Evasion à Lyon
La scène baroque (4)
Acte III: Un Hostel Dieu hors les murs
Toute autre est évidemment, d’intentions et d’actions, la planète
Hostel-Dieu (le groupe a gardé l’orthographe ancienne), qui après
s’être identifiée à la Chapelle du vénérable Hôpital, a dû en quitter
les lieux, sans que la municipalité ait pris une décision identique à
celle de la Trinité. On en est même actuellement à une fermeture du
sanctuaire pour sécurité insuffisante, et ce sous-emploi d’un cadre
analogue à celui de la Trinité, et très convoité, devra un jour être
corrigé. Le Concert de l’Hostel-Dieu est ainsi « en résidence »…
ambulatoire lyonnaise depuis 1993, et son fondateur directeur musical,
Franck-Emmanuel Comte, chef d’un ensemble choral et instrumental
permanent, insiste sur un rôle qui concilie recherche notamment sur le
très riche patrimoine local, pédagogie, (à travers son Atelier Vocal),
travail d’implantation culturelle dans l’agglomération lyonnaise
(séries de concerts) mais aussi dans toute la région. « L’esprit de
chaque rencontre définit une identité musicale bien nette, à la fois
cohérente et unique. » La saison est le plus possible centrée autour
de thèmes du baroque européen : de Rome à Lyon, Naples baroque… Une
réalisation de disques – 7 pour l’instant, dans le domaine italien,
mais aussi anglais – Carolan’s dream, entre baroque et gaélique -, et
français, avec des Leçons de ténèbres, inédites, du Lyonnais Jean
Baptiste Gouffet – témoigne d’une grande vitalité (P.Vérany, Ligia
Digital..). Et F.E.Comte souligne l’originalité d’actions qui, en plus
du cadre classique des concerts (tout de même 5 centaines en 15 ans, à
public fort mélangé en âge et style culturel !), concernent aussi des
spectateurs qui découvrent ainsi la musique baroque, et classique tout
simplement (collégiens, lycéens, patients dans les lieux de soins,
amateurs dans des cafés…). Puisque Hostel-Dieu il ne peut plus y avoir,
les concerts ont lieu dans différents édifices du sacré (St Bruno,
église Saint Paul, Temple Lanterne, avec les contraintes du calendrier
cultuel) ou du profane (Salle Varèse…). Le dispositif est complété par
des invitations dans le cadre festivalier français ( La Chaise-Dieu,
Ambronay… ; Semaines de l’Auxois, dont F.E.Comte est le directeur
musical) et étranger (Italie, Espagne). Ici, l’étoile définit et
impulse sa propre lumière…