lundi 5 mai 2025

Don Giovanni, naissance d’un opéra Film de Carlos Saura. Sortie le 12 mai 2010

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Don Giovanni naissance d’un opéra

A partir du 12 mai 2010, Carlos Saura présente son nouveau film sur l’opéra, en particulier la genèse de Don Giovanni de Mozart à Prague et à Vienne, à travers le travail des 3 concepteurs: Mozart, Da Ponte et… Casanova. C’est un film intimiste qui propose une lecture personnelle, théâtrale, de la genèse d’un opéra…

Venise, 1763. Le jeune Da Ponte et son maître à penser Casanova, remontent en gondole un canal obscur: ils croisent la statue de géant d’un commandeur couché sur une barque: celle qui contient les éléments de décors d’une production de Don Giovanni (celui de Gazzaniga?) qui indigne du mythe porté sur la scène, n’a pas obtenu le succès escompté…
Qu’importe, ils écriront à quatre mains leur propre version de Don Giovanni avec un musicien à la hauteur… Mozart. Voilà planté le début du film de Carlos Saura qui inspiré par le vie de Lorenzo da Ponte évoque à Prague (première de l’opéra en 1787), et à Vienne (où l’oeuvre est présentée devant la Cour impériale et Joseph II), la genèse du Don Giovanni écrit avec Casanova et Mozart.

Le réalisateur Carlos Saura fait du mythe lyrique, une oeuvre à trois voix où les épisodes de la vie intime de chacun inspirent et conduisent finalement la conception de l’oeuvre en chantier. Pour Casanova, Don Giovanni incarne bien son idéal de vie, la figure triomphale d’une existence libre et indépendante, vécue sans morale et sans sentiments. Il y a de la désobéissance dans cette quête et une violente critique du système monarchique et religieux. De la même façon, Da Ponte qui a dut fuir Venise pour les mêmes idées libertaires et ses diatribes contre l’Inquisition, conçoit Don Giovanni comme une oeuvre en miroir; d’une certaine façon, Don Giovanni, c’est lui. L’opéra pour Mozart est une nouvelle partition qui l’use et le dévore; à bout de force, le compositeur qui rencontre Da Ponte par l’entremise de Salieri, envisage d’abandonner l’écriture de la partition en particulier lorsqu’il apprend pendant les répétitions, la mort de son père Leopold, autorité paternelle à la fois détestée et adorée. Il y a évidemment un parallèle dans les relations du fils au père et de Don Giovanni avec le Commandeur.
Auteur au cinéma de Cria Cuervos (1975), Saura réalise un nouveau travail vers la musique et la chorégraphie des corps avec Antonio Gades: Noces de sang (1981) puis Carmen (1983) sont l’aboutissement de cette nouvelle orientation. Avec Goya (1999), le réalisateur en évoquant les dernières années de la vie du peintre espagnol, s’intéresse à l’image, à la couleur, au principe même de la peinture.
Don Giovanni, naissance d’un opéra est à la fois un film intimiste dans lequel le réalisateur réussit le traitement de l’opéra au cinéma: inspiré librement de la vie de Lorenzo da Ponte, Saura se concentre sur les relations entre les protagonistes, ce qui fait résonance dans la partition avec les idées, les fantasmes, les situations personnelles des 3 créateurs. Grâce à un jeu subtil de dioramas, le réalisateur rétablit à l’écran, l’espace théâtral tout en respectant l’évocation des lieux traversés (Venise, Vienne…): les toiles imprimées qui font le décor, troublent les repères, mêlent progressivement l’action des auteurs et l’intrigue de l’opéra qu’ils écrivent. La distribution est portée par une équipe de jeunes interprètes. Pour les chanteurs employés par Mozart et Da Ponte, Carlos Saura a fait appel à des inconnus dont les talents d’acteurs et le tempérament vocal renforcent la réussite globale. Grand dossier « Don Giovanni, naissance d’un opéra », à venir sur classiquenews.com

Don Giovanni, naissance d’un opéra. Film de Carlos Saura avec Lorenzo Balducci (Da Ponte), Lino Ganciale (Mozart), Emilia Verginelli (Annetta), Tobias Moretti (Casanova), Ketevan Kemolidze (Adriana Ferrarese/Elvira), Sergio Foresti (Leporello), Borja Quiza (Don Giovanni), Cristina Giannelli (Catarina Cavalieri, Anna), Ennio Fantastichini (Salieri)… Vittorio Storaro (directeur de la photographie). Dans les salles de cinéma, le 12 mai 2010.

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