vendredi 19 avril 2024

Donizetti: Don Pasquale, 1843Arte, vendredi 17 février 2012 à 22h10

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Gaetano Donizetti

Don Pasquale
1843

En direct du Théâtre des Champs Elysées

Le
génie de Donizetti atteint un sommet dans cet opera buffa réjouissant :
le chef Enrique Mazzola, connaisseur applaudi du répertoire bel canto
dirige ll’Orchestre National de France, et Denis Podalydès réalise la
mise-en-scène, servie par une distribution solide.
Un vieux barbon
rêve de faire  » d’une pierre deux coups  » : déshériter son neveu trop
rebelle à son goût et lui ravir sa jeune fiancée. Mais la belle a plus
d’un tour dans son sac… elle se montre même d’une violence insupportable
pour ce vieillard devenu son époux et qui pensait gouter pour ses vieux
jours au miel d’une jeune beauté tout a fait soumise.
Le trio vocal principal emprunte a la tradition du Buffa italien le plus classique.

L’intrigue
puise directement son inspiration dans la commedia dell’arte : Don
Pasquale figure ainsi Pantalone, son neveu Ernesto le Pierrot amoureux,
Malatesta le rusé Scapin et Norina, la douce Colombine.

Donizetti
compose l’oeuvre en un temps record, onze jours si l’on en croit sa
correspondance, non sans mettre à contribution plusieurs de ses ouvrages
précédents. Le résultat est sans conteste l’une des plus éblouissantes
illustrations du genre bouffe au XIXe siècle.
Tous les ingrédients semblent rassemblés pour servir au mieux le génie de Donizetti.

Denis
Podalydès, sociétaire de la Comédie Française apporte a la production
diffusée par Arte sa fine connaissance du théatre de Molière: sur le
sujet remâché de celui qui est pris a son propre piège, Donizetti
revisite Rossini et brosse une exquise galerie de portraits. C’est comme
toujours une subtile guerre des classes ou la femme fausse proie facile
se fait puissante dominatrice, sirène manipulatrice prête à tout pour
triompher …. et vaincre le phalo qui se cache en tout homme: Don
Pasquale qui pensait tout connaitre du sexe dit « faible » l’apprend à ses
dépends.

Pourquoi ce Don Pasquale ? Créé au Théâtre des
Italiens à Paris en 1843, le Don Pasquale donizettien approfondit plus
encore la veine comique de Rossini en brossant un portrait de vieux
troublant et magnifique, blessé et bouleversant jamais vu ailleurs, et
bientôt accompli chez le vieux Verdi, celui de Falstaff. Le barbon
devient figure de la désolation, âme crépusculaire impuissante et si
naïve, véritable Don quichotte domestique.

Donizetti: Don Pasquale. Opéra bouffe en trois actes (1843)
Livret de Giovanni Rufini et du compositeur
Direction musicale : Enrique Mazzola
Mise en scène : Denis Podalydès (Sociétaire de la Comédie Française)
Scénographie : Eric Ruf
Costumes : Christian Lacroix
Lumières : Stéphanie Daniel

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