus, à nouveau mémorable.
Le festivalier nourrira ce bain de romantisme régénérateur, en visitant l’exposition présentée par le musée Hector Berlioz (maison de famille et natale du compositeur, admirablement préservée et située en centre ville): « Fantin Latour interprète Berlioz ».
Dessins, lithographies, tableaux ressuscitent la passion admirative du
plasticien pour le compositeur français après sa mort (entrée gratuite).
C’est une immersion passionnante dans l’oeuvre berliozienne sous le
trait vaporeux de Fantin, qui fut tout autant voire plus, fasciné et
inspiré par Wagner… Exposition jusqu’au 31 décembre 2011.
Et cette année en complément des nombreux concerts de toutes formes et
de toutes formations, le festival ouvert à tous, aux amateurs,
spécialistes comme aux néophytes, organise un colloque (« Fascinantes étrangetés: la découverte de l’altérité musicale en Europe au XIXè »),
qui devrait éclairer entre autres, des pans inédits de la vie de
Berlioz en particulier ses années de formation et de sensibilisation
artistique quand jeune dauphinois de La Côte, il a dû recevoir l’écho
stimulant pour son jeune esprit, des légendes et croyances, contes et
tenaces superstition du territoire… les 24, 25 et 26 août 2011, Musée
Hector Berlioz). Foyer propice aux innovations et défrichements
notables, le festival Berlioz accueillait aussi la recréation de
l’oratorio du français Théodore Dubois, Le Paradis Perdu (1878),
projet phare de cet été 2011 porté par le Palazzetto Bru Zane Centre de
musique romantique française. Un sujet d’une éloquence évidente pour le
festival Berlioz 2011 dont le titre générique est « Berlioz, Liszt et le diable… « . Tout un programme.
Toutes les infos sur le site du Festival Berlioz de la Côte Saint-André, du 18 au 28 août 2011.
