Anton Bruckner
Symphonies n°7 et n°8
France Musique
Les 22 et 23 mai 2007
Sur deux jours, le hasard heureux des programmes de France Musique met à l’honneur l’oeuvre symphonique d’Anton Bruckner.
Mardi 22 mai 2007 à 14h20
Travail d’orchestre par Alain Paris
Carlo Maria Giulini répète la Symphonie n°8 avec l’Orchestre Symphonique de la Radio de Stuttgart
Mercredi 23 mai 2007 à 20h
Concert enregistré le 3 avril 2007
Paris, Théâtre des Champs Elysées
Symphonie n°7 A.109
Orchestre des Jeunes Gustav Mahler
Myung Whun Chung, direction
In memoriam Richard Wagner
La Septième est avec la Quatrième symphonie, la plus jouée du compositeur. Choisie par Visconti pour son film Senso, la Septième est d’une architecture claire et puissante. Arthur Nikkisch dirige la création le 30 décembre 1884 à Leipzig qui vaut à l’auteur, l’un de ses plus grands succès. C’est avec cette oeuvre que Bruckner, sexagénaire, remporte une notoriété internationale.
Contrairement aux autres opus symphoniques, la Septième fut conçue d’un trait, de l’automne 1881 au mois de septembre 1883. Cohérente, sans ratures ou presque, l’oeuvre ne pose pas le problème de ses versions successives. Y compris pour le coup de cymbales indiqué au sommet de l’adagio, effet qui ne fut pas validé par Bruckner mais que beaucoup de chefs d’orchestre continuent de pratiquer. Dédiée à Louis II de Bavière, la symphonie rend hommage à Wagner: Bruckner rencontre le maître de Bayreuth, en son temple, en 1882 (pour la première de Parsifal), et se recueillera sur sa tombe. L’adagio est, dans ce contexte d’admiration et d’affliction, une partition « in memoriam ». Bruckner utilise même les fameux tuben wagnériens aux sonorités lugubres et mordantes.
Plan: Allegro moderato, adagio, scherzo, finale.
Symphonie n°8
Bruckner semble clore avec sa Huitième symphonie, l’histoire de la symphonie romantique. En particulier dans l’immense finale qui serait à la musique symphonique ce qu’est l’art de la Fugue de Bach pour la musique instrumentale baroque. Elaborée de 1884 à 1887, l’oeuvre devait être créée à la fin 1887. Or le chef d’orchestre et ami de Bruckner, Hermann Levi qui avait tant encouragé la conception de la Septième, jugea avec sévérité le nouvel opus brucknérien, insistant même pour que l’auteur reprenne son ouvrage. Pris par un besoin impérieux de révision, Bruckner infligea alors à plusieurs symphonies, dans le sillon de sa Huitième, – la Troisième et la Première-, d’importantes modifications. Il existe donc deux versions de la Huitième: l’une « premier état » date de 1887, la seconde, « deuxième état », de 1890. Cette vague autocritique, qui faillit tourner pour le concepteur jusqu’à l’obsession du suicide, l’empêcha de composer une Neuvième symphonie.
La Huitième Symphonie, dans sa version définitive de 1890, dite version « Nowak », authentifiée par Bruckner, fut créée en dédicace à l’Empereur d’Autriche François-Josph Ier, le 18 décembre 1892 à Vienne sous la conduite de Hans Richter.
La vaste architecture qui tutoie Dieu suscita un immense succès. Le compositeur travaille à révéler la vérité divine, après luttes et conquêtes. La Huitième est semblable à une cathédrale, prenant appui sur un intense sentiment de ferveur, aspirant sans faiblir jusqu’à la révélation totale.
Illustration
Portrait d’Anton Bruckner