samedi 26 avril 2025

Compte rendu, opéra. SAINT-CERE, le 11 août 2017. Mozart : Le nozze di figaro. Joël Suhubiette.

A lire aussi

Compte-rendu, opéra. Château de Castelnau-Bretenoux, le 11 août 2017. Mozart : Le nozze di figaro. Opéra en quatre actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte tiré de la pièce de Pierre-Auguste Caron de Beaumarchais. Judith Fa (Susanna), Charlotte Despaux (Contessa), Jean Gabriel Saint-Martin (Figaro), Anas Séguin (Conte) … Orchestre du festival, Joël Suhubiette, direction. Terminant en ce vendredi soir notre périple Saint Céréen, nous nous retrouvons au château de Castelnau-Bretenoux où, malgré le timide retour du soleil et le froid annoncé, la représentation des Noces de Figaro de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) est maintenue. Pour cette production, créée au centre lyrique de Clermond-Auvergne, c’est Eric Perez qui est en charge de la mise en scène. Fidèle à la nouvelle tradition du festival, Perez a remplacé les récitatifs de Mozart et Da Ponte par des dialogues français tirés de la pièce de Pierre-Auguste Caron de Beaumarchais (1732-1799). Fidèles aussi au souci de promouvoir le chant français, Eric Perez et Joël Suhubiette, – ce dernier invité pour diriger la production-, ont convoqué des artistes français jeunes ou plus expérimentés.

Figaro étoilé : Mozart et Beaumarchais s’allient sous les étoiles du Lot

saint cere noces de figaro perez suhubiette annonce critique opera par classiquenews 2018Si, jusqu’au festival 2016, Olivier Desbordes a signé de belles mises en scène (dont nous avons par ailleurs rendu compte dans nos colonnes), Eric Perez nous livre une vision épurée du chef d’oeuvre de Mozart. Dans un décor, simple mais mobile et judicieusement placé, chacun évolue aisément sur la scène installée au coeur de la cour du château de Castelnau-Bretenoux. Quant aux costumes, majoritairement blancs, exceptés Marceline, Bartolo et Don Basilio vêtus de costumes colorés, ils accentuent la volonté de pureté, presque de chasteté, voulue par Pérez, très inspiré par le chef d’oeuvre de Mozart. Et l’action avance avec un entrain réjouissant.
On aurait pu s’inquiéter de voir les dialogues de la pièce de Beaumarchais remplacer les récitatifs écrits par Da Ponte, mais au vu du résultat, ces remplacements ajoutent une touche de réalisme et donnent aussi des détails gommés lors de la composition du livret par Da Ponte. Ainsi le dialogue entre Figaro et Almaviva juste avant le procès qui oppose le valet à son ancienne gouvernante, permet au public de suivre le le valet quand il lance des piques à son maître auquel il reproche de courir après toutes les jeunes femmes du château en ne laissant aux autres que les « vieilles filles ».
Vocalement, le quatuor principal est visiblement survolté. Jean Gabriel Saint-Martin campe un Figaro à la fois juvénile et plein d’assurance. Vocalement le jeune baryton français n’a rien à envier à ses glorieux aînés que sont Gabriel Bacquier ou José Van Dam par exemple; la ligne de chant est impeccable, les vocalises sont assurées et la voix ne tremble pas face aux pics de la partition. Judith Fa est une Susanna pétillante, rusée, sans scrupules face au comte qu’elle manipule avec aplomb pour obtenir ce qu’elle veut : son mariage avec Figaro. Vocalement la jeune femme, tant dans les ensembles que dans les airs, relève tous les défis d’un rôle difficile. Le couple Almaviva se détâche de la même façon; Charlotte Despaux est aussi bonne comédienne que chanteuse et n’a rien à envier à celles qui l’ont précédé dans ce rôle ingrat, chantant ses deux arias avec élégance et style. Quant à Anas Séguin, comte de très belle tenue, il assume parfaitement sa jalousie, aussi injustifiée fut-elle, à l’égard de son épouse que son désir pour Susanna, laquelle libre et astucieuse, finira, avec la contessa, par le tourner en ridicule.

Saluons les très belles performances de Matthieu Lécroart, Bartolo mordant à souhait ; d’Hermine Huguenel excellente Marcellina et d’Eléonore Pancrazi très élégante en Cherubino. Installé sur le côté gauche de la scène, l’orchestre est dirigé de main de maître par Joël Suhubiette qui imprime un rythme dynamique et très dense à la musique de Mozart. Dès le début de la soirée, le chef donne le ton de la soirée en dirigeant l’ouverture des Noces de Figaro sans temps morts et en finesse.
Cette nouvelle production des Noces de Figaro, qui sera reprise en 2018 mérite le très bel accueil qu’elle a reçu. La mise en scène d’Eric Perez est sobre digne et parfaitement servie par une distribution quatre étoiles, même s’il n’y a aucune “star” sur scène. Quant à l’orchestre, il a donné le meilleur de lui-même grâce à la très belle direction de Joël Suhubiette.

——————————————————————————————————————————————————

saint-cere-2018A l’affiche du Festival de SAINT-CERE 2018
Reprise de cette production à Saint-Céré, les 10 et 14 août 2018
Direction musicale : Gaspard Brécourt / Mise en scène : Eric Pérez
INFOS et RESERVATIONS
http://festival-saint-cere.com/spectacles/487/les-noces-de-figaro/

——————————————————————————————————————————————————

Compte rendu, opéra. Château de Castelnau-Bretenoux, le 11 août 2017. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Le nozze di figaro. Opéra en quatre actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte (1749-1838) tiré de la pièce Le mariage de Figaro ou la folle journée de de Pierre-Auguste Caron de Beaumarchais (1732-1799). Judith Fa (Susanna), Charlotte Despaux (Contessa), Jean Gabriel Saint-Martin (Figaro), Anas Séguin (Conte), Éléonore Pancrazi (Cherubino), Hermine Huguenel (Marcelline), Matthieu Lécroart (Bartolo), Alfred Bironien (Don Basilio, Don Curzio), Clémence Garcia (Barbarina), Yassine Benameur (Antonio, assistant à la mise en scène), Orchestre du festival, Joël Suhubiette, direction. Eric Perez (mise en scène), David Belugou (costumes), Frank Aracil (scénographie), Joël Fabing (lumières).

Derniers articles

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img