La musique en Russie depuis 1850
Fayard 2012
La Folle Journée nantaise 2012 dévoile le foisonnement musical russe, depuis 1850. Comme chaque année, Fayard édite un livre synthétique sur le sujet retenu, véritable bible et guide de la Folle Journée (intitulé de la thématique 2012: « le sacre russe »!). André Lischke est le spécialiste de ce domaine, et biographe pertinent de Tchaïkovski (il a édité chez Fayard la correspondance du compositeur, l’une des plus passionnantes à lire… au regard de la complexité secrète de la personnalité du compositeur, au regard de sa relation non moins ambivalente entre haine et fascination avec son principal mécène, Nedja Meck jusqu’en 1889). L’auteur identifie les composantes spécifiques de la musique russe, tout en restituant les particularités de chaque écriture; la panorama couvre la période concernée: romantisme et postromantisme…, allant du groupe des Cinq (Borodine, Cui, Balakirev, Rimski-Korsakov et Moussorgski) à Tchaïkovski à Chostakovitch. Mais pas uniquement (figurent entre autres également, aux côtés des « géants » romantiques: Sofia Goubaïdoulina ou Alfred Schnittke).
Compositeurs russes, d’hier et d’aujourd’hui
Les bouleversements esthétiques dont le renouvellement du langage musical propre au début du XXe siècle), les avatars politiques (guerre mondiale et révolution) imposent leurs rythmes propres à l’émergence des personnalités musicales en Russie. Face aux événements troublés qui font rupture, les choix des compositeurs peuvent être radicaux: l’exil (Rachmaninov, Stravinsky) ou la résistance passive (voire la dissimulation non dépourvue d’angoisse et d’inquiétude (Chostakovitch) ; certains s’expatrient puis reviennent, succombant aux sirènes du régime communiste (Prokofiev) …
En couverture, le décor d’Alexandre Benois pour Pétrouchka de Strasvinsky. A l’intérieur, le texte dense et clair, récapitule l’épopée musicale russe en un triptyque éloquent: apogée, éclatement puis reconstruction… la publication s’offre comme un guide de synthèse pour ne rien manquer des étapes majeures d’une histoire complexe et foisonnante, qui raconte aussi les métamorphoses du romantisme à l’heure des nationalismes affrontés et du communisme. La culture et en particulier la musique, après l’ère impériale, subit de plein fouet le virage du totalitarisme où les arts sont muselés et restructurés en moyens de propagande. C’est aussi après la période poststalinienne, l’essor de la perestroïka… Plus récemment, se distingue l’apport spécifique des compositeurs modernes et contemporains tel Edison Denissov (mort en 1996), mais aussi Sofia Goubaïdoulina ou Rodion Chtchedrine, ces deux derniers nés au début des années 1930…
André Lischké. La musique en Russie depuis 1850. Prix public TTC : 14,00 €. Code ISBN / EAN : 9782213666419 / hachette : 3630779. Format (120 x 180) ; 250 pages. Parution: 25 janvier 2012. A utiliser pendant La Folle Journée à Nantes,
(Nantes, du 1er au 5 février 2012).