Rachmaninov: Aleko, Monna VannaFrance Musique, samedi 27 novembre 2010 à 19h30

France Musique

Samedi 27 novembre 2010 à 19h30

France Musique diffuse deux opéras méconnus du jeune Rachmaninov. Productions présentées en versions de concert à l’Opéra de Lyon, lors d’un concert donné le 15 novembre 2010, sous la direction du pianiste et chef, Mikhail Pletnev, fondateur de l’Orchestre national de Russie…

Monna Vanna
Opéra en un acte, orchestré par Igor Buketoff
Livret de Michael Slonov d’après la pièce de Maurice Maeterlinck, 1984
En russe. Seule Monna Vanna, la femme du commandant en chef peut sauver de la destruction la ville de Pise assiégée par les Florentins. Il refuse mais elle décide d’y aller.

Aleko a quitté sa riche famille pour suivre la Tzigane Zemfira : il espère trouver le salut grâce à l’influence bénéfique des bohémiens. Zemfira lui donne un enfant. Mais la séductrice collectionne les aventures et son infidélité éprouve les nerfs du pauvre garçon: Aleko poignarde Zemfira et son dernier amant. Les Tziganes le renient et le chassent.

L’opéra d’un jeune homme de 19 ans

Agé de seulement 19 ans, Rachmaninov (1873-1943) compose pour l’épreuve finale au Conservatoire, un opéra en un acte, inspiré de l’action des Tziganes de Pouchkine. En 17 jours, faisant l’admiration de son professeur de composition Arensky, le jeune Rachma achève la partition lyrique, avec d’autant plus de talent, qu’il obtient avec un an d’avance la médaille d’or du Conservatoire, en 1892. Façonné selon le vieux canevas obsolète de l’opéra italien, Aleko, même s’il est déclassé par son auteur par la suite, suscita un réel succès, applaudi à Bolchoï, en particulier par Tchaïkovski, très enthousiaste. La flamboyance de l’écriture embrase globalement l’action découpée en 13 tableaux où seul se détache dramatiquement la scène de la confrontation entre les époux, à deux reprises. Rachmaninov y mêle admiration pour Tchaïkovski (réminiscences de La dame de Pique qui vient d’être créée, mais aussi exploitation des motifs tziganes: mélodies orientales, danses langoureuses et sauvages… ). L’élite moscovite vit alors à l’heure tzigane: les plus zélés louent la liberté et la sensualité bohémiennes, vécues comme un camouflet contre l’hypocrisie bienpensante de la société impériale. La Cavatine, la scène près du berceau soulignent l’efficacité d’une partition qui n’en demeure pas moins le fait d’un étudiant au Conservatoire soucieux de respecter les règles afin d’obtenir son examen. 


Choeurs de l’Opéra de Lyon
Orchestre National de Russie
Mikhail Pletnev