Premier festival à Venise
Centre de musique romantique française
« Aux sources du Romantisme »
Du 3 octobre au 7 novembre 2009
Redéfinir le romantisme
Embarquement pour un programme large et « inattendu » qui fait reculer les frontières désormais diffuses du romantisme. En s’intitulant « aux sources du romantisme (1780-1830) », le premier festival vénitien souligne l’activité des pionniers tels Grétry, Gluck, Méhul, jusqu’à l’essor et la vitalité de la nouvelle esthétique, avec Berlioz. Le propre du Centre est de compléter notre vision trop partielle: restaurer des filiations, réhabiliter des manières oubliées, éclairer des figures mésestimées. Tout oeuvre à restituer la richesse du mouvement des idées, et la diversité des sensibilités. Berlioz le premier a permis de dissiper les démarcations réductrices… Il reconnaît Gluck comme « le premier des romantiques » et lui-même se disait « classique »: « Romantique? je ne sais pas ce que cela signifie« … La notion des étiquettes se dissipe: déjà Voltaire affirmait en 1774: « Louis XIV et Gluck vont faire de nouveaux français ». Déjà une révolution du goût était en marche, fruit mobile et constant né de la découverte de Goethe, Schiller et Walter Scott, mêlés aux oeuvres nationales signées Rousseau et Voltaire justement. Virtuosité, passion exacerbée, goût du fantastique, et aussi dévoilement du sentiment et de l’individualité cristallisent une nouvelle perception du monde et des hommes… Tout cela débouche sur l’année 1830, borne spectaculaire qui voit simultanément l’écriture de la Symphonie Fantastique de Berlioz et au théâtre le scandale d’Hernani de Victor Hugo: dès lors, la révolution romantique est démasquée: elle ne cessera plus jusqu’à nos jours.
Symphonisme, chambrisme, lyrisme…

A noter: écho du festival vénitien (la vocation du Palazetto Bru Zane est la production et la diffusion des oeuvres françaises méconnues), la production d’Andromaque de Grétry (récemment dévoilé au disque par Véronique Gens dans son nouvel album « Tragédiennes 2 »), fait escale en France et en Belgique: avec Judith Van Wanrij (Andromaque), Sébastien Guèze (Pyrrhus), Tassis Christoyannis (Oreste)… Choeur et orchestre du Concert Spirituel. Hervé Niquet, direction. Paris, TCE, le 18 octobre, puis Bruxelles, Bozar, le 19 octobre.