TĂ©lĂ©. SĂ©lection opĂ©ras, concerts symphoniques, rĂ©citals d’aoĂ»t et septembre Ă  dĂ©cembre 2020

TÉLÉ. Sélection de la rentrée 2020… Classiquenews sélectionne ici les programmes à ne pas manquer sur le petit écran. Opéras, concerts symphoniques, plateaux éclectiques, ou récital. Baroque, Romantique, XXè, contemporain, sans omettre les musiques anciennes… retrouvez ci dessous les programmes incontournables à voir et à écouter dès la rentrée 2020 et bien après…

 

 

Décembre 2020

 

JEUDI 31 DECEMBRE 2020

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17h30
Concert de la Saint-Sylvestre Ă  Berlin.

 

 

 

DIMANCHE 27 DÉCEMBRE 2020

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17h50
Promenade musicale Ă  Versailles
Quatre concerts exceptionnels ont été enregistrés au château de Versailles, sans public, au printemps dernier, avec Patricia Petibon (à l’Opéra royal) ou Alexandre Tharaud (à la Galerie des Glaces). Ces concerts donnent lieu à ce programme qui ressuscite en musique l’âge d’or du Château de Versailles. Une promenade au rythme des plus beaux airs baroques.
Au programme, les Grands Motet de Lully interprétés par Les Epopées sous la direction de Stéphane Fuget ; Alexandre Tharaud dans la Galerie des glaces jouant au piano plusieurs joyaux du Grand Siècle (originellement pour clavecin) : la Marche des Turcs et la Suite en la de Jean-Baptiste Lully, les Sept pièces pour clavier de François Couperin, L’Aimable de Joseph-Nicolas-Pancrace Royer… puis Patricia Petibon invoque des figures féminines magnifiques et tragiques, avec l’ensemble Amarillis (Héloïse Gaillard, direction): airs de Marc-Antoine Charpentier, Jean-Philippe Rameau, Marin Marais, dans l’écrin fin XVIIIè de l’Opéra royal de Versailles.

 

JEUDI 24 DÉCEMBRE 2020

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17h45
Douce nuit – Une chanson pour le monde
Douce nuit » est probablement l’hymne de NoĂ«l le plus cĂ©lèbre de tous les temps. Ce chant de NoĂ«l mis en musique par Franz Xaver Gruber en 1818 fĂŞte cette annĂ©e ses 200 ans. Traduit dans le monde entier en 300 langues et dialectes, l’hymne de la Première Guerre mondiale a poussĂ© les troupes allemandes et britanniques Ă  dĂ©poser les armes pendant une journĂ©e dans les tranchĂ©es. Le rĂ©alisateur Hannes Michael Schalle revient sur l’histoire de cette chanson et donne la parole aux artistes.

 

 
 

MARDI 22 DÉCEMBRE 2020

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TALE of TALES : le conte des contes
(titre originel : Il racconto dei racconti, 2015)
 

Arte sort le grand jeu pour NoĂ«l et diffuse l’adaptation par Matteo Garrone (auteur de laMatteo Garrone raconto tale leggende arte critique classiquenews sĂ©rie Gomorra) du Pentamerone, recueil de contes populaires propre Ă  l’Italie mĂ©diĂ©vale (XIVè), oĂą la truculence dĂ©fie la poĂ©sie. RĂŞve, barbarie, cruautĂ©, enchantement… avec leur lot de figures magiques et de monstres hideux, sont les ingrĂ©dients de ces 3 contes ainsi associĂ©s sous la forme d’un long mĂ©trage de 2h14mn. Une Reine se dĂ©sespère de n’être pas mère ; un souverain tombe amoureux d’une voix ; une princesse peine Ă  se libĂ©rer d’un Ă©poux violent et tyrannique… C’est une fresque haute en couleurs qui exprime la violence et la folie des passions humaines. Avec Salma Hayek (Reine de Selvascura), Vincent Cassel (roi de Roccaforte), Toby Jones (roi d’Altomonte) – Production 2015.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DIMANCHE 20 DÉCEMBRE 2020

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17h10
Lucia de Lamermoor à la Scala de Milan, remplacée par une soirée de gala
scala milanC’est avec Lucia di Lammermoor de Donizetti  que la Scala de Milan devait inaugurer cette annĂ©e l’ouverture de sa saison 2020 – 2021, le 7 dĂ©cembre (jour attendu inaugural de la Saint-Ambroise, patron de Milan). Mais l’Ă©pidĂ©mie en a dĂ©cidĂ© autrement : le Teatro Milanais a organisĂ© plutĂ´t une grande soirĂ©e lyrique en forme de rĂ©cital et de cĂ©lĂ©bration chorĂ©graphique. Sont annoncĂ©s, sous rĂ©serve de modifications de dernière minute, les tĂ©nors Jonas Kaufmann et Roberto Alagna, la sublime mezzo Elina Garance… ainsi que les Etoiles et le corps de ballet de la Scala. DurĂ©e annoncĂ©e : 2h30. En replay sur ARTEconcert jusqu’au 20 mars 2021.

