Valery Gergiev
Concerts à Stockholm et à Londres
France Musique
Le 5 janvier 2010 à 10h30 puis 20h
France Musique
Le 5 janvier 2010 à 10h30
Concert donné le 2 septembre 2009, Berwaldhallen à Stockholm, dans le cadre du festival de la mer Baltique
Krzystof Penderecki
Prélude for Peace
Gustav Mahler
Symphonie n°5 en ut dièse mineur
Orchestre mondial de la paix
Direction : Valery Gergiev
France Musique
Le 5 janvier 2010 à 20h
Concert donné le 20 septembre 2009, Barbican Hall à Londres
Claude
Debussy
La Mer
Henri Dutilleux
Concerto pour violon « L’Arbre des
Songes »
Leonidas Kavakos : violon
Maurice Ravel
Daphnis et
Chloé
Orchestre Symphonique de Londres
Direction : Valery Gergiev
Valéry Gergiev
Administrateur du théâtre Mariinski (ancien Kirov), dans la fosse
comme chef d’opéra, ou sur l’estrade, au concert symphonique, Valéry
Gergiev est devenu une légende vivante. Outre sa sensibilité propre,
tendre et caressante comme dure et virile, il porte le renouveau
musical et chorégraphique de Saint-Pétersbourg, redonnant à la ville et
ses institutions prestigieuses, le lustre qu’elles avaient dans le
monde, au XIXème siècle, et au début du XX ème siècle. Peu à peu, sous
son impulsion, le Mariinski relève la tête, et même s’impose aux côtés
du Bolchoï, en une saine émulation qui profite au rayonnement de la
culture musicale russe contemporaine. Phénomène de la baguette, il
incarne la nouvelle génération des chefs russes, avec son cadet, lui
aussi élève du légendaire Ilya Musin, Tugan Sokhiev. La libre circulation de Gergiev dans le monde atteste de l’élan nouveau qui marque l’histoire russe, depuis la perestroïka.
La cinquantaine rayonnante (il a 53 ans en vérité), Gergiev est la
baguette la plus demandée à l’heure actuelle. Le disque résume
l’activité d’un directeur proactif et d’une égale inspiration : Symphonies de guerre de Chostakovitch (Decca), et plus récemment, le récital vériste de Renée Fleming « homage, the age of the diva »
paru chez Decca également. Mais le directeur musical, administre aussi
le théâtre Mariinski qui vit ses heures glorieuses puisque que le lieu,
réorganisé sous sa tutelle, est en passe de devenir un complexe
culturel de première importance : le chef contrôle la réalisation d’une
nouvelle salle de 2000 places.
Son oeuvre et son aura évoquent
Karajan dont il fut l’assistant. Il aimerait d’ailleurs laisser à
Saint-Pétersbourg, l’équivalent de ce que le maître autrichien, a
laissé à Salzbourg : une image, des salles, un projet pérenne, une
ligne artistique exigeante et visionnaire. Le chantier du Mariinski va
bon train : le quartier autour de la salle historique est réhabilité,
la salle ancienne, réaménagée et complétée par une série
d’infrastructures performantes dont un théâtre nouveau ultramoderne,
conçu par l’architecte français, Dominique Perrault. Bien que né à
Moscou et d’origine caucasienne en particulier ossète, Gergiev voue à
Saint-Pétersbourg, une loyauté entière et passionnée. Il se souvient en
particulier de la ville découverte à 18 ans, qui s’appelait encore
Léningrad, et dont le rayonnement musical, ouvert vers l’Occident,
était incarné par Evgueni Mravinski. La vocation comme chef d’orchestre
vient brusquement, après que l’adolescent de 14 ans perd son père,
décédé à 49 ans, d’une crise cardiaque. Responsable, ayant changé son
regard sur la vie, le pianiste cède peu à peu la place au chef, lequel
fait des débuts remarqués, au Marrinski justement, dans La Guerre et la Paix de Prokofiev, en janvier 1978.
Apprentissage du chef
A
partir de 1981, Gergiev apprend le métier comme second chef de
l’Orchestre symphonique d’Arménie : vie avec les musiciens,
communication et répétition, et aussi, déjà, un travail spectaculaire
accompli grâce à une énergie, une faculté de concentration et un
charisme fédérateur, hors normes.
La prise des rênes du Mariinski
se réalise quand Yuri Temirkanov, successeur de Mravinski depuis 1988,
meurt en 1996. Gergiev est alors pressenti pour prendre sa succession,
et depuis lors, il gère l’administratif et l’artistique de
l’Institution. Pour se faire, il est assisté d’une équipe importante
dont sa soeur Larissa qui dirige l’école de chant. Aux cotés de
l’artiste occupé et de l’administrateur avisé, l’homme sait aussi
prendre du temps pour lui, dans son Caucase natal, en Suède ou en
Norvège. Ossète, Gergiev n’a pas perdu son attachement à sa terre
natale, et les derniers événements de septembre 2004 (massacre de
l’école de Beslan) le laissent perplexe sur l’avenir d’un pays devenu
dangereux, où lui-même avait tenté d’inscrire un festival pour oeuvrer
pour le retour de la paix.