Diana Damrau
Soprano coloratoure
Arie di bravura: Salieri, Mozart, Righini
Lyon, Grenoble, Toulouse, Paris
Du 25 janvier au 18 mars 2008
Le mois de janvier 2008 inaugure un nouveau cycle dans la carrière de la soprano allemande Diana Damrau: finie La Reine de la Nuit, la chanteuse change de rôles et prépare Zerbinette (Ariadne auf naxos de Richard Strauss dont une escale à l’Opéra de Paris dans la production signée par Laurent Pelly), Constanze (L’Enlèvement au Sérail de Mozart) ou Gilda (Rigoletto de Verdi), autant de rôles qui avec celui de Pamina (La Flûte Enchantée de Mozart), marqueront l’évolution de son répertoire dans les prochains mois…
Psychologie et virtuosité d’une coloratoure
Aujourd’hui, la soprano paraît au sommet de ses possibilités techniques… et dramatiques. Un récent disque, qui est édité le 21 janvier 2008 chez Virgin Classics, avec la complicité du Cercle de l’Harmonie, dirigé par Jérémie Rhorer, met en avant ses facilités acrobatiques mais aussi la subtilité de l’interprète capable dans une récital intitulé « Arie di bravoura« , d’éclairer aux côtés des mélodies virtuoses signés Salieri et Mozart, la finesse non moins surprenante de leur contemporain, Righini, qui fut surtout le second de Salieri, à la Cour Impériale de Vienne: Diana Damrau dévoile ainsi quelques airs de son opéra Il Natal d’Apollo, que le compositeur remplaçant Salieri, alors en France, à la demande de Marie-Antoinette, fait représenter à Vienne. Que Mozart n’ait pas réussi à pleinement s’affirmer nous semble incongru et impardonnable de la part des autorités officielles de la Vienne classique… mais l’histoire nous offre souvent l’exemple de génies peu reconnus de leur vivant. Le disque de Diana Damrau, coloratoure époustouflante dans l’incarnation des rôles choisis, souligne la richesse du répertoire viennois pour son type de rôle: elle y chante certes La Reine de la nuit, mais aussi met en parallèle, apport bénéfique et captivant du disque, Salieri et Mozart sur le même texte: « Basta vincesti« , qui est chez le premier un extrait de son opéra « Der Rauchfangkehrer », chez le second, un éblouissant air de concert qui saisit par l’intensité juste de son intensité émotionnel. Preuve évidente de la supériorité de Mozart sur son rival viennois.
Mais Salieri est aussi indissociable de l’essor fulgurant de la carrière de Diana Damrau: elle a participé à deux productions qui ont semblé en leur temps nourrir un revival Salieri entre Milan et Wurtzburg (où elle faisait ses débuts dans Les Noces de Figaro, en 1995): la soprano a chanté dans la première mondiale de Cublai, gran Khan dei Tartari, ouvrage jamais représenté du vivant de son auteur et qu’a produit le Stadttheater de Wurtzburg pour le festival Mozart 1998, puis dans la reprise de L’Europa riconosciuta (1778), présentée sur la scène de La Scala de Milan à l’initiative de Riccardo Muti, pour l’inauguration du théâtre milanais rénové, en décembre 2004. En confiant à Diana Damrau, le rôle titre, le maestro confirmait l’excellente technique de l’interprète, qui outre le feu de ses vocalises, sait embraser un texte en le projetant sans failles. Logiquement, les deux opéras figurent en bonne place dans l’album « arie di bravura » édité par Virgin classics. Comme Cecilia Bartoli, Diana Damrau poursuit une même exigence philologique: elle a d’ailleurs pour Salieri, fait appel à l’intuition du musicologue Claudio Osele (qui a travaillé sur le projet Salieri de Cecilia Bartoli), et surtout prit soin d’adopter le diapason de l’époque, plus bas: il lui fut donc plus facile de chanter l’ensemble des 
vocalises et coloratoures inscrites à l’origine. Après la bravoure, la diva coloratoure songe déjà à de nouveaux disques, l’un dédié aux rôles dramatiques qui lui tiennent à coeur (de Zerbinette, Cunégonde, Gilda au page du Bal Masqué de Verdi!), mais aussi, un nouveau récital avec le Cercle de l’Harmonie consacré à Mozart (deux disques à venir chez Virgin Classics). Les spectateurs français pourront découvrir jusqu’en mars 2008, une nouvelle artiste d’exception. Diana Damrau est en concert en France de janvier à mars 2008. En quatre dates, la soprano aborde le programme de son album « arie di bravura« .
Agenda
Le 25 janvier 2008, Opéra de Lyon. Le Cercle de l’Harmonie. Jérémie Rhorer, direction
Le 4 mars 2008, Grenoble, MC2. Le Cercle de l’Harmonie. Jérémie Rhorer, direction
Le 13 mars 2008, Toulouse, Théâtre du Capitole. Le Cercle de l’Harmonie. Jérémie Rhorer, direction
Le 18 mars 2008. Paris, Théâtre des Champs Elysées. Ensemble Orchestral de Paris. Joseph Swensen, direction
