mardi 17 juin 2025

Antonin Dvorak (1841-1904), les Symphonies

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Antonin Dvorak

(1841-1904)

Né en Bohême à Nelahozeves, le 8 septembre 1841, Antonin Dvorak commence son apprentissage musical comme membre de l’école des organistes de Prague en 1857. Il entre ensuite comme violoniste puis altiste au sein de l’Orchestre du Théâtre de Prague en 1862. C’est là qu’il se familiarise avec les œuvres de Smetana qui y dirige ses opéras. Agé de 24 ans, Dvorak compose ses premières symphonies (1865). Devenu organiste de l’église Saint-Adalbert de Prague en 1873, Dvorak rejoint sans tarder Vienne où il rencontre Brahms grâce auquel il peut éditer ses premières partitions. A 39 ans, le compositeur a déjà écrit six Symphonies, plusieurs Concertos, pour piano, pour violon, de nombreuses œuvres sacrées dont le Stabat Mater et le Psaume 149. La Septième Symphonie est composée en 1885 à laquelle succède l’oratorio Sainte Ludmilla. En Russie, il est l’invité de Tchaïkovski mais c’est l’Angleterre qui lui offre ses plus beaux succès et une reconnaissance internationale, en particulier en 1890 (49 ans), où il est fait doctor honoris causa de l’Université de Cambridge. New-York l’appelle au sein de son Conservatoire où Dvorak demeure entre 1892 et 1895 : le compositeur y achève son Te Deum, son ultime Symphonie n°9, « du Nouveau Monde » ainsi que son superbe Concerto pour violoncelle.
De retour en Tchékoslovaquie, Dvorak dévoile une intense créativité d’où surgissent de nouveaux opéras, Le diable et Catherine (1899) et Russalka (1900). Désormais reconnu à sa juste mesure, le musicien, créateur de la symphonie tchèque, qui a embrassé davantage de formes musicales que Smetana, incarne parfaitement la musique de son pays. C’est un artiste génial qui fait la synthèse des divers courants musicaux à son époque : présence incontournable des germaniques (Wagner et Brahms), assimilation des danses tchèques, affection viscérale pour les légendes slaves dont Russalka est le manifeste le plus éloquent.

Les Symphonies de Dvorak

Selon la « tradition » musicale, héritée de Beethoven, Schubert, Bruckner ou Mahler, Dvorak compose neuf symphonies qui jalonnent toute sa carrière. Editées de son vivant (du moins les cinq dernières), parfois dans un ordre qui ne respecte pas la chronologie, les partitions ont causé une confusion dans leur compréhension que le musicologue tchèque Otakar Sourek a démêlé grâce à son catalogue raisonné et critique de 1917.
Les quatre dernières Symphonies (n°6, 7, 8 et 9) ont été composées entre 1880 et 1893, par un compositeur âgé entre 39 et 52 ans.

Symphonie n°6 en ré majeur opus 60 (1881)
Composée en 1880, créé le 25 mars 1881 à Prague, la Sixième est la première éditée du vivant de l’auteur. L’œuvre est dédiée à Hans Richter qui après la Troisième Rapsodie Slave, avait demandé à Dvorak d’écrire une nouvelle Symphonie pour le Philharmonique de Vienne. Richter créera l’opus non à Vienne mais à Londres. D’inspiration slave, le « furiant » remplace le traditionnel scherzo. Mais l’influence de Brahms, comme c’est le cas dans la Deuxième Symphonie, imprime à la Sixième, sa coloration générale.

(1). Allegro non tanto : sérénité, absence de conflits ou de tensions, puis lyrisme grandiose à la Smetana. Comme souvent, l’orchestration est particulièrement raffinée.
(2). Adagio: construction assez proche d’un rondo (en miroir : le motif ABA est répété après un épisode central C). Là encore, Dvorak fait entendre de superbes colorations instrumentales. Dans l’ambiance d’un nocturne, le violon dialogue avec clarinette, hautbois, basson puis flûtes.
(3). « Furiant » -Presto: première incursion dans un développement symphonique du thème et du ryhtme d’une furiant, danse énergique et nerveuse slave, parfois déconcertante par son alternance binaire/ternaire dans un rythme à trois temps. Le plan respecte le cadre du scherzo traditionnel avec dans le trio, l’envolée du piccolo. La ciselure instrumentale du mouvement fascina les auditeurs. Pour répondre à leur enthousiasme, le mouvement est bissé.
(4). Final-Allegro con spirito : l’influence brahmsienne s’y ressent. Après la bonne humeur, l’entrain plein de santé s’affirme à mesure que l’énergie rythmique du second thème (introduit par la clarinette) s’amplifie.
Durée indicative : 43 à 45 mn.

Symphonie n°7 en ré mineur opus 70 (1885)
Symphonie n°8 en sol majeur opus 88 (1890)
Symphonie n°9 en mi mineur opus 95 (1893)

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