 

 

01h25
Daniel Hope, violon
hope daniel for seasons cd deutsche grammophon cd reviex cd critique classiquenewsUn concert Ă  domicile avec Daniel Hope, Max Richter et Joy Denalane. Pendant le confinement du printemps dernier, Daniel Hope invitait des artistes et des amis chez lui pour des concerts spontanĂ©s. Grâce Ă  la musique, il voulait apporter sa propre contribution durant cette pĂ©riode de “crise”. Il y a eu ainsi 34 concerts « Hope@home ». Dans l’ultime programme, Daniel Hope interprète la première mondiale d’une rĂ©duction pour piano de VIVALDI “Recomposed” avec son fidèle pianiste, Christoph IsaraĂ«l, mais aussi avec le compositeur britannique Max Richter, depuis Oxford, une performance Ă  l’origine de cette version “revisitĂ©e” des Quatre saisons de Vivaldi. Avec Joy Denalane, ils interprètent Ă©galement une nouvelle version de la chanson de Richter “This Bitter Earth / On the Nature of Daylight” – chantĂ©e Ă  l’origine par Dinah Washington – tirĂ©e du film “Shutter Island” de Martin Scorsece. La harpiste Jane Berthe complète le parcours musical.

 

 

 

 

 

SAMEDI 19 DÉCEMBRE 2020

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cygnes-lac-noureev-classiquenews-Le-Lac-des-Cygnes_corps-de-ballet13h. TCHAIKOVSKY : Le lac des cygnes (Kiev, juin 2019). Le ballet de l’Opéra national d’Ukraine réalise une version fiévreuse et techniquement maîtrisée du chef d’oeuvre de Piotr Illiytch, conçue en 1986 par Valery Kovtun,inspiré de Marius Petipa. En forêt, le prince Siegfried rencontre la belle Odette qui chaque soir, se transforme en cygne blanc. S’il l’épouse, l’envoûtement dont elle victime, jeté par le sorcier Rothbart, sera rompu, et Odette redeviendra femme. C’est compter sans l’esprit haineux et manipulateur du sorcier qui engendre sa propre créature noire, Odile, le cygne d’ébène, jumeau du cygne blanc, et prêt à prendre sa place pour mieux perdre les deux amants, Siegfried et Odette. Il appartient à la même ballerine d’incarner Odette / Odile, deux faces opposées d’un même idéal féminin. Vers lequel tendra Siegfried ? Saura-t-il démêler les rets toxiques tendus par Rothbart, instance jalouse et maléfique ?

 

 

 

 

 

DIMANCHE 13 DÉCEMBRE 2020

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18h55
Concerto per l’Italia Riccardo Chailly, Maxim Vengerov. Pour son traditionnel concert donnĂ© sur le parvis du DĂ´me de Milan, l’Orchestre de la Scala invite un soliste de renommĂ©e mondiale : le violoniste Maxim Vengerov. Le soliste russe Ă  la virtuositĂ© diabolique interprète le Concerto pour violon de Mendelssohn. Au programme aussi : ouvertures et extraits symphoniques tirĂ©s d’opĂ©ras de Rossini, Bellini, Puccini et Verdi.

 

 

23h
SONYA YONCHEVA et ROBERTO ALAGNA
chantent LOHENGRIN de Wagner
WAGNER : le Ring Jordan sur France MusiqueLohengrin prometteur présenté par le Staatsoper Unter den Linden de Berlin, pour clore une année 2020 plus que difficile pour le monde du spectacle. A l’affiche de l’opéra phare de Wagner, le ténor français Roberto Alagna dans le rôle-titre (prise de rôle wagnérienne) et la soprano au chant velouté et soyeux, Sonya Yoncheva dans celui d’Elsa. Pour sa première à Berlin, le catalan Calixto Bieito signe la mise en scène, dans le décalage et le délire halluciné.

 

 

 

 

 

DIMANCHE 6 DÉCEMBRE 2020

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17h
Giuseppe Verdi : Simon Boccanegra
LIEGE. JĂ©rusalem de Giuseppe Verdi aus der Oper ZĂĽrich – MĂŞlant intrigues politiques et tragĂ©dies familiales dans la GĂŞnes du XIVe siècle, Simon Boccanegra, l’un des opĂ©ras les moins connus de Giuseppe Verdi, connait depuis quelques annĂ©es une petite renaissance. Sur la scène de l’OpĂ©ra de Zurich, Fabio Luisi dirige l’excellent baryton allemand Christian Gerhaher dans le rĂ´le-titre. Pour rĂ©aliser cette production et maintenir un certain lien avec l’audience, les circonstances sanitaires ont imposĂ© une organisation inĂ©dite, en dissociant de plus d’un kilomètre les solistes et le public de l’orchestre et du chĹ“ur.

