1910-1981
France Musique
Dimanche 7 mars 2010 à 10h
Portrait pour le centenaire
Du 8 au 12 mars 2010 à 13h
Né en Pennsylvanie à Westchester précisément, Samuel Barber (1910-1981) aurait donc eu 100 ans cette année (le 9 mars précisément). Son très célèbre Adagio pour cordes a fait le tout du monde, morceau de choix pour tout album discographique ou tout récital symphonique qui se respecte. La partition est en outre abondamment utilisée au cinéma (d’Elephant man, 1980 à Platoon, 1986, en passant par Les roseaux sauvages, 1997; ou Little Buddha en 1993)… Mais cet arbre au demeurant très respectable et d’une intense sensibilité ne saurait cacher la forêt car le compositeur très estimé et célébré de son vivant (il obtient à deux reprises le Prix Pulitzer) nous a aussi laissé un opéra sublime (Vanessa, d’après Gian Carlo Menotti: le premier véritable opéra américain de l’après guerre, créé – et particulèrement applaudi-, sur la scène du Metropolitan opera de New York en 1958). Un autre ouvrage lyrique devait aussi s’imposer: Anthony and Cleopatra dans lequel le musicien se frotte non sans réussite au drame passionnel et tragique de la fable antique.
L’élève prodigieux de l’Institut Curtis (rejoint à Philadelphie à l’âge de 14 ans!) n’avait-il pas pour soeur une contralto célèbre? En vérité l’oeuvre de Barber est très complet: son catalogue comprend aussi, dans la même veine ardente, lyrique, plutôt néoromantique, plus européenne classique (certains diront académique) que réellement américaine (comme peut l’être celle de Copland par exemple), de nombreuses autres partitions de musique de chambre, deux symphonies, un ballet… Prodigue, Barber avait remporté le Prix de Rome à 25 ans: pendant son périple romain et italien, il rencontre Toscanini qui accepte de créer son Adagio... oeuvre « anachronique » et passéiste d’un auteur de 28 ans (1938).
Mêlm s’il reste surtout le disciple de Brahms et de Johann Strauss, l’Américain sut se montrer perméable un temps à la modernité dodécaphonique, aux audaces harmoniques d’un Milhaud, mais le fonds de son écriture demeure (trop?) éminemment classique. Il est mort à New York le 23 janvier 1981, à la suite d’un cancer, aggravé par une dépression jamais éteinte.