vendredi 29 mars 2024

Brian Levison & Frances Farrer: Musique classique Editions LME: La Maison d’éditions

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C’est John Banister, violoniste de Charles II qui disgrâcié, inventa les concerts payants; Haydn fit comprendre à son patron dans la Symphonie des Adieux qu’ils en avaient marre de demeurer à Esterhaza et qu’il était temps de rejoindre Vienne: un à un les musiciens cessent de jouer puis quitte la salle leur instrument sous le bras!… comme le précise la partition. Pour la première de sa 9è Symphonie, Beethoven sourd et dos à la foule, ne voyait pas le public en transe: c’est un membre de l’orchestre qui l’invita à cesser de jouer pour constater le spectacle de son triomphe… ou encore l’affaire du motet Verbum bonum et suave d’Adrian Wiillaert, abusivement attribué à Josquin des Prés et considéré à ce titre comme un chef d’oeuvre, à Rome en 1515…

En 260 pages qui fourmillent d’anecdotes sur les oeuvres et leurs auteurs, « Musique classique » propose un voyage contrasté dans le dédale parfois étonnant des petites histoires qui font la grande histoire de la musique occidentale, de l’empereur Néron (et sa lyre poétique) et Sainte Cécile (patronne des musiciens, dont rien n’indique qu’elle savait jouer de l’orgue…), jusqu’à maintes anecdotes et souvenirs de concerts, la plupart britanniques car les auteurs sont anglais, concernant les déboires d’une soprano venue chanter Dalila dans l’oratorio de Haendel mais resté presque 1h dans les locaux de Sotheby’s, seule parmi des toiles prestigieuses et ratant de ce fait son entrée; ou la chasse aux cachets du premier alto du Welsh national Opera dans les mariages de la jet set… c’est 500 ans d’événement croustillants qui dévoilent souvent la part méconnue des célébrités du classique: voyez ce profil sans fard de la Malibran; l’activité et l’exigence décisive voire salutaire de la nièce de Mahler, Alma Rosé, violoniste dans l’orchestre du camp de Birkenau en 1944; la direction alcoolisée du compositeur Alexandre Glazounov, chef désastreux des oeuvres du jeune Rachmaninov en mars 1897…; c’est surtout l’idylle malheureuse du chef Klemperer (favori de Mahler) et de la soprano Elisabeth Schumann, au début des années 1910… un amour violent et passionné qui s’écroula à cause de l’instabilité psychique du chef légendaire…
Comme souvent s’agissant de traduction parfois rapide, les coquilles sont de la partie et l’on invite l’éditeur pour le prochain tirage du livre à rectifier un erreur, elle aussi croustillante mais qui aurait pu être éviter tant elle est familière, concernant l’internement d’Olivier Messiaen en janvier 1941 à Gorlitz: l’oeuvre majeure qu’il composa alors et qui fut jouée comme « un acte de vengeance contre la captivité », s’intitule bien Quatuor pour la fin du temps et non comme on le lit souvent comme ici, « Quatuor pour la fin des temps » (page 148). A bon entendeur…

Brian Levison & Frances Farrer: Musique classique (éditions LME: La Maison d’éditions). 260 pages. Juin 2010. ISBN:9782360260140

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