 

 

00h30
Beethoven intime
Documentaire
BEETHOVEN-portrait-dossier-beethoven-2020-classiquenews-concerts-festivals-2020-Ludwig-Van-Beethoven-1A l’occasion du 250ème anniversaire de la naissance de Beethoven, voici le portrait intime du compositeur réalisé à partir de ses nombreux écrits. Sa correspondance, riche de plus de 2000 lettres, ainsi que ses Carnets intimes et ses Cahiers de conversation (qui lui ont permis de communiquer avec le monde extérieur malgré sa surdité) précisent le profil intime et inattendu du compositeur. Ils témoignent d’une vie de passion où le grandiose côtoie le tragique mais où toujours l’emporte la force créatrice de celui à qui on doit quelques-uns des plus grands chefs-d’œuvre de la musique : 9 symphonies parmi les plus révolutionnaires, l’opéra Fidelio (manifeste libertaire contre toutes les tyrannies), la Missa Solemnis, le Concerto pour piano l’Empereur, le concerto pour violo, le triple Concerto pour violon, violoncelle et piano…

Ainsi sont évoqués, son époque (1770-1827), son histoire familiale, ses amours, sa conception novatrice de l’Art, sa relation avec les autres artistes (Haydn, Bach, Goethe ou Schiller), son humanisme. Mais aussi son combat contre la surdité. Concerts, répétitions live, archives… La musique de Beethoven, très présente, constitue l’autre fil narratif du film. Pour raconter ses symphonies et ses sonates pour piano (qu’il considère comme « le journal intime du compositeur ») le film a comme principal intervenant le pianiste et chef d’orchestre Daniel Barenboim. A ses côtés, le jeune quatuor Ebène, qui a joué l’intégrale des quatuors à cordes de Beethoven à travers le monde, évoque l’homme comme le compositeur et dit la portée universelle d’une œuvre unique. En outre, le graphiste Olivier Patté a imaginé un univers à la fois narratif et poétique, pour illustrer les écrits de Beethoven et en révéler toute la richesse et la sensibilité.
Film documentaire : Beethoven intime. Auteures : Anna Sigalevitch et Priscilla Pizzato RĂ©alisatrice : Priscilla Pizzato – Coproduction : ARTE France et Redstone (2020 – 53’) Avec la participation de Daniel BarenboĂŻm et du Quatuor Ebène

 

 

01h25
Concerto pour violon de Beethoven
Avec F.P. Zimmermann
Présentation et commentaire par Arte : « Dans ce Concerto pour violon en ré majeur de Beethoven, l’orchestre se montre vif et pétillant sous la direction de Daniele Gatti. Sans conteste, le son propre au Concertgebouw, qui s’est façonné auparavant avec Bernard Haitink, Riccardo Chailly et Mariss Jansons, ne s’est pas altéré. C’est dans le dernier mouvement que l’ensemble s’est montré le plus convaincant. L’introduction amène la montée brillante et allègre des cordes qui reprennent le thème ».
RĂ©alisation : Ferenc Soeteman Production : RCO, Avrotros & UNITEL (2017- 43mn) – Royal Concertgebouw Orchestra, Concertgebouw d’Amstermdam.

 

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Dimanche 13 septembre 2020, 17h10 : DEGAS et l’OpĂ©ra
danseuse-degas-opera-degas-al-opera-exposition-annonce-presentation-classiquenews-critique-explications-clesAu théâtre lyrique, le peintre Edgar Degas (1834 – 1917) qui dĂ©testait Wagner, c’est peut-ĂŞtre lĂ  son seul dĂ©faut, anlayse, observe, scrute les corps en mouvement. Non pas ceux des chanteurs acteurs, moins les instrumentistes en fosse (quoiqu’il joue des formes des instruments : crosses, archets, etc…), surtout ce qui passionne le peintre , quand mĂŞme un peu voyeur, ce sont les danseuses. En 1868, il immortalise la danseuse EugĂ©nie Fiocre interprète du ballet la Source, rĂ©cemment remis Ă  l’honneur de l’OpĂ©ra Garnier. Degas frĂ©quente assidument l’OpĂ©ra de Paris, alors rue Le Peletier… Puis il croque au pastel, attitudes, contorsions bridant les corps, mouvements en groupe…, port de tĂŞte, arabesques des bras, des jambes, dĂ©tail des mains. Aucun portrait sauf Fiovre au dĂ©part : que des attitudes… et des ĂŞtres qui souffrent, dans des compositions audacieuses, des cadrages photographiques. LIRE notre prĂ©sentation DEGAS ET L’OPERA

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Dimanche 13 septembre Ă  18h15, Arte
450e anniversaire de la Staatskapelle de Berlin. L’un des plus anciens orchestres du monde, mais aussi l’un des plus renommés souffle ainsi son 450e anniversaire. La Staatskapelle de Berlin et le chef d’orchestre Daniel Barenboim jouent les œuvres de compositeurs ayant marqué l’histoire de l’orchestre, … Richard Strauss ou Ludwig van Beethoven. EN REPLAY sur Arte TV

