jeudi 10 juillet 2025

David Fray joue Bach: Concerto pour piano Arte, Dimanche 9 novembre 2008 à 19h

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David Fray
joue Bach

Répétitions filmées en 2008 à Brême

Arte
Dimanche 9 novembre 2008

Maestro à 19h

Bach rafraîchi

Comme il a filmé en de nombreuses séances le travail du canadien Glenn Gould, Bruno Monsaingeon suit les répétitions puis les séances d’enregistrement du Concerto en la majeur de Jean-Sébastien Bach par le jeune pianiste français (27 ans), David Fray, nouvellement en contrat chez le label Virgin classics, aux côtés de Nicolas Angelich entre autres…: un cycle en trois mouvements qui touche par son éclatante vitalité et aussi l’expression d’une solitude profonde, en particulier dans le mouvement central.
En plus des séances proprement dites avec l’orchestre de cordes de la Philharmonie de chambre de Brême, le pianiste, seul à son clavier reprend les moments forts d’une partition profonde, exaltée, palpitante, dont il faut dans le legato, ne jamais relâcher la tension. Vif, nerveux, le pianiste explique sa vision devant la caméra et aux musiciens de Brême: « Swinguez, n’hésitez pas à relancer les accents, à rebondir, ne perdez jamais le rythme: chantez aussi ! Et respirez, voyez ici, je propose que nous retenions le silence, il faut ralentir avant de conclure… Soignez l’articulation, la définition des accents, de faiblissez pas, il faut de la vitalité et du sensualisme…« . Habité par un feu juvénile, le jeune pianiste qui dirige du clavier l’orchestre de chambre s’engage dans une partition contrastée, impulsive, et intime. Dans le mouvement central, Bach exprime une solitude presque angoissante, mais lumineuse par son sentiment de plénitude et de tendre sérénité. La douceur est son mode majeur et l’interprète s’y révèle convaincant. Le disque (accompagné du dvd) sort chez Virgin Classics en novembre 2008…

On aime la fragilité androgyne du jeune homme, nouveau dandy romantique de la scène, qui en noir, parfois écharpe de laine autour du cou, mèche rebelle, sait ciseler un phrasé, courber la volute d’un accent tendre ou caressant pour toucher l’intime et l’indicible de la musique. Jouant sur une chaise, comme à Nice, pour le gala des 20 ans de Virgin Classics (le 1er novembre 2008 dernier), celui qui s’est imposé au Châtelet en 2006, en remplaçant au pied levé Hélène Grimaud, pourrait bien devenir, notre nouveau champion parmi les poètes du clavier français.

David Fray joue Bach. « Swing, sing & think ». Documentaire, réalisé par Bruno Monsaingeon. 42 mn, 2008.

Illustrations: David Fray (DR)

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