Le CMBV prolonge son exploration des grands Baroques méconnus. Après André Campra en 2010, voici Antoine Dauvergne (1713-1797), invité d’honneur des prochaines Grandes Journées du CMBV à Versailles. La figure révélée mérite assurément cet éclairage dédié: son inventivité est à la hauteur de son statut. Personnalité officielle incontournable de son vivant, Dauvergne sait prolonger et renouveler l’héritage de Rameau.
Élève de Leclair et de Rameau, Dauvergne se distingue comme violoniste virtuose mais aussi comme compositeur d’opéras : avec un petit opéra-comique d’abord, Les Troqueurs, puis avec ses grands ouvrages lyriques destinés à l’Académie royale de musique, dont, au programme de cet automne musical, Hercule mourant et La Vénitienne (8 et 10 novembre 2011), temps forts absolument incontournables à Versailles (comme son ultime opéra tragique, Polyxène mis en perspective avec Iphigénie en Aulide de Gluck dont il annonce à bien des égards les éclairs pathétiques et sublimes…): voici de la musique neuve, dévoilant les nouveaux joyaux d’un éclectisme génial, tout aussi passionnant que les partitions de Rameau ou Mondonville… C’est dire!
Les festivaliers et spectateurs à Versailles découvriront les dons de Dauvergne qui fut une personnalité officielle incontournable dans la France des derniers Bourbons… Il fut responsable de la Musique du roi, du Concert Spirituel et de l’Opéra. Dynamique, avisé, Dauvergne s’impose par sa direction visionnaire, accueillant les compositeurs étrangers tels Gluck, Sacchini, Cherubini.
Sans omettre, le prodigieux Amadis de Gaule (1779) de Jean-Chrétien Bach (10 et 12 décembre 2011), commande prestigieuse adressée à un étranger: l’heure est à la nostalgie et à la célébration du grand héros Bourbon: Louis XIV; Amadis est caractéristique du renouveau du théâtre lyrique français à la fin du XVIIIe siècle. Où Dauvergne relit et réactualise le modèle lyrique royal.
Versailles s’enivrait alors d’un âge d’or, un temps disparu dont le Cmbv s’engage aujourd’hui à restituer les fastes musicaux, du XVII au XVIII ème à travers l’un de ses cycles les plus passionnants comprenant entre autres trois programmes exceptionnels consacrés à la Chapelle, à la Chambre du roi et à l’Académie royale de danse.