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Dimanche 20 septembre Ă  18h50, Arte
LES JARVI Concert (Allemagne, 2019, 43mn) – Avec Paavo Järvi, Neeme Järvi, Kristjan Järvi, Maarika Järvi, Truls Mork, et l’Estonian Festival Orchestra – RĂ©alisation: Holger Preusse, Isabel Hahn. La 9ème Ă©dition du « Pärnu Music Festival, » créé par les trois chefs estoniens : Neeme Järvi et ses 2 fils Kristjan et Paavo, en 2019, investit la ville portuaire estonienne. Partie d’Estonie en 1980 alors que le pays faisait partie de l’Union soviĂ©tique, la famille Järvi s’était rĂ©fugiĂ©e aux États-Unis et s’est depuis Ă©parpillĂ©e dans le monde entier. Le festival, créé par Neeme Järvi et ses fils, Kristjan et Paavo, tous trois chefs d’orchestre, leur permet de retrouver leur pays d’origine et de partager un moment de complicitĂ© musicale. Maarika, la sĹ“ur de Kristjan et Paavo, est, elle aussi, prĂ©sente comme flĂ»tiste dans l’orchestre. Au programme : Birthday Korale NJ 80. DirigĂ©e par Paavo, l’Ĺ“uvre a Ă©tĂ© composĂ©e par Kristjan pour les 80 ans de leur père. Autre temps fort du festival : le Concerto pour violoncelle de Dvorak interprĂ©tĂ© par le violoncelliste norvĂ©gien Truls Mork.

 

 

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Dimanche 27 septembre Ă  18h35
Les grands rivaux en musique – Callas vs Tebaldi

TEBALDI-carre-portrait-tebaldi-renata-voce-d-angelo-complete-decca-recordingsElles Ă©taient les deux divas les plus cĂ©lèbres de leur Ă©poque, la presse les a dĂ©peintes Ă  tort comme deux rivales impitoyables : Maria Callas, la « tigresse », et Renata Tebaldi, la « voix d’ange ». Distinction rĂ©ductrice qu’affectionnent les mĂ©dias toujours Ă  la pointe de caricatures extrĂŞmistes propres Ă  surprendre et saisir. Dans la rĂ©alitĂ© les deux divas n’eurent jamais Ă  rivaliser car leur rĂ©pertoire Ă©tait diffĂ©rent, incarnant des hĂ©roĂŻnes totalement opposĂ©es, chacune selon le tempĂ©rament et la couleur comme le caractère de leur voix respectives. Pour Callas, les figures tragiques et passionnĂ©es, Ă  l’expressivitĂ© âpre et mordante : Lady Macbeth, Tosca, Norma, Carmen… Pour Tebaldi, la tendresse Ă©thĂ©rĂ©e portĂ©e par un timbre claire et lumineux, « cĂ©leste » (Aida, Elisabeth de Valois, Amelia d’Un Ballo in maschera…ou La Wally). Dans leur vision de l’art lyrique comme dans leur vie privĂ©e, tout opposait les deux sopranos. Si Maria Callas est aujourd’hui considĂ©rĂ©e comme une chanteuse mythique, sa concurrente reste presque inconnue du grand public. Comment expliquer une telle diffĂ©rence ? Cette opposition entre les deux artistes Ă©tait-elle bien rĂ©elle ? Entre Milan, Paris et New York, Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse en images et en musique. Le sujet du docu est-il bien fondĂ© ? LIRE aussi notre prĂ©sentation et critique du coffret cd Renata Tebaldi / Voce d’Angelo / DECCA

 

 

 

 

 

ARTE. Dimanche 4 octobre 2020
18h20, Concert de Prague avec Daniel Hope “Prague Sounds again”, le concert cĂ©lèbre le retour de la musique Ă  Prague dans un cadre magnifique : une scène flottante sur la Moldau, sous le Théâtre national, entre l’Ă®le Slovansky et le pont de la LĂ©gion, avec en toile de fond le château de Prague. Le violoniste britannique qui a Ă©tudiĂ© sous la direction du lĂ©gendaire Yehudi Menuhin, interprète l’Ĺ“uvre emblĂ©matique de Max Richter “Vivaldi Recomposed”, une rĂ©-imagination des Quatre Saisons, avec l’Orchestre de l’Epoque. Au programme aussi la première mondiale de la “Moldau” de Smetana, recomposĂ©e par Floex et Tom Hodge ; “September Song” de Kurt Weill (arrangement de Paul Bateman) ; “Humoresque” d’Anton Dvorak.

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ARTE. Dimanche 11 octobre 2020
18h55, CONCERT MOZART A PARIS, dans les jardins de l’hĂ´tel Sully avec l’Orchestre de chambre de Paris, Lars Vogt, piano et direction  / Magali Mosnier, flĂ»te ; ValĂ©ria Kafelnikov, harpe. EnregistrĂ© le 11 juillet 2020 Ă  Paris. Programme : Concerto pour flĂ»te et harpe, Concerto pour piano N° 9 K 271 (Jeune homme) ; Danse Allemane (12′) (German Dances K 536) de Wolfgang Amadeus MOZART.
Pour son premier concert Ă  la tĂŞte de l’Orchestre de chambre de Paris cet Ă©tĂ© 2020, Lars Vogt dirige “Mozart Ă  Paris” en plein air et en public dans la magnifique cour de l’HĂ´tel de Sully. Après un travail en profondeur menĂ© pendant cinq ans avec Douglas Boyd, l’Orchestre de chambre de Paris accueille son nouveau directeur musical, le chef et pianiste de renommĂ©e internationale Lars Vogt qui vient renforcer une dĂ©marche artistique originale et un positionnement rĂ©solument chambriste. Plus de quarante ans après sa crĂ©ation, l’Orchestre de chambre de Paris est considĂ©rĂ© comme un orchestre de chambre de rĂ©fĂ©rence en Europe. Les instrumentistes qui en composent le noyau incarnent une nouvelle gĂ©nĂ©ration de musiciens français devenant ainsi l’orchestre permanent le plus jeune d’ĂŽle-de-France et le premier orchestre français rĂ©ellement paritaire. Acteur musical engagĂ© dans la citĂ©, il dĂ©veloppe une dĂ©marche citoyenne s’adressant Ă  tous les publics, y compris ceux en situation de prĂ©caritĂ© ou d’exclusion. Les rĂ©centes crĂ©ations musicales conçues avec des bĂ©nĂ©ficiaires de centres d’hĂ©bergement d’urgence ou des rĂ©sidents d’Ehpad de Paris ou des personnes dĂ©tenues du centre pĂ©nitentiaire de Meaux-Chauconin en sont d’éloquentes illustrations.

