mardi 6 mai 2025

Falstaff: un mythe musical. Les compositeurs et Shakespeare France Musique. Chaque dimanche à 19h. Du 4 mai au 22 juin 2008

A lire aussi

Falstaff
Histoires de musiques. Les musiciens de Shakespeare par Dominique Jameux.



France Musique

Tous les dimanches à 19h, et jusqu’à 21h. Du 4 mai au 22 juin 2008


Programme du dimanche 4 mai 2008 à 19h (1/7)

Ultime opus comique
Le dernier ouvrage du compositeur italien est créé à la Scala de Milan le 9 février 1893 : Verdi a 80 ans. Il s’agit de sa
première comédie, inspirée des « Joyeuses Commères de Windsor » de William Shakespeare. La fructueuse
collaboration avec Arrigo Boïto (Simon Boccanegra II, Othello) donne un troisième fruit, peut-être le plus succulent, le
plus surprenant assurément. Au soir de sa vie, le musicien italien le plus fêté de son temps prend pour modèle un
personnage truculent, paillard, abusif et touchant, qui n’accepte pas les atteintes de l’âge, et se retrouve héros d’une farce
finalement montée sans méchanceté à ses dépens : « Tout au monde n’est que farce » lancera-t-il lors de la Fugue finale, qui
se termine dans un éclat de rire.
Passées les deux premières émissions, qui feront le point sur Shakespeare et sa comédie, ainsi que sur les précédents à
Verdi (Antonio Saliéri et Otto Nikolai en particulier), quatre émissions parcourront la partition de Verdi , et une dernière
émission procédera à un « projection  » (radiophonique) entièrement et discrètement sous-titrée de l’ensemble de l’opéra
dans la version historique réalisée en 1956 sous la Direction de Herbert von Karajan avec Tito Gobbi et Elisabeth
Schwarzkopf. Giuseppe Verdi : les deux versions de Macbeth ; le fantasme du Roi Lear ; la réussite d’ Othello.

Octogénaire, Verdi rempile
Deux après Otello qui semblait être un adieu à la scène, Verdi rempile en 1889 pour un nouvel ouvrage. Sous l’insistance affectueuse de son librettiste récent, pour Otello, Arigo Boïto, lui-même dramaturge et auteur lyrique plus que recommandable (Mefistofele), Verdi se laisse convaincre et reprend la plume compositionnelle. D’autant que le musicien souhaitait démentir l’échec d’Un Giorno di regno, qui sur le mode buffa avait inscrit sa faillite sur la scène lyrique. Or Verdi ne manquait pas de verve et de truculence: il allait le démontrer de superbe façon au crépusucule de sa carrière opératique. Falstaff est créé à la Scala de Milan en février 1893.

Une farce entre chant et musique

En plus du comique de circonstance, le raffinement et la subtilité y sont tout aussi conviés, renouvelant le genre buffa d’une manière légendaire. Sur le plan de la forme, Verdi fluidifie le flux musical à la façon d’une discussion ininterrompue de musique et de chant, jouant avec les cadres classiques pour rehausser encore sa portée poétique, comme le brio et la profondeur de la fugue finale qui emporte tous les personnages dans le tableau conclusif, moralisateur et autodérisoire: « tout dans le monde est farce », gare au dindon du rire final, car chacun se moque de l’autre… D’après Shakespeare, le Falstaff verdien est ridicule, délirant, grotesque et picaresque, surtout humain donc émouvant, pathétique comme un héros domestique, sorte de Don Quichotte dépossédé du respect de ses contemporains, victime d’un collectif en jupon outré par sa suffisance machiste. En définitive, Falstaff est un antihéros cabochard dont l’activité révèle les conflits latents de la bonne société de Windsor. Inventeur de la comédie moderne, celle qui s’élève comme une alternative aux vagues contemporaines, vérisme et wagnérisme, Verdi dépeint avec ironie, cynisme, tendresse aussi, le genre humain. A la manière polissée et spirituelle d’un dialogue ininterrompu, Verdi réinvente l’opéra, fusionnant encore et encore, verbe et note: trouvant comme un nerf vital et central de l’action dramatique, l’alliance rêvée entre chant et musique. La langue italienne qu’il y cisèle est d’une pureté inédite, articulée grâce au travail opéré sur l’écriture musicale. Un juste retour en somme aux origines de l’opéra, celui vénitien, conçue près de 250 ans avant lui, par Claudio Monteverdi…

Programme du dimanche 11 mai 2008 à 19h (2/7)
Les Joyeuses Commères de Windsor. « Les Joyeuses Commères de Windsor », de William Shakespeare (1597 ?). De la concurrence, on ne fera qu’une bouchée :
Antonio Salieri (1759) et Otto Nikolai (1849). « les Joyeuses commères de Windsor », d’Otto Nikolai. Gottlob Frick, Fritz Wunderlich, Edith Mathis,
Choeur et Orchestre de l’Opéra de Munich, dir. Robert Heger (1963).

Programme du dimanche 22 juin 2008 à 19h (7/7)
Feuilleton Falstaff, 7ème et dernière émission par Dominique Jameux.
Attachée de production : Françoise Monteil et Réalisation : Claire
Lagarde Falstaff: fin de partie. Le monde entier est une farce. Tito Gobbi (Sir John Falstaff) ; Rolando Panerai (Ford) ; Luigi Alva
(Fenton) ; Tomaso Spataro (Dr. Cajus) ; Renato Ercolani (Bardolfo) ;
Mario Petri (Pistola) ; Elisabeth Schwarzkopf (Mrs. Alice Ford) ; Anna
Moffo (Nannetta) ; Anna Maria Canali (Mrs. Meg Page) ; Giulietta
Simionato (Mrs. Quickly). Orchestre Philharmonique de Vienne, dir.Herbert von Karajan (Festival de Salzbourg, 10 août 1957)

Illustration: Arrigo Boïto, Shakespeare (DR)

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