Brahms,
concerto pour piano
n°2, Opus 83
Jeudi 16 novembre à 20h
Nelson Freire, piano
Orchestre Philharmonique
de Stasbourg
Marc Albrecht, direction
Concert enregistré le 28 octobre 2006, théâtre des Champs-Elysées à Paris.
L’oeuvre
Le 7 juillet 1881, Brahms écrit à ses amis Herzogenberg : « Je dois vous dire que je viens d’écrire un petit concerto pour piano avec un jolie petit scherzo. Il est en si bémol ; bien que cela soit une très bonne tonalité, je crains de l’avoir mise à contribution un peu trop souvent. » Cette lettre paraît bien modeste comparée à la qualité musicale et les grandes dimensions de l’œuvre qui dure près de cinquante minutes.
Brahms travaille durant trois années sur son Deuxième concerto, de 1878 à 1881. Il fait partie des grands chefs-d’œuvre du compositeur et figure toujours parmi les plus grands concertos du répertoire romantique. Dans un style moins sévère que son Premier concerto, mais où la virtuosité est plus présente, le piano reste intimement lié à l’orchestre, ceux qui lui a valu quelques critiques. L’orchestre comprend les bois par deux, quatre cors, deux trompettes, timbales et les cordes. Brahms crée lui-même l’oeuvre, le 9 novembre 1881 à Budapest en Hongrie et rencontre un franc succès, contrairement au Premier concerto où l’échec fut cuisant. Le compositeur réalise plus tard lui-même une transcription pour piano à quatre mains. L’œuvre est en quatre mouvements.
Les quatre mouvements
Allegro ma non troppo : mouvement de forme sonate traditionnel comportant une double exposition. Le soliste fait son entrée dès la deuxième mesure à la suite des cors qui annonce le thème principal. La reprise de ce dernier par l’orchestre, après la cadence du piano, est majestueuse, un grand moment symphonique.
Allegro appassionato : c’est le « joli scherzo » dont Brahms parle dans sa lettre. Il est en ré. Claude Rostand (biographe de Brahms) y voit l’épisode le plus brahmsien, le plus nordique de tout le concerto. La forme est reste tradionnelle avec un trio central. Il faut savoir que ce mouvement a connu une première version pensée pour le concerto pour violon Op. 61, mais le violoniste et compositeur Joachim lui conseilla de supprimer cette partie.
Andante : très expressif, le violoncelle solo expose le thème unique sur lequel sera basé le mouvement. Certains passages d’une grande simplicité incitent au recueillement.
Allegretto grazioso : rondo sonate en trois partie et une coda. Climat final charmant, léger et varié.
Approfondir
Lire notre critique du cd de Nelson Freire paru chez Decca en 2006
Crédit photographique
Nelson Freire (DR)