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01h25
RĂŞve de Hongrie – Barbara Hannigan. Concert enregistrĂ© le 23 et 25 janvier 2019 Ă  l’Auditorium de Radio France. Programme : BĂ©la BartĂłk : Rhapsodie pour violon et orchestre n° 1 ; György Ligeti : Concerto romanesc ; György Kurtág : HĂ©t Dal pour soprano et cymbalum « Zur Erinnerung an einen Winterabend », pour soprano, cymbalum et violon ; enfin, pièce majeure : BĂ©la BartĂłk, Le Mandarin merveilleux, suite.
Barbara Hannigan n’est pas une cheffe d’orchestre comme les autres. Chanteuse, chef d’orchestre, elle offre une autre image de la musique dite « classique ». Artiste polyvalente et talentueuse, elle a choisi de mettre son prestige au service des rĂ©pertoires les plus exigeants. Pour ce nouveau concert avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, elle met le cap sur la musique hongroise du 20ème siècle, dans un programme en plusieurs parties qui fait se tĂ©lescoper son aura de chanteuse et ses dons de chef d’orchestre. Elle nous propose un voyage par Ă©tapes, dans les partitions de BartĂłk puis de Ligeti , et deux pages pour soprano et cymbalum de György Kurtág qui nous plonge dans la poĂ©sie de l’âme magyare. Il y a un mystère Hannigan – chanteuse reconnue, cheffe d’orchestre recherchĂ©e, elle privilĂ©gie chemins de traverse et prises de risques.

 

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Dim 18 octobre 2020
01h50 Turandot de Giacomo Puccini au Au Teatro del Liceu
OpĂ©ra en 3 actes composĂ© par Giacomo Puccini. Livret : Giuseppe Adami, Renato Simoni, Franco Alfano. Direction musicale : Josep Pons (2020 – 1h58).
Avec Irène Theorin : Turandot
Chris Merritt : Altoum
Alexander Vinogradov : Timur
Jorge de LeĂłn: Calaf
Ermonela Jaho : LiĂą
Toni Marsol : Ping
Francisco Vas : Pang
Mikeldi Atxalandabaso : Pong
Michael Borth : un mandarin
José Luis Casanova Prince de Perse (voix)

Cette nouvelle production de l’opĂ©ra Turandot orchestrĂ©e par le Gran Teatre del Liceu est un clin d’oeil Ă  sa propre histoire et Ă  son renouveau. 20 ans auparavant, c’est avec l’opĂ©ra de Puccini que reprenaient les reprĂ©sentations après le grand incendie qui a ravagĂ© le théâtre en 1994.

La mise en scène et la scĂ©nographie profite de l’imaginaire visuel et poĂ©tique de l’artiste vidĂ©aste espagnol Franc Aleu. Il transpose l’oeuvre dans un futur très personnel oĂą le video mapping et la 3D sont omniprĂ©sents. Tout est lumière, tout est vie dans une Chine oĂą règnent la mort et la vengeance.

 

 

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MOZART-wolfgang-portrait-concerto-symphonie-jupiter-don-giovanni-mozart-critique-opera-sur-classiquenewsARTE, dim 2 août 2020, 17h : Cosi fan tutte en direct de Salzbourg. Christof Loy, mise en scène. Joana Mallwitz, direction. Le festival autrichien né en 1922 maintient son édition malgré la crise sanitaire actuelle et affiche le dernier des opéras de la trilogie Mozart / Da Ponte : Cosi fan tutte, chef d’oeuvre révélé à Salzbourg justement dans les années 1920 par l’un des fondateurs du Festival, Richard Strauss. Ce Cosi est l’un des temps forts de Sazlbourg 2020 avec l’ELEKTRA du même Strauss par le provocateur déjanté délirant Warlikowski. Subtilité, nostalgie, cynisme… l’opéra de Mozart est aussi intitulée l’école des amants. Chacun pris dans le labyrinthe des cœurs, éprouve la cruauté des serments trahis, l’insouciance et la légèreté du désir… Au final qui aime qui ? Et pour combien de temps ? Un être semble tirer les ficelles, celui par lequel le pari initial a défier la constance des amants, Don Alfonso… à la fois vieux sage désabusé, et généreux mentor prêt à guider les épris trop naifs. En complicité, la servante avisée des deux jeunes napolitaines, victimes piégées de la farce, Despina assiste Alfonso dans son œuvre éducative. PRODUCTION A SUIVRE ET A VISIONNER sur le site d’ARTE ici :
https://www.arte.tv/fr/videos/098629-001-A/cosi-fan-tutte-de-mozart/

