Nos cd de Noël 2008
Noël: le sapin, la cheminée et bien sûr les cadeaux dont nos perles musicales… Voici notre sélection des meilleurs affaires (rapport qualité / prix)… Découvrez nos coffrets événements mais aussi tous nos titres, albums simples, doubles ou triples qui nous ont particulièrement convaincus depuis la rentrée 2008. Le meilleur moyen de faire plaisir reste de partager ses propres coups de coeur, voici les nôtres … pour être sûr de ne pas vous tromper, suivez notre palmarès.
Coffrets et cd de Noël
1. Rachmaninoff edition (31 cd Brilliant)
Beaucoup d’arguments pour cette intégrale Rachmaninov (1873-1943) soignée et exigeante, en vérité indiscutable, qui a été conçue en veillant à combler les points d’ombre sur l’oeuvre léguée par le compositeur russe. Le premier cycle de bandes s’impose de lui-même grâce à l’oeuvre pianistique par l’indiscutable Earl Wild et Jascha Horenstein (intégrale des Concertos réalisée en 1965): finesse et puissance lyrique de l’approche fondent une lecture toujours captivante. Le reste des oeuvres pour clavier par le pianiste cubain Santiago Rodriguez (1993) s’avère de très honnête facture. Pour le moins, une lecture engagée. Soulignons les Etudes Tableaux de Nikolaï Lugansky (1992) et aussi, au registre de la musique de chambre, les Trios par l’impeccable Trios Borodine (1983), ou encore l’efficace Daniel Shafran accompagné au piano par Yakov Flier dans la Sonate pour violoncelle et piano (Moscou, 1956). Sergueï Leiferkus défend les mélodies (Howard Shelley, piano), quant à l’héritage symphonique, saluons les Symphonies par un Rojdestvenski fougueux (à la tête du LSO), les Danses et les Cloches, de belle facture là encore par Valery Polyansky.
La carte maîtresse du coffret demeure surtout tous les opéras (quatre au total: oeuvres brêves souvent fulgurantes) du compositeur. Une mine de découvertes en cascades: Aleko (avec dans le rôle-titre,Samson Isoumov. Roman Kofman, direction. Live de 1995), Le chevalier avare (Polyansky, 2003), l’inachevé Monna Vanna (orchestration d’Igor Buketoff qui dirige cette lecture de 1991, chantée en anglais avec entre autres Sherrill Milnes dans le rôle de Guido, le commandant de la garnison de Pise) et Francesca Da Rimini (Andrei Chistiakov, 1992),… aux côtés des oeuvres sacrées telles les Vêpres et la si mal connue, à torts, Liturgie de saint-Jean Chrysostome (également sosu la direction de Valery Polyansky, 1993).
En bonus, 3 cd d’enregistrements historiques dont ceux de Gilels (Préludes, décembre 1977), Sofronitzky (Etudes tableaux, 1946-1951), mais aussi Rachmaninov lui-même dans le Concerto pour piano n°2 sous la direction de Leopold Stokowski et le Philadelphia Orchestra en 1929!, Horowitz (Concertos pour piano n°3) et Richter (Concertos n°1 et 2): doublons certes, mais ô combien délectables! La boîte est une réussite exemplaires, donc naturellement au nombre de nos coups de coeur pour vos achats de Noël 2008.
En plus des 31 cd audio, l’éditeur ajoute un cd-rom contenant un essai historique et esthétique sur la vie et l’oeuvre de Rachmaninov. Coffret idéal pour les fêtes. (31 cd + 1 cd-rom, Brilliant classics).
2. Jérusalem : La ville des deux paix (2 cd Alia Vox)
Ce double cd n’est pas uniquement une édition discographique: c’est aussi un livre qui se savoure par le texte et la qualité des visuels illustratifs. L’une des étymologies qui expliquent le nom de la ville de Jérusalem, traduit son nom en hébreu comme « la ville des deux paix », faisant une claire référence métaphorique à la « paix céleste » aussi bien qu’à « la paix terrestre », la première proclamée et promise par les prophètes qui y vécurent ou y passèrent, la seconde toujours désirée par les politiques de toutes les époques qui l’ont gouvernée pendant ses plus de cinq mille ans répertoriés par l’histoire.
