samedi 26 avril 2025

CD événement, annonce. Franz SCHUBERT : OCTUOR en fa majeur D. 803. SOLISTES DE L’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE BERLIN (1 cd Indésens).

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Le label français INDÉSENS publie le nouvel album des solistes de l’Orchestre Philharmonique de Berlin, dédié à l’Octuor en fa majeur de Schubert, œuvre ambitieuse de la maturité, pièce maîtresse dans le catalogue schubertien et assurément sommet de la musique de chambre. C’est donc un défi pour les interprètes.

 

 

Pour Schubert, son Octuor défie l’écriture des génies qui l’ont précédé (directement le Septuor de Beethoven, sans omettre les constantes références qui parcourent régulièrement son œuvre chambriste, Haydn et Mozart). Fort de ses Quatuors (le 14è « Jeune fille et la mort »), de ses Quintettes (dont « La truite »), Schubert explore et élargit le spectre sonore avec son Octuor, partition ample, écrite plutôt rapidement, de février à mars 1824, et terminé très probablement au 1er mars. La commande en est passée par le Comte Troyer, intendant de l’Archiduc Rodolphe, le grand mécène et ami de Beethoven… qui stipule que cet octuor doit s’inspirer du Septuor. Même nombre de mouvements soit 6 qui alternent lent / rapide (Adagio-Allegro / Adagio / Allegro vivace / Andante / Menuetto-Allegretto / Andante molto… ; même répartition en 2 groupes, cordes et vents dont la clarinette (pour Troyer, excellent clarinettiste).

Endetté, peu reconnu à l’opéra, malade voire condamné, Schubert néanmoins reste jovial et très inspiré dans une partition dont la tonalité de Fa majeur, enjouée, allègre, suppose a contrario une belle humeur manifeste et assumée. L’auditeur perspicace relèvera d’ailleurs ici et là, de sombres passages mélancoliques, miroir d’une pensée qui s’enfonce dans la mort… « figures toi un pauvre diable qui ne se relèvera pas, (…) Chaque nuit, quand je m’endors, je ne souhaite plus me réveiller », écrit Schubert alors à un ami (fin mars 1824) ; ainsi à la fin de l’Adagio, une résonance en langueur qui affleure un sentiment d’inquiétude et d’étrangeté (chant de la clarinette sur les pizz des cordes)… mais la tonalité générale demeure attachée à une célébration amicale ; l’Octuor étant destiné aux réunions musicales du Comte Troyer, sur le Graben à Vienne. Écoute, complicité, souffle commun mais forte individualité des timbres associés… l’Octuor est un véritable Graal et un défi immense pour tout groupe d’interprètes, en particulier des musiciens d’orchestre qui ont peu l’occasion, à quelques exception près, de jouer en formation chambriste comme ici. Avec ses 6 épisodes, plutôt développés, l’Octuor approche en durée 1h, voire selon les interprétations, la dépasser.

Les solistes du Philharmonique de Berlin en proposent une nouvelle lecture à la fois ardente et romantique, classique et intérieure, traversée de quelques éclairs tragiques que la souplesse virtuose du geste, emporte dans une belle communion hédoniste. 

A la pointe de l’innovation et du nouveau confort d’écoute, le label Indésens-Calliope adopte pour cet enregistrement un mix « Dolby Atmos » réalisé à Berlin par les studios utilisés par la Deutsche Gramophone ; le dispositif place  l’auditeur au meilleur endroit possible de la salle, à l’emplacement d’écoute idéal pour mesurer la finesse et l’ampleur du son produit. Une expérience spatiale et acoustique qui ajoute au crédit de l’interprétation proprement dite. Autant de qualités qui font de ce nouvel enregistrement, une référence. CD élu « CLIC de CLASSIQUENEWS » – prochaine critique développée à venir. Parution : mars 2024

 

PLUS D’INFOS sur le site du label INDÉSENS CALLIOPE: https://indesenscalliope.com/boutique/schubert-octet/

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