A l’été 2020, Salzbourg présente cette nouvelle production (6 représentations du 2 au 18 août 2020) avec deux chanteuses françaises, les mezzo soprano Lea Desandre (Despina) et Elsa Dreisig (Fiordiligi). Malgré leur jeune âge, auront-elle la fibre mozartienne ? Avec l’Orchestre Philharmonique de Vienne, Bogdan Volkov (Ferrando, ténor), André Schuen (Guglielmo), Johannes Martin Kränzle (Don Alfonso), Marianne Crebassa (Dorabella)… Avant le direct à 16h, documentaire : « le grand théâtre du monde / Salzbourg et son festival ». Toutes les infos sur le site du Festival de Salzbourg / Festpielhaus Sazlburg 2020
https://www.salzburgerfestspiele.at/en/p/cosi-fan-tutte

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APPROFONDIR

LIRE notre compte rendu et notre dossier COSI FAN TUTTE (Ă  l’OpĂ©ra de Tours – octobre 2019) Pour Wolfgang, le propos devient « la scuola degli amanti / l’école des amants, avec pour devise gĂ©nĂ©rique « Cosi fan tutte » : elles font toutes pareil (autrement dit, toutes les femmes sont infidèles)…. COSI FAN TUTTE, Salzbourg 2020 en REPLAY jusqu’au 31 oct 2020

http://www.classiquenews.com/compte-rendu-critique-opera-tours-opera-le-4-oct-2019-mozart-cosi-fan-tutte-boudeville-feix-b-pionnier-g-bouillon/

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salzbourg vignette festivalARTE, dim 9 aoĂ»t 2020, 18h55. Karajan Ă  Salzbourg en 1960. Premièrekarajan-box-warner-classics-maestro-chef-1948---1989-coffret-cd-review-cd-cd-critique du Chevalier Ă  la rose / Der RosenKavalier dans une distribution de rĂŞve, dans un Grand Palais des festival alors flambant neuf… Production lĂ©gendaire filmĂ©e en 36 mn, d’une qualitĂ© photographique visionnaire. Avec Elisabeth Schwarzkopf (La MarĂ©chale), Anneliese Rothenberger (Sophie), Otto Efelmann (Ochs). Documentaire 2020, 2h45mn. EN REPLAY jusq’7 sept 2020

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Dimanche 30 août 2020, 17h50
Salzbourg 2020, MAHLER : Symphonie n°6
Andris Nelson dirige ici le Wiener Philharmoniker dans la 6è symphonie « tragique » de Gustav Mahler, notre préférée, la plus personnelle et les plus intimes du compositeur et chef Gustav Mahler, qui fut directeur de l’Opéra de Vienne au début du XXè. En replay sur ARTE.TV jusqu’au 27 nov 2020.
Suite de l'odyssĂ©e MAHLER par l'Orchestre National de LilleCréée en 1906 Ă  Essen sous la direction du compositeur, la Symphonie n° 6 en la mineur dite “Tragique” figure parmi ses Ĺ“uvres les plus Ă©mouvantes. Si sa forme semble classique, son spectre expressif, lui, est impressionnant : imitation de sonnailles, cuivres furieux, coups de marteaux fatidiques – symboles d’un destin implacable – rythment une partition fiĂ©vreuse qui raconte le destin du hĂ©ros, Ă©prouvĂ©, saisi par la force du destin. Si les autres symphonies de Mahler nous parlent de RĂ©demption (Symphonie n°2, « RĂ©surrection » ; Symphonie des Mille n°8 exprimant la grâce…) la 6è ne laisse pas de nous laisser dĂ©concertĂ© par l’interrogation profonde qu’y formule le compositeur. L’homme confrontĂ© Ă  sa destinĂ©e (maudite) peut-il ĂŞtre sauvĂ© ?

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Dimanche 6 septembre Ă  18h, Arte
REQUIEM DE VERDI AU DÔME DE MILAN
Vague verdienne en juin 2014À l’occasion de sa réouverture, la Scala de Milan affiche le Requiem de Verdi, partition qui mêle sacré et opéra tant ici la force du choeur et le chant des quatre solistes égalent l’intensité dramatique de l’opéra. Le chef d’orchestre Riccardo Chailly, et les solistes Tamara Wilson, Elina Garanca, Francesco Meli et Ildar Abdrazakov rendent ainsi hommage aux victimes du coronavirus dans une région durement frappé par la pandémie depuis sa diffusion dès février 2020. Enregistré le 4 septembre 2020 à Milan.

