Hugo Reyne interprète Lully
Entretien vidéo avec Hugo Reyne, directeur de la Simphonie du Marais ((5/5): Qui était réellement Jean-Baptiste Lully?
Cinquième volet de nos entretiens avec Hugo Reyne: Qui était Jean-Baptiste Lully? Pourquoi lui dédier toute une collection monographique chez le label Accord: « Lully, musicien du Soleil »? Que lui devons nous? Violoniste et danseur, surtout, poète, maniant la langue classique avec maestrià (grâce à sa collaboration avec le librettiste Quinault). Bilan sur un musicien qui reste incompris ou tout au moins qui n’a toujours pas sa juste place, en particulier sur la scène lyrique… Hugo Reyne conclut en évoquant ses projets: Psyché (1671), l’ultime opéra écrit avec Molière (après le Bourgeois Gentilhomme qui fut le théâtre de leur dispute), et en 2008, le Ballet des arts de 1663, programmé pour le prochain festival de la Chabotterie en Vendée (été 2008) et enregistré (février 2008) pour Accord…
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Pour le programme du disque, Hugo Reyne réunit plusieurs matériaux musicaux composés pendant le déplacement de la Cour de France et pour agrémenter ou marquer ses déplacements dans les villes traversées: ainsi Toulouse (Ballet de Toulouse) et Ballet de Xerxès (inspiré des mélodies entendues en parcourant les Pays Basques d’alors). Le retour de la Cour à Paris, (26 août 1660) est souligné par l’exécution du « Jubilate Deo », premier motet composé par le compositeur d’origine italienne, scrupuleusement dévolu à la glorification de son royal patron.
Hugo Reyne impose une sonorité opulente, ductile, riche et pleine, en conformité avec la musique éclatante et pompeuse voulue par le jeune Louis XIV. Le souci de la précision et le respect des réalités historiques conduisent chef et musiciens à éclairer certaines colorations plus intimes dans cette fresque grandiloquente des fastes royaux. Ainsi, dans le Jubilate Deo ou dans la conclusion du Ballet des 7 planètes, c’est un souverain nostalgique de ses aventureuses amoureuses passées, qui est allusivement suggéré (séparé de Marie Mancini). Le chef de la Simphonie du Marais ajoute également trois airs de la Paix, (deux de Lully, un de Lambert) qui célèbre le jeune souverain, « jeune et galant ».
Lire notre critique complète du cd Lully/Cavalli: Ercole Amante par Hugo Reyne (2 cd Accord)