« Dans le sillage des Ballets Russes : 1929-1959 ». Catalogue de l’exposition, Centre national de la Danse à Pantin

Présentée de janvier à avril 2010, au Centre national de la danse à Pantin (93507), l’exposition « dans le sillage des ballets russes » offre un panorama stylistique de l’institution visionnaire fondée par Diaghilev en mai 1909 sur la scène parisienne du Châtelet (centenaire en 2009), ses acteurs majeurs, ses « disciples » et affiliés qui jusqu’en 1959, ont su entretenir la flamme artistique d’une compagnie de danse qui est devenue peu à peu un centre bouillonnant pour les arts (et pas seulement l’art chorégraphique).
C’est une ruche pluridisplinaire qui a essaimé partout en Europe, au sein de laquelle les « fils légitimes, naturels, adultérins » du fondateur, n’ont pas seulement assimilé les ferments d’une constellation russe mais porté très haut la vitalité d’un courant parmi les plus créatifs, devenu européen. Même 20 ans après leur création et en dépit de la mort de Diaghilev en 1929, Les Ballets Russes incarnent le moderne, la nouveauté, la rencontre pétillante des arts : peinture, costumes, décors, et bien sûr musique autour de la danse. Une danse révisée, écourtée en tableaux courts, d’autant plus expressifs, à rebours des grands ballets classiques.

Le catalogue interroge le devenir de la troupe à l’époque de Diaghilev avec les ballets légendaires dansés par Nijinsky (comme en 1912 à Deauville, Le Spectre de la rose), jusqu’à la mort du fondateur en 1929; puis les aspects d’un nouveau cycle après sa mort, de 1929 à 1959, c’est à dire avec le départ de Serge Lifar de l’Opéra de Paris (en 1958), enfin, l’aventure de la troupe du Marquis de Cuevas dont le décès marque la fin en 1961…
Boris Kochno, Serge Lifar puis Fokine, Massine et bien sûr Nijinsky et Balanchine sont liés au nom des Ballets Russes, comme le sont aussi les compositeurs Stravinsky ou de Falla. Ils n’ont pas seulement transmis un cycle d’œuvres visionnaires et modernistes (d’ailleurs à ce tire toujours étrangement actuelles) mais surtout infiltrer dans les consciences artistiques des créateurs européens, l’esprit de rupture et de radicale nouveauté.

L’exposition (et donc son catalogue) interroge dans les formes et les approches des années 1930 et suivantes, tout ce que le vocabulaire de la danse en France doit aux Ballets Russes et à tous ceux qui en sont les héritiers… 5 chapitres principaux font le tour de la question : Legs des ballets Russes, Le label russe, Transmissions, Régénérations, Le mythe… en fin d’ouvrage, près de 10 pages d’illustrations présentent en vignettes les documents illustrés (photographies, lettres, livrets de programmes, croquis divers) présentés pour l’exposition de Pantin. Lecture capitale.

« Dans le sillage des Ballets Russes : 1929-1959 ». Catalogue de l’exposition, présentée en janvier-avril 2010 au Centre national de la Danse à Pantin (France). 125 pages.