Soirs de fête
sur Mezzo
Du 1er décembre 2007 au 12 janvier 2008
Programmation « champagne » sur Mezzo pour les fêtes de fin d’année 2007. Evidemmment en parlant de bulles alcoolisées, l’on ne saurait faire l’économie de l’opérette qui en exprime le mieux ce climat d’insouciance et cet esprit critique qui double la comédie d’une lecture sociale: La Chauve Souris de Johann Strauss fils, de surcroît dans l’excellente production parisienne mise en scène par Coline Serreau, sous la baguette du regretté Armin Jordan (notre photo). L’opérette est à l’affiche bien sûr sur Mezzo en décembre 2007. Pour la fin de l’année, plusieurs soirées s’annoncent enchanteresses, redoutable concurrence avec Arte qui de son côté multiplie les programmes de musique avec le même entrain. Voyez plutôt ci-après: Alagna superstar dans Aïda puis Tosca (avec son épouse, la soprano Angela Gheorghiu), une production baroque miraculeuse, un festival Offenbach sans omettre, un grand ballet classique signé Balanchine, enregistré en février 2007 sur les planches de La Scala de Milan. Et en bonus incontournable: le direct de la Philharmonie de Berlin, pour l’avant soirée du 31 décembre 2007, sous la direction de Sir Simon Rattle… Que demander de plus? Bonnes fêtes sur Mezzo!
1. Volet baroque pour commencer à l’époque où l’opéra français (la tragédie en musique) n’existe pas encore. Jeune monarque brillant et ardent défenseur des arts, Louis XIV s’engage dans une redéfinition de l’art français. Sur la scène, prémices de la future tragédie en musique élaborée par Lully en 1673, la comédie ballet Le Bourgeois Gentilhomme des « deux Baptistes » (Molière et Lully), créée à Chambord le 14 octobre 1670, offre tous les registres poétiques, comédie drôlatique et sentimentale, que l’auditoire attend, avec en plus des olistes acteurs e chanteurs, le corps des danseurs, des choristes et les ballets qui rythment et commentent l’action chantée autant que déclamée: voici le théâtre baroque français d’une délirante prolixité, au carrefour de plusieurs disciplines. La lecture triomphale qu’en donnent Vincent Dumestre et son équipe demeure jubilatoire. Avec ce Bourgeois, la deuxième génération des baroqueux recidivaient le miracle de leurs aînés, Atys de Lully. Spectacle incontournable.
Molière/Lully, Le Bourgeois Gentilhomme (1670). Du 1er décembre 2007 à 21h40 au 21 décembre 2007 à 15h. Lire notre dossier Le Bourgeois Gentilhomme de Molière Lully (lors de sa diffusion sur Arte en mars 2007)
2. Milan, Scala, 2006. Comme toujours l’opéra tient le haut de l’affiche avec quelques productions prometteuses ou déjà applaudies: l’Aïda de Verdi qui fit scandale du fait du retrait fracassant de Roberto Alagna, sur les planches de la Scala (il y a un an, décembre 2006). Le départ sifflé du ténor français a tôt fait d’embraser les medias et d’exciter les spectateurs de tous poils, admirateurs ou critiques… Entre temps Alagna s’est longuement expliqué sur cet épisode de sa vie et de sa carrière dans un livre édité quelques semaines après son départ de Milan (Je ne suis pas le fruit du hasard, Grasset).
Giuseppe Verdi, Aïda. Avec Roberto Alagna. Du 7 décembre à 19h au 26 décembre à 16h15
3. Paris, Châtelet, 2007. Autre production incontournable, La pietra del paragone d’un Rossini juvénil mais d’une maturité dramatiqeu déjà géniale. La production récemment applaudie sur la scène du Châtelet, dirigée par Jean-Christophe Spinosi et son dynanisme désormais légendaire retrouve la facétie délirante de la partition grâce au dispositif visuel du vidéaste Pierrik Sorin.
Giaocchino Rossini, La Pietra del Paragone. Du 8 décembre 2007 à 20h45 au 28 décembre à 16h
4. Paris, Opéra national, 2001. Sous la direction d’Armin Jordan, La Chauve Souris de Johann Strauss relance ses rythmes viennois, son appel à l’insouciance mais aussi ses critiques sociales à peine déguisées. La mise en scène de Coline Serreau dans cette captation de l’Opéra de Paris, en 2001, saisit et la farce légère voire le boulevard loufoque, et aussi les pointes critiques de Strauss le fils contre l’hypocrisie de la société viennoise, éprouvée par un krach boursier. La bourgeoise Rosalinde va-t-elle finalement se venger de son époux inconstant Eisenstein, lui-même sujet de la vengeance de Frosch… Et leur femme de chambre Adèle saura-t-elle convaincre le directeur de la prison de financer sa future carrière d’actrice?
Johann Strauss fils, la Chauve Souris. Du 22 décembre 2007 à 20h45 au 11 janvier 2008 à 15h.