Sanctifiée par les trois grandes religions monothéistes de la Méditerranée, Jérusalem s’est transformée en une ville invoquée et désirée, briguée par tous, devenue la Ville Sainte, le but et la cible des pèlerins du monde entier. Certains sont venus pour y prier, pour y honorer la mémoire des hommes de bonne volonté qui l’ont déjà célébré, d’autres sont venus la détruire… Jérusalen sera ainsi au fil de son histoire détruite plus de 40 fois…
Ville sainte ou ville maudite, Jordi Savall et Montserrat Figueras, avec d’autres musiciens juifs, chrétiens et musulmans d’Israël, Palestine, Grèce, Syrie, Arménie, Turquie, Angleterre, France, Espagne, Italie, Belgique et les formations Hespèrion XXI et La Capella Reial de Catalunya – présentent les avatars historiques de Jérusalem en une superbe fresque de textes et de musiques : musiques juives, arabes et chrétiennes où Jérusalem y est présentée comme une ville qui espère un jour réunir les deux paix de son nom.
Chant des trompettes spectaculaires et dévastatrices (les fameuses trompettes de Jéricho, capables d’ébranler des murailles de pierre…) dont la fanfare restituée ouvre le splendide programme en 2 cd, Psaumes du Roi David et Chant de l’exil, chanson des croisés, Cantiga de Santa Maria, danse du soma, songe de Soliman le Magnifique… racontent une histoire éternelle qui se perdant dans la nuit des temps, évoque le destin de tous les hommes. Ainsi en un parcours chronologique, et grâce à une sélection d’airs méticuleusement opérée, Jordi Savall et ses musiciens, évoquent après les Prophéties de l’Apocalypse, la Jérusalem multiple, dans le sillon de ses métamorphoses continues: la juive, la chrétienne, la cité des pèlerinages, la ville arabe et ottomane… Plaintes, exhortations, chants militaires et hymnes guerriers, la cité offre des visages bouleversants dont ce chant aux morts d’Auchtwitz, (1941), évoqué en un enregistrement historique de 1950. La musique est la mémoire de l’histoire des hommes, elle porte nos aspirations et notre quête de paix… Jordi Savall nous offre un témoignage exceptionnel qui ouvre le grand livre d’espérance et d’humanisme pour les générations et les siècles à venir. Album événement.
Ce nouvel album prolonge la série de doubles cd accompagnés par un texte riche et documenté composant un livre disque (traduit en 8 langues). L’écoute s’enrichit d’une lecture particulièrement fouillée grâce à la qualité éditoriale des essais historiques, esthétiques, philosophiques ainsi réunis. Le volume Jérusalem fait ainsi suite aux précédents ouvrages, distingués par la rédaction cd de classiquenews.com: La Ruta de Oriente (La Route de l’Orient, janvier 2008 ou, et Christophe Colomb…).
Jérusalem: La Ville des deux paix: la paix céleste et la paix terrestre (Livre-2cd Alia Vox)
3. Haydn edition (150 cd Brilliant)
Pavé impressionnant par sa taille (premier volume de l’intégrale) mais rassurez vous, à l’aube des commémorations innombrables de l’année 2009, année Haydn par excellence, comme célébrant aussi Mendelsshon, ce premier coffret s’annonce à la hauteur de ses promesses (le 2ème volume devrait couronner et conclure l’année Haydn, en paraissant début 2010): tout d’abord saluons les 104 Symphonies (quand même « occupant » les 33 premiers cd) fort honorablement abordées par Adam Fischer aux début des années 1990 avec l’Austro-Hungarian Haydn orchestra: finesse, sensibilité, dramatisme… ce prélude symphonique est fort honorable (originaire du fonds Nimbus).
