mercredi 17 avril 2024

Entretien avec Christophe RoussetJean-Philippe Rameau (Actes Sud)

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Rousset raconte Rameau

Actes Sud fait paraître en septembre 2007, un essai du chef et claveciniste, fondateur des Talens Lyriques, Christophe Rousset. En praticien de la dramaturgie des opéras de Jean-Philippe Rameau, l’auteur de la courte biographie évoque la carrière et l’oeuvre par facettes à la façon d’une radioscopie. Christophe Rousset s’intéresse surtout à l’évolution, à la signification du théâtre de Rameau. Le texte analyse en particulier pourquoi l’oeuvre reste difficile voire inaccessible pour le plus grand nombre. Pour classiquenews.com, Christophe Rousset répond à trois questions. Entretien.

Quels aspects du compositeur mettez vous en avant dans votre texte?

Actes Sud/ Classica m’a commandé un ouvrage de vulgarisation, pas trop fouillé,
pas trop spécialiste. Avec Rameau, surtout pour quelqu’un qui l’aime comme moi,
ça a été difficile de me limiter, mais j’en ai profité sur le chapitre clavecin
et surtout je crois avoir beaucoup cité des ouvrages ou des articles de l’époque
ce qui donne un portrait, je crois, assez vivant de Rameau.

Quelles oeuvres peu jouées aujourd’hui mériteraient d’être abordées sur
la scène lyrique?

J’allais dire toutes. On ne joue jamais assez Rameau, même si on en entend un
peu plus qu’avant, on ne peut pas dire que ses opéras soient entrés au
Répertoire. Le drame c’est qu’elles sont toutes coûteuses, alors seules les
grandes maisons d’opéra peuvent se les offrir… et l’usage des instruments
anciens en fosse est aujourd’hui incontournable, ce qui augmente encore les
coûts!

Comment expliquez-vous que les opéras de Rameau soient si peu jouées en France
et en Europe alors que le musicien reste le plus grand créateur dramatique du
XVIIIème siècle?

Je pense que ce sont les forces requises qui rendent difficile le désir de monter un nouvel opéra : pléiade de chanteurs aguéris au style français, un choeur, des danseurs, un orchestre fourni d’instruments anciens, et une mise en scène qui se doit de faire du grand spectacle. Tout cela fait reculer: pour faire du répertoire baroque, Monteverdi ou Haendel sont tellement plus aisés. Mais je ne pense pas qu’il soit considéré comme le plus grand compositeur dramatique du XVIII ème siècle aujourd’hui, on préfère Mozart de loin!

Propos recueillis par Alexandre Pham

Approfondir
Lire la critique de « Jean-Philippe Rameau » par Christophe Rousset (Actes Sud) par notre collaborateur, Lucas Irom

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