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Dimanche 6 septembre Ă  minuit (00h), Arte
Les Indes galantes de Jean-Philippe Rameau – Moments choisis de l’opĂ©ra ballet – RĂ©alisation : François-RenĂ© Martin Mise en scène : ClĂ©ment Cogitore ChorĂ©graphie : Bintou DembĂ©lĂ© Musique : Jean-Philippe Rameau Une coproduction : ARTE France / OpĂ©ra national de Paris / Telmondis / Mezzo (2019 – 1h51) Spectacle enregistrĂ© Ă  L’OpĂ©ra national de Paris – OpĂ©ra Bastille en 2019 – EN REPLAY jusqu’ 31 aoĂ»t 2021

rameau dossier jean philippe dossier classiquenewsL’opĂ©ra-ballet de Jean-Philippe Rameau est revisitĂ© par ClĂ©ment Cogitore, jeune plasticien qui signe lĂ  sa première et souvent maladroite mise en scène lyrique, privilĂ©giant Ă©videmment la danse au dĂ©triment de l’unitĂ© opĂ©ratique, en coopĂ©ration avec la danseuse chorĂ©graphe Bintou DembĂ©lĂ©, danseuse de Hip-hop. Une danse urbaine parfois entraĂ®nante, mais mal fusionnĂ©e avec le chant comme l’action lyrique. Certes il s’agit d’un opĂ©ra ballet mais le traitement hip hop paraĂ®t souvent tĂ©lĂ©guidĂ©, plaquĂ© sans fusion rĂ©elle avec le terreau lyrique. La greffe n’a pas prise. La confusion règne souvent sur les planches. EnregistrĂ©e Ă  l’OpĂ©ra de Paris en 2019, cette production souhaitĂ©e par l’ex directeur S Lissner, est ici proposĂ©e sous forme de « Moments choisis »; rythmĂ©e par les Ĺ“uvres originales de deux street artistes. LIRE aussi notre compte rendu critique des Indes Galantes de Rameau par C Cogitore

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Vendredi 11 Septembre Ă  21h05
Mahler-symphonie-n8-des-mille-orange-choregies-juillet-2019-critique-concert-critique-opera-classiquenewsFRANCE 3 en direct du Théâtre Antique d’Orange. Musiques en fĂŞte – La rentrĂ©e en musique  -  Dans un contexte sanitaire si singulier, France TĂ©lĂ©visions tenait Ă  offrir au public une soirĂ©e musicale inĂ©dite avec des artistes en live, tous au rendez-vous pour cĂ©lĂ©brer la musique et permettre au plus grand nombre de s’Ă©vader le temps d’un concert. PrĂ©sentĂ©e par Cyril FĂ©raud et Judith Chaine, cette 10e Ă©dition rĂ©unit pour une rentrĂ©e musicale vivante, la troupe de chanteurs de Musiques en fĂŞte et les musiciens qui interprĂ©teront les plus grands airs d’opĂ©ra, d’opĂ©rette, de comĂ©dies musicales, ainsi que des musiques traditionnelles et des chansons françaises, dirigĂ©s par Luciano Acocella et Didier Benetti.

Airs d’opĂ©ras de Verdi, Donizetti ou Bellini se mĂŞlent Ă  des airs cultes comme “Oh happy day !”, “Calling you”, “La MĂ©lodie du bonheur”, ces incontournables interprĂ©tĂ©s en direct sur France 3 et en simultanĂ© sur France Musique, au cĹ“ur du cĂ©lèbre théâtre antique d’Orange. Avec Florian Sempey, Thomas Bettinger, Claudio Capeo, Sara Blanch Freixes, JĂ©rĂ´me Boutillier, Alexandre Duhamel, Julien Dran, Julie Fuchs, Thomas Bettinger, MĂ©lodie Louledjian, Patrizia Ciofi, Fabienne Conrad, Marina Viotti, Florian Laconi, AmĂ©lie Robins, BĂ©atrice Uria-Monzon, Marc Laho, Jeanne GĂ©rard, Anandha Seethaneen, Jean Teitgen…

Avec l’Orchestre national de Montpellier Occitanie
Le Chœur de l’Opéra de Monte Carlo, Chef de chœur : Stefano Visconti
La Maîtrise des Bouches-du-Rhône
Les élèves des classes CHAM du collège de Vaison la Romaine
Chorégraphies de Stéphane Jarny

Enfin, après leur prestation remarquĂ©e lors de l’Ă©dition 2019, les jeunes talents de Pop the Opera, rĂ©unissant une centaine de collĂ©giens et de lycĂ©ens issus d’établissements scolaires de la rĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur, vont rĂ©interprĂ©ter des extraits de chansons cultes. LIRE aussi notre prĂ©sentation complète avec le programme prĂ©cis dans notre sĂ©lection RADIO de septembre / Programme diffusĂ© en direct sur France Musique