Aux cotés des concertos pour piano, violon, orgue, trompette… l’amateur retrouvera aussi avec intérêt les Messes et le Stabat Mater dans la lecture détaillée de Frieder Bernius, les deux oratorios Les Saisons et La Création sous la direction de Wolfgang Gönnenwein (avec Helen Donath dans les rôles d’Hanne et Gabriel)… autres ouvrages vocaux d’envergure qui accréditent davantage la présente édition: les opéras comiques nourris de tendre facétie. Ainsi Die Feuersbrunst (« L’incendie » par Frank van Koten, 1992), La Vera costanza (idem, 1990), La Fedelta premiata (idem, 1994), L’Infeldeta Delusa (Frigyes Sandor, 1975, avec entre autres Magda Kalmar dans le rôle de Vespina…). Autres oratorios en plus de La Création et des Saisons déjà citées, Les Sept dernières Paroles (Nicol Matt, 2002), le trop méconnu Retour de Tobie (Ferenc Szerkeres, 1971)…
The Scottish songs (pour William Whyte et George Thomson) son défendues en anglais par le collectif Lorna Anderson, soprano; Jamie MacDougall, ténor et le Haydn Trio Eisenstadt (entre autres, 2003-2008), surtout saluons les 3 cd où Elly Ameling accompagnée par Jörg Demus au piano (fonds Decca, 1980) interprètent avec un style et une élégance indiscutables, plusieurs cycles de mélodies anglaises et italiennes ainsi que plusieurs lieder. Les Quatuors sont confiés au Buchberger Quartet (2004-2008), les Trios avec pianos au Van Swieten Trio (2003-2005), les Trios pour baryton à l’Esterhazy ensemble (20 cd!), l’oeuvre pour piano à Bart van Oort au pianoforte (2000-2008).
Complément très appréciable aux 150 cd audio, un cdrom digital offre l’ensemble des livrets des opéras, oratorios, des textes des chansons et mélodies (traduction en anglais). Une notice en français présente les oeuvres de Joseph Haydn par genre (pianos, musique de chambre, opéras, oratorios, etc…).
Haydn edition: l’intégrale Joseph Haydn, volume 1 (150 cd + 1 cd-rom, Brilliants classics).
3. Vincenzo Bellini : La Sonnambula (2 cd Decca L’Oiseau Lyre)
Révolution pour le chant bellinien: Cecilia Bartoli sur les pas de Giuditta Pasta et de Maria Malibran pour lesquelles Bellini a composé en 1831, La Sonnambula, chante dans la tessiture originelle de mezzo, Amina. Chant halluciné d’une couleur tragique et ronde, l’incarnation de la diva italienne apporte ses fruits miraculeux… Voilà une réalisation exemplaire et audacieuse qui devrait susciter un vrai débat interprétatif sur le chant bellinien…
4. Handel Edition (Edition Haendel): coffrets 6 cd Warner Classics
Plusieurs boitiers parfaitement éditorialisés, de 6 cd chacun, dont les
livrets traduits des oeuvres lyriques et oratorios sont téléchargeables
depuis le site de Warner classics and jazz (en cliquant sur l’option « sungstexts« ):
voilà une première moisson des plus indiquées… que vous soyez
fervents baroqueux ou mélomanes curieux. D’autant que réexhumant ainsi
les anciens volumes Erato des ouvrages majeurs de Haendel, Warner
classics nous permet de reconsidérer trois générations d’interprètes
baroquisants/baroqueux: le visionnaire Harnoncourt, le tempéré Leppard,
auxquels répondent un Christie élitiste et un Minkowski fougueux, pas
toujours homogène…
5. Giacomo Puccini: The complete operas: coffret 20 cd Sony Bmg

ans de la naissance du compositeur italien, Sony Bmg réédite ses
archives pucciniennes en un coffret dont l’exhaustivité s’impose.
Edgar, Le Villi, La Rondne voisinent avec les plus connus: Tosca,
Turandot, Butterfly. La major ressort ses perles méconnues et réédite plusieurs joyaux inestimables de son catalogue lyrique
en un coffret incontournable qui regroupant tous les opéras du
compositeur né le 22 décembre 1858.
6. Bach: Chefs d’oeuvre sacrés (sacred Masterworks): coffret 10 cd Bis
Le legs d’un Japonais, fervent disciple de la cause de
Bach délivre ici sa vision stimulante en servant les grandes oeuvres
sacrées quand depuis 1995, son intégrale des Cantates continue de se
produire chez l’éditeur Bis… Les 6 oeuvres regroupées dans ce coffret
superlatif, datent de 1998 (Jean, Matthieu, Oratorio de Noël), 2004
(Oratorios de Pâques et de l’Ascension), à 2007 (Messe en si). Qui aujourd’hui défend le mieux l’ardente lumière d’un Bach, apôtre de Dieu? Sans hésiter, Masaaki Suzuki.
Ancien élève de Koopman, ayant après 5 ans d’études néerlandaises,
fondé son ensemble naturellement dédié à Bach (Bach collegium Japan, en
1990), le chef Japonais s’élève en interprète incontestable…