vendredi 29 mars 2024

COMPTE-RENDU, critique, concert. Lyon, le 16 nov 2019. Messiaen : Turangalîla-Symphonie. Orch national de Lyon, J-Y Thibaudet, S Mälkki.

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique et à l’opéra - et notamment avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

COMPTE-RENDU, critique, concert. Lyon, Auditorium Maurice Ravel, le 16 novembre 1019. Olivier Messiaen : Turangalîla-Symphonie. Orchestre national de Lyon, Jean-Yves Thibaudet (piano), Cynthia Millar (Ondes Martenot), Susanna Mälkki (direction).

« Un chant d’amour, un hymne à la joie, temps, mouvement, rythme, vie et mort », tels ont été les mots du compositeur pour présenter sa monumentale Turangalîlâ-Symphonie. Cet ample programme résume assez bien cet ouvrage plein de contrastes, qui alterne moments de violence inouïe et passages d’une douceur poignante, et des danses joyeuses aux rythmes élaborés contrebalançant des instants hiératiques. Cette œuvre est la traduction poétique des instants de l’amour, dont certains sont des moments de bonheur absolu qui atteignent le divin. La symphonie est composée de dix mouvements, à l’image d’une une gigantesque suite, et s’avère parcourue de thèmes dont certains sont personnifiés par des pupitres, comme celui que le compositeur français appelle le « thème fleur », personnifié par deux clarinettes veloutées, « comme des yeux qui se répètent »… Les trombones énoncent d’une manière effrayante le « thème statue », tandis que de délicats soli de bois sont distillés dans les mouvements « Turangalîlâ 1 » ou « Chant d’amour 2 ».

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Artiste en résidence cette saison à l’ONL, le pianiste lyonnais Jean-Yves Thibaudet assure la redoutable partie pour piano solo de la pièce, et l’on est d’emblée saisit par les cadences étourdissantes qu’il exécute dès le premier mouvement, mais aussi par ses chants d’oiseaux tout de délicatesse dans « le Jardin du sommeil d’amour ». Quant aux fameuses ondes Martenot, elles sont jouées avec sensibilité par Cytnhia Millar, qui parvient également à donner forme à l’enchantement du « Jardin du sommeil d’amour » ». Le parfum d’exotisme est distillé par les percussions très variées qui témoignent de l’influence du gamelan balinais.

La direction de Susanna Mälkki – pendant sept années durant à la tête de l’Ensemble Intercontemporain – se démarque par densité et la tension mise dans les phrasés, appuyées par la profondeur de la sonorité de l’Orchestre National de Lyon, qui repose notament ici sur un fabuleux tapis de cuivres. La finlandaise réussit surtout la gageure de donner une forte cohérence aux dix parties de cette pièce-monstre qui, sous d’autres baguettes, peuvent sembler disparate… Le contraste avec les mouvements vifs se montre parfait et la vie interne de chaque mouvement, toujours musicalement conduite, s’avère on ne peut plus soignée.

Bref, une symphonie défendue avec panache et conviction par les interprètes de cette soirée, avec un niveau d’exécution difficilement égalable… et c’est sans surprise – qu’après le jubilatoire finale – le public se soit longuement répandu en applaudissements et vivats.

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Compte-Rendu, concert. Lyon, Auditorium Maurice Ravel, le 16 novembre 1019. Olivier Messiaen : Turangalîla-Symphonie. Orchestre national de Lyon, Jean-Yves Thibaudet (piano), Cynthia Millar (Ondes Martenot), Susanna Mälkki (direction).

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