5. Programmation spéciale Offenbach. Lyon, Opéra 1997. La verve satirique d’Offenbach se livre dans Orphée à une mise en pièces du mythe grec: violoniste, le poète de Thrace ne supporte plus Eurydice car il préfère une bergère. De son côté, Eurydice se prélasse avec le bel Aristée qui n’est autre que Pluton, dieu des enfers. D’ailleurs celui-ci fait mourir sa protégée pour mieux convoler dans son royaume… c’était sans compter sur l’opinion public qui oblige orphée à rejoindre le monde infernal pour y rechercher son épouse. La fable doit respecter coûte que coûte la mythologie… A Lyon, il y a dix ans déjà, le duo Minkowski et Laurent Pelly mettait le feu sur la scène dans une production embrasée, depuis enregistrée et couronnée de récompense, grâce à la cohérence elle aussi délirante du plateau vocal: Natalie Dessay (Eurydice), Laurent Naouri (Jupiter), Steven Cole (John Styx)… lecture irrésitible.
Jacques Offenbach, Orphée aux enfers. Du 15 décembre 2007 à 19h45 au 4 janvier 2008 à 15h45.
Lyon, 2007. Voyage chez Offenbach. Dans ce passionnant documentaire, Eve Ruggieri voyage en compagnie du metteur en scène Laurent Pelly, dans l’uniers loufoque et surréaliste de Jacques Offenbach, à l’époque où le directeur de l’Opéra de Lyon, Serge Dorny programmait dans quatre lieux différents de la ville, quatre spectacles lyrique du compositeur: les Contes d’Hoffmann, Petit voyage dans la lune, L’île de Tulipatan et Monsieur Choufleury reçoit chez lui… Approche commenté des oeuvres, rencontre avec les interprètes de chaque production, toutes mises en scène par Laurent Pelly qui connaît son Offenbach depuis son adolescence… Les 15 décembre à 21h45, 16 décembre 2007 à 15h50.
6. Film d’opéra. Le genre est l’objet d’une attente enfiévrée des amateurs de lyriques. Depuis le Don Giovanni de Losey, chaque film d’opéra, adaptation au grand écran d’une oeuvre lyrique par un réalisateur professionnel relance l’alliance polémique de l’opéra et du cinéma… Reconnaissons que Benoît Jacquot fait oeuvre d’orfèvre dans cette adaptation de Tosca de 2001. Non seulement grâce au charisme érotique de « la » Gheorghiu » mais aussi dans l’écriture d’un scénario qui s’adapte parfaitement aux trois lieux de l’action romaine… Superbe spectacle et de surcroît magnifiquement filmé. Voilà qui nous met en appétit pour l’année nouvelle 2008 qui certes sera celle de Messiaen, mais aussi de Giacomo Puccini dont elle marque les 150 ans de la naissance. Grand dossier Giacomo Puccini à venir sur classiquenews.com.
Giacomo Puccini: Tosca. Réalisation: Benoît Jacquot, 2001. Avec Roberto Alagna et Angela Gheorghiu. Les 27 décembre à 20h45 et 28 décembre 2007 à 13h45.
7. Musique sacrée. Noël oblige, deux programmes s’annoncent incontournables également. Les Vêpres de la Vierge de Claudio Monteverdi, dirigés à Graz en 1986, par Nikolaus Harnoncourt. Du 21 décembre 2007 à 20h45 au 9 janvier 2008 à 16h45. Ne manquez pas non plus, l’Oratorio de Noël de Jean-Sébastien Bach par The Monteverdi Choir et l’english Baroque soloists, sous la direction de John Eliot Gardiner. Le 25 décembre 2007 à 19h30, le 26 décembre à 13h45 et jusqu’au 12 janvier 2008 à 9h45.
8. Direct. Enfin, grande soirée événement: le 31 décembre à 17h, soirée en direct de la Philharmonie de Berlin. Sir Simon Rattle dirige la prestigieuse phalange (la plus prestigieuse en Europe selon un récent referendum réalisé auprès de plusieurs medias. Au programme; Danses polvtsiennes du Prince Igor de Borodine, Prélude de la Kohvantchina puis Tableaux d’une exposition (orchestration de Maurice Ravel) de Modest Moussorgski. En somme, une soirée russe pour la dernière journée de l’année 2007.
9. Ballet. Les amateurs de danse classique seront certainement comblés par une production en provenance de La Scala de Milan où ils pourront retrouver leur idole Roberto Bolle (Obéron), danseur étoile à l’affiche du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, dans la chorégraphie de Georges Balanchine. Spectacle filmé en 2007, et récemment édité chez TDK. Du 30 décembre 2007 à 20h45 au 19 janvier 2008 à 15h45.
Crédits photographiques:
J. Mohr (DR). Armin Jordan dirige pour les fêtes La Chauve Souris de Johann Strauss, partition emblématique de l’esprit champagne qui règne pendant les mois de décembre et de janvier. Du 22 décembre 2007 au 11 janvier 2008
Le Bourgeois Gentilhomme, affiche de la production dirigée par Vincent Dumestre (DR)
Johann Strauss II (DR)
Jacques Offenbach (DR)
Angela Ghioghiu chante Tosca (DR)
Sir Simon Rattle (DR)