Comme son titre l’indique, le contre ténor Mathieu Salama s’offre une « mise à nu », un nouveau programme de perles baroques dont la sincérité et la probité artistique touchent immédiatement. Le chant s’expose d’autant mieux que le continuum requis, en un dialogue fusionnel avec la voix du soliste, préserve l’intensité du chambrisme le plus raffiné.
L’interprétation de chaque partition bénéficie évidemment de la complicité avec ses partenaires instrumentistes, deux musiciens chevronnés qui ont accompagné le soliste au concert durant des années, Olivier Pelmoine (théorbe et guitares baroques) ; en particulier le gambiste Bruno Angé qui a vécu l’exceptionnelle tournée intitulée « Hommage aux castrats », série de récitals couronnés d’un juste succès. Ici les aficionados mais aussi tous ceux qui ne connaissent pas encore l’interprète, (re) découvrent ses jardins intimes, ceux qui façonnent un tempérament et expliquent des choix de répertoire. Mathieu Salama se dévoile à nous, assumant avec élégance et finesse ses origines judéo espagnoles (mélodies du XIVè : « Addio querida », « la Rosa enflorece »,… ) ; sa passion du baroque italien (sublime duo de Legrenzi : « Lumi potete piangere », en duo avec la soprano Flore Fruchard au timbre proche et complémentaire à celui du contre-ténor) ;… ses audaces aussi, dans, entre autres, la transcription pour voix seule du concerto pour mandolines en ré mineur de Vivaldi où la ligne vocale maîtrisant expressivité et agilité, réalise crânement et avec une flexibilité naturelle, la partie dévolue à la pure virtuosité vivaldienne.
Parmi les perles de ce programme d’une franchise qui captive, l’Ave maria de Caccini : intonations, respirations, couleur particulièrement subjuguent par la sobriété et la sincérité du chant : immédiatement la voix d’une finesse inouïe, aux phrasés suspendus, filigranés basculent dans un autre monde ; la Passacaglia « Bisogna Morire » dont la trépidation rythmique et le texte hautement tragique produisent une danse cathartique sur le thème de la mort souveraine, implacable… Là aussi comme dans les mélodies judéo espagnoles, la vitalité du chant, mordant, contrasté, conjugué aux percussions, éclaire l’essence dansante du morceau. La diversité et la justesse de chaque séquence affirme un tempérament poétique et dramatique dont ce nouveau disque rappelle l’impact au concert. Mise à nu incontournable.
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CD événement, annonce. NU BAROQUE. Mathieu Salama, contre-ténor — parution annoncée en février 2023 – 1 cd Crescendo productions – visitez le site de Mathieu Salama : https://www.mathieusalama.com/
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REPORTAGE VIDEO sur le programme « NU BAROQUE » par Mathieu Salama
https://www.classiquenews.com/reportage-video-mathieu-salama-enregistre-son-nouvel-album-nu-baroque/
BONUS TEASER VIDEO : Ave maria de Caccini par Mathieu Salamahttps://www.classiquenews.com/cd-mathieu-salama-ave-maria-de-caccini-nouveau-cd-nu-baroque-fev-2023/
CLIP VIDEO : Mathieu Salama / transcription pour voix du Concerto pour 2 mandolines RV 532 de Vivaldi
https://www.classiquenews.com/reportage-video-mathieu-salama-enregistre-son-nouvel-album-nu-baroque/
Mathieu Salama et Flore Fruchard chantent le duo « Lumi potete » de Giovanni Legrenzi © photo classiquenews.com
