vendredi 29 mars 2024

Cd, critique. CAROLINE GELINAS, mezzo-soprano. CONFIDENCES : mélodies, lieder, songs (1 cd ATMA)

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gelinas caroine atma cd review critique cd par classiquenewsCd, critique. CAROLINE GELINAS, mezzo-soprano. CONFIDENCES : mélodies, lieder, songs (1 cd ATMA). Voilà la révélation d’une cantatrice au verbe ciselé et au chant raffiné, d’une ivresse maîtrisée et superlative dans le genre de la mélodie. Ce premier disque est une consécration plein de promesse, et qui s’est récemment disitnguée lors de la 2è édition du Récital-Concours international de mélodies françaises du dernier festival CLASSICA (10 juin 2018) où la mezzo québécoise décrochait le 2è Prix. Une reconnaissance d’autant plus légitime qu’elle reprenait pour la compétition, le cycle des mélodies de Ravel ici inaugurales…

Le nouveau cd d’Atma classiques confirme que l’école de chant canadienne, en particulier québécoise se maintient dans l’excellence

Premier triomphe d’une nouvelle diseuse et mélodiste,
la Québécoise Caroline Gélinas

Vrai défi en terme d’articulation et d’intonation, le triptyque conçu par Tristan Klingsor (Shéhérazade) permet à Ravel d’étendre ses teintes diaprées, infiniment suggestives. Ici règne l’appel à l’évasion, au rêve, à une secrète sensualité (le « jeune étranger » de L’Indifférent). Caroline Gélinas s’entend à merveille à exprimer tout le mystère « oriental » et le parfum entêtant d’Asie ; la polychromie et les éclats de La Flûte enchantée ; l’apothéose de cette maîtrise se concentre, filigranée, miniaturiste dans la scène de séparation que nous avons citée : L’Indifférent. La diseuse, suave, distanciée mais pas artificielle, et d’une grâce infinie, exprime le désir frustré, et la caresse blessante de ce dernier poème au charme sublime.

D’une subtilité caressante, évocatrice et jamais trop manifeste, Caroline Gélinas enchante encore chez Debussy dont nous distinguons surtout le premier tableau des Chansons de Bilitis d’après Pierre Louÿs. D’une lascivité tissée dans une torpeur infinie, la Flûte de Pan saisit par la justesse de l’articulation à la fois naturelle et éngimatique. Là encore c’est la perfection du français chanté, déclamé qui convainc tout à fait. Comme dans les pièces qui suivent (La Chevelure…), on songe en parenté et filiation fraternelle, aux joyaux poétiques de Pelléas et Mélisande, mais Louÿs creuse davantage que Maeterlinck, l’onde suspendu d’une sensualité évanescente (ampleur des évocations de la Chevelure justement).

Des textes historicisant de Von Vincke, Schumann souligne la fine langueur, à la fois, éperdue, interrogative à l’évocation du destin de la Reine Maria Stuart, figure tragique, blessée mais si digne dont le courage et la noblesse ont inspiré bien des créateurs. Le velours attentif, la mesure intériorisée de la chanteuse savent exprimer l’intense douleur qui vibre sous chaque ligne de ce cycle de 5 lieder.

CLIC D'OR macaron 200Plus ronde, plus langoureuse encore, la langue chantante que déploient les 8 songs en anglais (The Songs of Mary) de Robert Fleming intensifie les vertiges émotionnels de la Mère dont le fils unique fut sacrifié : versatile, fluide, étonnament changeante, la voix cisèle chaque séquence d’autant que, comme depuis le début de ce récital très abouti, le piano d’Olivier Godin, familier des nuances chambristes et lui aussi orfèvre en éclats mordorés, fait étinceler son clavier en vrai poète de l’indiciblement expressif. Duo admirable. Donc logiquement, CLIC de CLASSIQUENEWS

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Cd, critique. CAROLINE GELINAS, mezzo-soprano. CONFIDENCES : mélodies, lieder, songs (1 cd ATMA classique) – 4 cycles de mélodies, lieder, songs. « Shéhérazade » de Maurice Ravel (1875-1937), « Chansons de Bilitis » de Claude Debussy (1862-1918), « Gedichte der Königin Maria Stuart » de Robert Schumann (1810 – 1856), « The Confession Stone » de Robert Fleming (1921 – 1976). Olivier Godin, piano. Enregistrement réalisé à Montréal, janvier 2018. CLIC de CLASSIQUENEWS de juin 2018.

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