vendredi 19 avril 2024

Beethoven, Symphonie n°6 « Pastorale » (1808)

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La Sixième Symphonie dite Pastorale fut composée et créée au même moment que la Cinquième, le 22 décembre 1808, à Vienne. Outre son génie de symphoniste, Beethoven, âgé de 38 ans, révélait une aptitude exceptionnelle à renouveler son inspiration : difficile de concevoir œuvres aussi différentes et cohérentes, en un même moment ! Le compositeur précise l’esprit de l’œuvre : davantage « expression » que « peinture » de l’élément pastoral. D’ailleurs, au moment de sa publication, en 1826, la partition indique : « Symphonie Pastorale ou souvenir de la campagne ». Il s’agit moins d’une évocation descriptive que suggestive du motif rural, sylvestre, naturel. Pour conduire l’auditeur dans ce cycle de paysages plus brossés que dessinés, il a lui-même indiqué pour chacun des mouvements, un titre indicatif. Beethoven privilégie la sensation sur le réalisme.
L’accueil fut mitigé, et le public resta sur l’ennui suscité par la longueur du deuxième mouvement !

Fiche Symphonie
Symphonie « Pastorale » n°6 en fa majeur, opus 68.
Cinq mouvements dont les trois derniers sont enchaînés.
L’allegro ma non troppo (1) intitulé « éveil d’impressions joyeuses » dont le premier thème reprend la mélodie d’un air populaire de Bohême où séjourna le compositeur à l’été 1806 chez les Brunswick. L’andante molto mosso (2) évoque « une scène au bord du ruisseau » où le chant des oiseaux détaillés par Beetoven (rossignol, caille et coucou) permet aux bois de se détacher, respectivement : flûte, hautbois et clarinette. L’allegro qui suit (3) intitulé « réunion joyeuse de paysans » est un scherzo structuré sur le thème descendant ( sur huit mesures) exposé pianissimo par les cordes. Puis, se développe une mélodie rustique brusquement interrompu par un tutti fracassant : c’est l’annonce de l’orage (allegro en fa mineur, 4). Fulgurance de l’éclair puis descente, apaisement. Enfin, l’allegretto final (5) exprime le « chant des pâtres, sentiment de contentement après la fin de l’orage ».

Hymne à la nature souveraine, célébrée par une humanité joyeuse tel serait le programme énoncé sans plus de précision par un Beethoven, plus impressionniste que néticuleusement naturaliste. Beaucoup d’amateurs voire de musiciens et non des moindres ont tenu « la Pastorale » pour une œuvre réduite du fait de son intention descriptive, inscrite dans son titre. C’était faire bien peu de cas des précisions pourtant sans ambiguïté de son auteur. Claude Debussy, dans « Monsieur Croche » n’a pas épargné Beethoven : il voit dans la Sixième Symphonie, une œuvre plus faible que les autres opus symphoniques. Un raté « inutilement imitatif ». L’écoute objective de l’œuvre révèle qu’il s’agit d’une partition dense et sauvage, dont la force énergique et la vitalité affirment le génie beethovénien, évocatoire et sensitif.

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