lundi 12 mai 2025

Paris, exposition « Imaginaire de l’Arioste, l’Arioste imaginé ». Musée du Louvre, Paris. Du 26 février au 18 mai 2009

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Aux sources de L’Arioste

Le musée du Louvre dévoile la fascination des textes et mythes de L’Arioste
(Ludovico Ariosto: 1474-1533) dont l’oeuvre mêlant épique et
fantastique, délire et solitude offre une réserve inépuisable aux
peintres, sculpteurs, surtout compositeurs. Au service des Prince
d’Este à Ferrare, L’Arioste publie en 1516, Roland Furieux,
ample poème chevaleresque (40.000 vers) qui porte les mille facettes de
l’imaginaire poétique de la Renaissance Italienne. Combats fabuleux,
magiciennes amoureuses, chevaliers vainqueurs en batailles mais
impuissants face à l’amour, tableaux luxuriants d’un imaginaire trouble
et complexe, l’oeuvre de L’Arioste a fécondé l’inspiration des
musiciens en particulier à l’âge baroque, les deux génies de l’opéra
italien, Vivaldi et Haendel (250è anniversaire de la mort, le 14 avril 2009)
L’itinéraire de l’exposition du Louvre
permet une immersion dans un monde sans limite sinon celles de l’esprit
humain: voici les sources et ses échos d’un personnage phare de la
culture italienne de la Renaissance. Roland furieux est un personnage
accablé par son impuissance face aux caprices d’un amour cynique:
Angélique lui échappe et le chevalier idéal sombre dans la barbarie
inhumaine. Ne serait-il pas alors l’inverse d’un Hercule qui sauvage et
même infanticide, parvient à vaincre sa nature et devenir ce héros
lumineux, prototype adulé aux XVIIè et XVIIIè siècles?
Un ensemble exceptionnel de dessins de la Renaissance et des époques suivantes, signés Pisanello, Porro (dessins pour les frontispices de l’Orlando Furioso, Venise, 1584), Aspertini, Pupini, Treviso, mais aussi Fragonard (« L’Arioste dédie son poème à Hippolyte d’Este« :
« Frago » pour les connaisseurs dont la légèreté incisive et ronde du
trait dit assez l’impétuosité de la vision, produit cette admirable
« poésie de l’inachevé »), ou encore l’ensemble d’oeuvres illustrant par
exemple le thème de « Roger et Angélique« , transposée au XIXè
(peintures et illustrations de Ingres, Delacroix, Doré, Moreau;
sculpture de Barye…), donnent une constellation de regards
passionnants sur la fantaisie d’un L’Arioste, maître de sa propre
langue, inventeur de climats psychologiques et émotionnels inédits.

Voilà qui éclaire la place de L’Arioste dans l’imaginaire des musiciens, en particulier les compositeurs baroques: Vivaldi (Orlando Furioso, 1727), Haendel ( Orlando, 1733; Alcina, 1735; Rameau (Les Paladins, 1760).
L’exposition
offre au visiteur un retour aux sources de l’imaginaire italien à
l’époque de L’Arioste, l’occasion aussi de mieux mesurer enjeux et
perspectives poétiques qui ont inspiré Vivaldi, Haendel, Rameau, soit
trois génies de la scène lyrique du XVIIIème siècle. Exposition
événement.

Paris, Musée du Louvre. Exposition « Imaginaire de l’Arioste, l’Arioste imaginé ». Du 26 février au 18 mai 2009. Salles Mollien, Aile Denon.

Illustrations: Giovanni Pisannello (1394-1455): Dragon portant une
coque de navire (Louvre, Paris). Portrait de L’Arioste par Titien (DR)

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