Bruno Procopio
Emmanuelle Guigues
En direct
France Musique
Vendredi 21 novembre 2008 à 10h
Trentenaire à tempérament. Le claveciniste Bruno Procopio (32 ans) fait montre d’une éloquence aguerrie: clarté incisive du jeu, engagement et vie, feu articulé et communicatif, le jeune claveciniste est un talent à suivre. France Musique lui ouvre les portes d’un direct incontournable, où l’instrumentiste retrouve sa complice dans Bach, l’excellente gambiste Emmanuelle Guigues…
Nouveau souffle
En direct, le couple musical, remarquable d’éloquence subtile, Bruno Procopio (clavecin) et Emmanuelle Guigues (viole de gambe) joue Jean-Sébastien et son fils prodigieux, Carl Philip Emanuel Bach.
Les deux artistes font partie de la nouvelle génération d’artistes frappants, saisissant par leur tempérament et leur musicalité.
Leur premier disque sous étiquette Paraty, le label fondé par Bruno Procopio, dédié aux Sonates pour clavecin et viole de gambe de Bach père avait été particulièrement remarqué de la rédaction cd de classiquenews.com.
Duo gagnant
La sûreté avec laquelle le claveciniste bâtit et échafaude ses fragiles et flamboyantes arabesques relève ce défi, avec élégance et clarté. Et la fusion que le clavecin entretient tout au long de ce récital exigeant autant qu’enchanteur, avec sa partenaire, renforce notre enthousiasme
Bruno Procopio poursuit sa quête de Bach avec ce même tempérament ciselé et cette éloquence autoritaire qui lui ont valu notre enthousiasme pour son dernier volume consacré aux Partitas (volume II), édité sous le même label. Non seulement, le claveciniste brésilien, élève de Christophe Rousset et de Pierre Hantaï, et à travers eux du grand Leonhardt, s’engage aujourd’hui, pour la redécouverte des musiciens baroques brésiliens, d’obédience portugaise, mais aussi, le jeune claviériste « ose » en visionnaire et en habile entrepreneur, comme l’ont fait Savall et récemment encore les soeurs Labèque ou dans le milieu baroqueux, Skip Sempé, se lancer dans l’autoproduction, en fondant son propre label: « Paraty ». Voilà qui dit assez l’énergie et la détermination d’un artiste intègre et volontaire, dont la démarche s’avère passionnante de bout en bout. Le Concerto Italien (Bwv 971) fait entendre son exceptionnelle musicalité, articulant, et l’allant et la frénésie dramatique de la partition tripartite. La Sicilienne conclusive, en complicité nostalgique avec la viole « historique » d’Emmuelle Guigues distille sa féerie évocatrice, au diapason d’un clavecin décidément tout en finesse…
Illustration: Bruno Procopio, clavecin (DR)