Benjamin Britten
Albert Herring, 1947
Rouen, Opéra
Les 13, 15 et 17 février 2009
Paris, Opéra comique
Du 26 février au 8 mars 2009
La nouvelle production d’Albert Herring, ouvrage de jeunesse de Benjamin Britten fait escale à Rouen puis à Paris, dans la mise en scène de Richard Brunel (qui a scénographié L’Infedelta Delusa de Haydn, à Aix puis en Ile de France), et sous la direction musicale de Laurence Equilbey.
D’après la nouvelle Le rosier de madame Husson de Guy de Maupassant, dont le texte est adapté par Eric Crozier pour Britten, Albert Herring est un opéra comique en trois actes, créé sous la direction de l’auteur, au Festival de Glyndebourne le 20 juin 1947. Le compagnon du compositeur, le ténor Peter Pears chantait le rôle-titre.
Queen opéra
Dans un petit village du Suffolk (Angleterre), -la région natale de Britten-, vers 1900, seul, marginalisé mais rebelle, le jeune Albert Herring se sent muselé sous le poids des contraintes sociales et du quand dira-t-on. Ce « niais » aux airs idiots est néanmoins manipulé par la foule, toujours habile à instrumentaliser ceux qui croient à ses boniments. C’est mal connaître Herring moins lâche et couard qu’il n’y paraît. Son chant libéré fait entendre la voie de la liberté et du courage contre l’hypocrisie collective.
La Reine de Mai est un jeune homme
L’ouvrage apparaît dans le catalogue lyrique de Britten, tel le contrepoint comique de sa pièce plus sérieuse voire tragique, le viol de Lucrèce (The Rape of Lucrezia). La très conservatrice et puritaine Lady Billow s’impose pour l’élection traditionnelle de la Reine de Mai. Mais point de prétendantes au titre: à croire que la vertu au Suffolk n’a pas de visage féminin.
La conscience collective se concentre à défaut, sur le fils de l’épicière, le jeune Albert Herring, estimé pour sa loyauté. Britten y cisèle une partition dont le raffinement regarde du côté de Strauss, avec une légèreté faussement insouciante de Gilbert et Sullivan. Comme toujours chez le compositeur anglais, il s’agit de multiplier les registres de l’expression: drôle mais incisive, comique mais engagée, la partition pourrait aussi être un portrait critique de Benjamin Britten lui-même.
Direction musicale, Laurence Equilbey
Mise en scène, Richard Brunel
Scénographie, Marc Lainé
Costumes, Claire Risterucci
Lumières, Mathias Roche
Collaboratrice à la dramaturgie, Catherine Ailloud-Nicolas
Distribution
Albert Herring, Allan Clayton
Lady Billows, Nancy Gustafson
Florence Pike, Felicity Palmer
Miss Wordsworth, Ailish Tynan
Mr. Gedge, Christopher Purves
Mr. Upfold, Simeon Esper
Superintendant Budd, Andrew Greenan
Sid, Leigh Melrose
Nancy, Julia Riley
Mrs Herring, Hanna Schaer
Emmie, Judith Derouin/Gaëlle Bakena Kodock*
Cis, Clémence Faber*/Léonore Chapin*
Harry, Joseph Sallembien
Musiciens de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen
Maîtrise des Hauts-de-Seine