Arthur Honegger
Jeanne d’Arc au bûcher,
1935-1945
Arte, le 12 mai 2007 à 22h30
Documentaire. Réalisation: Don Kent. 2006, 1h. Après Platée, Cardillac, Lohengrin, Jeanne d’Arc au Bûcher est le nouveau chapitre de la collection de documentaires sur l’opéra produite par Arte, « Découvrir un opéra ». Il s’agit d’analyser sans pédanterie les enjeux, le sens et le sujet de la partition, dans la carrière de son auteur, au regard de l’histoire de l’opéra en général.
« Jeanne d’Arc au bûcher » d’Arthur Honegger, a été composé en 1935, puis augmenté d’un nouveau prologue (Prologue des ténèbres) dix ans plus tard, en 1945, dans lequel le compositeur met en parallèle la France de Jeanne envahie par les anglais, et la France contemporaine, occupée par les nazis. Epoques différentes, mais temps de guerre et de souffrance qui se répètent. La force de l’ouvrage qui est un oratorio dramatique, vient de la participation du choeur et de l’orchestre, véritables acteurs auxquels Honegger associe trois solistes (Catherine, Marguerite, La Vierge). Les deux protagonistes, Jeanne et Frère Dominique lequel assiste la martyr en lui lisant le livre de sa vie, sont tenus par deux comédiens.
Procès de Jeanne, procès du fanatisme
La production choisie pour illustrer l’explication est celle présentée à Montpellier, lors du Festival Radio France en 2005, avec l’actrice Sylvie Testud dans le rôle-titre.
Le Procès de Jeanne est le procès de la religion et du risque fanatique: Claudel peint sans ambiguité la barbarie des hommes soit disant religieux qui se sont détournés de la religion. Violence, haine, peur: l’humanité corrompue livre Jeanne, une innocente. La force du livret tient à la construction narrative. Des Ténèbres où elle était demeurée, Jeanne revient à la vie pour écouter les explications de Saint-Dominique: « Pourquoi m’ont-ils sacrifiée? » demande l’incrédule. Peu à peu, la jeune femme qui n’a jamais failli à sa ligne, loyale entre toutes, découvre dans le récit horrifié, amer, implacable du dominicain, la folie des fanatiques qui honorent le diable tout en disant qu’ils servent Dieu.
Arthur Honegger (1892-1955) : Jeanne d’Arc au bûcher, oratorio dramatique en 11 scènes sur un livret de Paul Claudel. Mise en scène, décors et costumes : Jean-Paul Scarpitta ; lumières : Urs Schönebaum. Avec : Sylvie Testud, Jeanne d’Arc ; Eric Ruf, Frère Dominique ; Marie Devellereaux, une voix/la Vierge ; Isabelle Cals, Marguerite ; Irina Tchistyakova, Catherine ; Donald Litaker, la Voix d’en bas/Porcus/Héraut I/le Clerc ; Jean-Philippe Courtis, la Voix d’en bas/Heraut II/un paysan ; Elodie Buisson, Nicolas Oton, Mathieu Zabe, récitants. Solistes et Chœur d’enfants Opéra Junior de Montpellier (chef de chœur : Valérie Sainte-Agathe), Chœur de l’Opéra National de Montpellier (chef de chœur : Noëlle Geny), Chœur d’Angers-Nantes-Opéra (chef de chœur : Xavier Ribes), Orchestre National de Montpellier, direction: Alain Altinoglu.
Illustration
Sylvie Testud est Jeanne (DR)