jeudi 28 mars 2024

Tancrède de Campra à Versailles

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campra-andre-campra-europe-galante-tancrede-opera-baroqueVersailles, Opéra royal. Campra : Tancrède. Les 6 et 7 mai 2014,20h. Schneebeli, Tavernier. Sur les traces du théâtre de Lully, Campra traite lui aussi le genre tragique et héroïque. La lyre de Campra favorise les tessitures basses (Clorinde y est un dessus bas, l’équivalent de notre moderne mezzo-soprano). Ici la geste chevaleresque, celle de Tancrède, le chevalier pourfendeur des Sarrasins, se mue comme un tableau du nostalgique Poussin, en une fable crépusculaire, où tous les héros meurent sans issue : Clorinde y succombe en un air parmi les plus déchirants jamais écrits, après Lully…, avant Rameau. Non par les armes mais par amour. Sans gloire ni espérance, Tancrède dans le livret de Danchet demeure ce héros languissant, impuissant, détruit face au chaos de sa vie amoureuse, sans bonheur ni rencontre, ni reconnaissance. Il est seul, possédé, démuni. L’ouvrage est créé en 1702, à l’heure des dernières lueurs du règne de Louis XIV.  En peinture, en une réminiscence du grand Poussin déjà cité, et le plus italien des classiques français, dominent les vénitiens (La Fosse, Jouvenet, Coypel… artisans des la voûte vertigineuse de la Chapelle royale, ultime chantier du règne, qui par leurs teintes chaudes et cuivrées, peignent comme le dernier couchant du Roi-Soleil). En musique, le sensualité dramatique et noire de Campra préfigure les temps à venir… un an après Tancrède, il compose le sublime chant de l’Europe Galante, 1703 dont la grâce préfigure tout l’esprit galant du plein XVIIIème siècle. Son style profond, majestueux, est taillé dans le gemme de la nostalgie amoureuse, il annonce déjà par sa puissance et sa virile sensibilité, le génie à venir… Rameau. Tancrède, un opéra baroque moderne… c’est même un « West Side Story baroque »… selon le site de l’Opéra royal de Versailles. En lire +

distribution

Benoit Arnould, Tancrède
Chantal Santon, Herminie
Isabelle Druet, Clorinde
Alain Buet, Argant
Eric Martin Bonnet, Isménor
Erwin Aros, un Sage enchanteur, un Sylvain, un Guerrier, la Vengeance
Anne-Marie Beaudette, la Paix, une guerrière, une Dryade
Marie Favier, une guerrière, une Dryade

Ballet de l’Opéra – Théâtre Grand Avignon
Françoise Denieau, chorégraphie

Vincent Tavernier, mise en scène
Françoise Denieau, chorégraphie
Claire Niquet, scénographie
Carlos Perez, lumières
Erick Plaza-Cochet, costumes

Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles
Orchestre Les Temps Présents
Olivier Schneebeli, direction

 

 

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Nicolas Poussin : Tancrède sauvé par Herminie (1631)

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