mardi 6 mai 2025

Georg Friedrich Haendel, Giulio Cesare (1724)Lille. Du 15 au 26 mai 2007

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Georg Friedrich Haendel
Giulio Cesare, 1724

Opéra de Lille
Du 15 au 26 mai 2007
Emmanuelle Haïm, direction

La cinquième partition lyrique de Haendel, créée au King’s Theater de Haymarket, le 20 février 1724, a été conçue pour la Royal Academy of music. L’ouvrage illustre l’apothéose lyrique d’un musicien né Saxon, qui a fait ses classes en Italie pour maîtriser l’écriture opératique, dans le registre de l’opéra seria, afin de conquérir le marché londonien.
Le compositeur dispose alors des plus grandes vedettes du chant dont la Cuzzoni et la Durastanti, sopranos adulées, et les castrats, Berenstadt et Senesino (ce dernier dans le rôle-titre). Dès sa création, Giulio Cesare fait naître l’enthousiasme du public, plus de 30 représentations, entre 1724 et 1738, dont une représentation privée offerte par le mécène, Pierre Crozat à Paris.
Nicola Haym, librettiste de Haendel, s’inspire d’un texte de Bussani pour le compositeur Sartorio dont l’opéra sur le même sujet fut créé à Venise en 1676.
La scène met en relief la grandeur épique de César, vainqueur de Pompée, puis maître de l’Egypte et de sa souveraine, l’irrésistible Cléopâtre. L’opéra est une fresque militaire, historique et héroïque: rivalité entre Ptolémée et Cesar, entre Cléopâtre et Ptolémée, portrait de Cléopâtre en séductrice. Au final, César vainqueur de Ptolémée, épouse Cléopâtre, incarnant la grandeur de Rome sur toute autre nation. Génie du dramaturge: la psychologie des personnages. Amoureuse, Cléopâtre, au début sanguine, irascible, découvre auprès de César, sa grandeur de souveraine. En fin connaisseur de l’âme humaine, Haendel approfondit la dimension morale des personnages, leur évolution, leur métamorphose, leur cheminement spirituel, tout au long de l’action. Sur le plan formel, le musicien qui se sent à l’étroit dans le genre strict de l’opéra seria, fait évoluer succession airs/récitatifs vers une modulation libre, récitatif accompagné et arioso, dont la ligne continue du chant permet d’explorer chaque repli du caractère. Duo, orchestre léger mais harmoniquement changeant participent à un style impétueux qui saisit avec maestrià, la passion et les contrastes de sentiments.

Illustration

Nicolas Poussin, la mort de Germanicus(DR)

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