samedi 20 avril 2024

Alfred Bruneau: L’Attaque du Moulin Metz Métropole, Opéra Théâtre. Les 27, 29, 31 janvier 2010

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Alfred Bruneau
L’Attaque du Moulin

Metz Métropole, Opéra Théâtre
Les 27, 29 et 31 janvier 2010

L’action de L’Attaque du Moulin se déroule en Lorraine en juillet et août 1870. Parallèlement à la rédaction de La débâcle, avant-dernier volume des Rougon-Macquart, Zola adapte, pour son ami Alfred Bruneau, une nouvelle spécifique parue en 1877 (à présent éditée dans le recueil Les Soirées de Médan). L’opéra est construit comme une tragédie grecque, loin des clichés héroïques, il offre une terrible vision de l’absurdité des guerres. Après les succès du Rêve et de L’Attaque du Moulin, Zola et Bruneau conçurent encore ensemble Messidor, L’Ouragan et L’Enfant Roi. Bruneau prit une part active à la protection de l’écrivain pendant l’affaire Dreyfus et les souvenirs de son amitié pour Zola sont relatés dans son livre : A l’ombre d’un grand coeur (1931). La complicité artistique entre les deux hommes mérite d’être étudiée: elle a sur le plan musical et lyrique, produit d’authentiques chefs d’oeuvre à réecouter d’urgence. L’Attaque du Moulin de 1893 en fait évidemment partie.

Alfred Bruneau (1857-1934)
L’Attaque du Moulin, 1893

Drame lyrique en quatre actes, d’après la nouvelle d’Émile Zola
Livret de Louis Gallet
Création à Paris le 23 novembre 1893
Nouvelle production de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole
Direction musicale : Jacques Mercier
Mise en scène et décors : Éric Chevalier
Costumes : Rossana Caringi
Lumières : Patrice Willaume
Chef de chant : Nathalie Marmeuse

Françoise : Anne-Marguerite Werster
Marcelline : Julie Robard-Gendre
Geneviève : Julie Cherrier
Merlier : Jean-Philippe Lafont
Dominique : Gilles Ragon
Le capitaine allemand : Philippe Kahn
La sentinelle allemande : Julien Dran
Le capitaine français : Marc Larcher
Le tambour : Christophe Fel
Chœurs de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole
Orchestre national de Lorraine

A l’ombre de Zola…

Alfred Bruneau appartient au nombre des compositeurs oubliés qui jouèrent néanmoins une partition
fondamentale dans le Paris des années 1890/1900. Il conviendrait de réhabiliter ses opéras de caractère, plutôt engagés et exigeants, ses
mélodies rares, mais aussi les écrits de l’écrivain (sous l’emprise de
Zola) et du critique permanent, vif témoin de son époque dont plusieurs
ouvrages sont parus récemment à Genève (1982): « Souvenirs inédits » et
« A l’ombre d’un grand coeur »…
Le compositeur français est aujourd’hui bien oublié, or il mérite une
place assurément essentielle entre… Debussy dont il annonce Pelléas
(1902) et Richard Strauss dont Salomé (1906) est un « écho » du « Rêve« .
Voilà posée la figure du musicien, l’un des plus audacieux et
visionnaires du début du XXème siècle. Né donc en 1857, mort en 1934,
Alfred Bruneau dont la mère était une élève du peintre Corot, suit les
cours de composition de Massenet, entre 1879 et 1881.

Le Rêve, manifeste naturaliste

Violoncelliste,
formé par Franchomme (1876-1879), il entre dans l’Orchestre Pasdeloup
et se lie d’amitié avec César Frank et les compositeurs de la Société
des compositeurs qu’il rejoint, en 1881, à 24 ans. Chroniqueur musical,
Bruneau témoigne de la vie musicale parisienne dans Le Figaro
(1895-1901), Le Matin (1904 à 1933). Son amitié avec Emile Zola remonte
à 1888. Bruneau met en musique les deux romans de l’écrivain, Le Rêve
(1891) et L’Attaque du moulin (1893) sur la scène de l’Opéra-Comique.
En 1897, Zola fournit le texte de Messidor qui est créé sur les
planches de l’Opéra Garnier. Bruneau devient une personnalité
incontournable du milieu parisien: il dirige l’Opéra-Comique
(1903-1904) et est nommé Inspecteur général de l’enseignement musical,
en 1909. Il devient académicien, en 1925, à la succession de Paul
Dukas. Naturaliste, réaliste, à l’époque où le vérisme souffle en
Italie, quand Debussy révolutionne le monde théâtral avec Pelléas,
Bruneau demeure un tempérament musical attachant, résolument original
que l’amitié de Zola (ou encore de Strauss) met au devant de la vie
musicale dans le premier tiers du XX ème siècle. A ce titre, fortement
et durablement influencé par l’esthétisme et les idées de l’écrivain,
Bruneau a été comme aspiré par la sensibilité du naturalisme. Et même
si après la mort de Zola, il fait appel à de jeunes écrivains pour les
livrets de ses ouvrages, Bruneau restera sa vie durant un fier militant
de Zola et des idées défendues dans les textes de l’écrivain.

Illustrations: Alfred Bruneau (DR)

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