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Dimanche 13 septembre 2020, 17h10 : DEGAS et l’OpĂ©ra
danseuse-degas-opera-degas-al-opera-exposition-annonce-presentation-classiquenews-critique-explications-clesAu théâtre lyrique, le peintre Edgar Degas (1834 – 1917) qui dĂ©testait Wagner, c’est peut-ĂŞtre lĂ  son seul dĂ©faut, anlayse, observe, scrute les corps en mouvement. Non pas ceux des chanteurs acteurs, moins les instrumentistes en fosse (quoiqu’il joue des formes des instruments : crosses, archets, etc…), surtout ce qui passionne le peintre , quand mĂŞme un peu voyeur, ce sont les danseuses. En 1868, il immortalise la danseuse EugĂ©nie Fiocre interprète du ballet la Source, rĂ©cemment remis Ă  l’honneur de l’OpĂ©ra Garnier. Degas frĂ©quente assidument l’OpĂ©ra de Paris, alors rue Le Peletier… Puis il croque au pastel, attitudes, contorsions bridant les corps, mouvements en groupe…, port de tĂŞte, arabesques des bras, des jambes, dĂ©tail des mains. Aucun portrait sauf Fiovre au dĂ©part : que des attitudes… et des ĂŞtres qui souffrent, dans des compositions audacieuses, des cadrages photographiques. LIRE notre prĂ©sentation DEGAS ET L’OPERA

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Dimanche 13 septembre Ă  18h15, Arte
450e anniversaire de la Staatskapelle de Berlin. L’un des plus anciens orchestres du monde, mais aussi l’un des plus renommés souffle ainsi son 450e anniversaire. La Staatskapelle de Berlin et le chef d’orchestre Daniel Barenboim jouent les œuvres de compositeurs ayant marqué l’histoire de l’orchestre, … Richard Strauss ou Ludwig van Beethoven. EN REPLAY sur Arte TV

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Dimanche 20 septembre Ă  18h50, Arte
LES JARVI Concert (Allemagne, 2019, 43mn) – Avec Paavo Järvi, Neeme Järvi, Kristjan Järvi, Maarika Järvi, Truls Mork, et l’Estonian Festival Orchestra – RĂ©alisation: Holger Preusse, Isabel Hahn. La 9ème Ă©dition du « Pärnu Music Festival, » créé par les trois chefs estoniens : Neeme Järvi et ses 2 fils Kristjan et Paavo, en 2019, investit la ville portuaire estonienne. Partie d’Estonie en 1980 alors que le pays faisait partie de l’Union soviĂ©tique, la famille Järvi s’était rĂ©fugiĂ©e aux États-Unis et s’est depuis Ă©parpillĂ©e dans le monde entier. Le festival, créé par Neeme Järvi et ses fils, Kristjan et Paavo, tous trois chefs d’orchestre, leur permet de retrouver leur pays d’origine et de partager un moment de complicitĂ© musicale. Maarika, la sĹ“ur de Kristjan et Paavo, est, elle aussi, prĂ©sente comme flĂ»tiste dans l’orchestre. Au programme : Birthday Korale NJ 80. DirigĂ©e par Paavo, l’Ĺ“uvre a Ă©tĂ© composĂ©e par Kristjan pour les 80 ans de leur père. Autre temps fort du festival : le Concerto pour violoncelle de Dvorak interprĂ©tĂ© par le violoncelliste norvĂ©gien Truls Mork.

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Dimanche 27 septembre Ă  18h35
Les grands rivaux en musique – Callas vs Tebaldi

TEBALDI-carre-portrait-tebaldi-renata-voce-d-angelo-complete-decca-recordingsElles Ă©taient les deux divas les plus cĂ©lèbres de leur Ă©poque, la presse les a dĂ©peintes Ă  tort comme deux rivales impitoyables : Maria Callas, la « tigresse », et Renata Tebaldi, la « voix d’ange ». Distinction rĂ©ductrice qu’affectionnent les mĂ©dias toujours Ă  la pointe de caricatures extrĂŞmistes propres Ă  surprendre et saisir. Dans la rĂ©alitĂ© les deux divas n’eurent jamais Ă  rivaliser car leur rĂ©pertoire Ă©tait diffĂ©rent, incarnant des hĂ©roĂŻnes totalement opposĂ©es, chacune selon le tempĂ©rament et la couleur comme le caractère de leur voix respectives. Pour Callas, les figures tragiques et passionnĂ©es, Ă  l’expressivitĂ© âpre et mordante : Lady Macbeth, Tosca, Norma, Carmen… Pour Tebaldi, la tendresse Ă©thĂ©rĂ©e portĂ©e par un timbre claire et lumineux, « cĂ©leste » (Aida, Elisabeth de Valois, Amelia d’Un Ballo in maschera…ou La Wally). Dans leur vision de l’art lyrique comme dans leur vie privĂ©e, tout opposait les deux sopranos. Si Maria Callas est aujourd’hui considĂ©rĂ©e comme une chanteuse mythique, sa concurrente reste presque inconnue du grand public. Comment expliquer une telle diffĂ©rence ? Cette opposition entre les deux artistes Ă©tait-elle bien rĂ©elle ? Entre Milan, Paris et New York, Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse en images et en musique. Le sujet du docu est-il bien fondĂ© ? LIRE aussi notre prĂ©sentation et critique du coffret cd Renata Tebaldi / Voce d’Angelo / DECCA

 

 

 

 

 

 

Nouveau Cosi fan Tutte Ă  Nice

NICE, OpĂ©ra. Mozart : COSI FAN TUTTE, 17 – 23 janv 2020. Le dernier opĂ©ra de Mozart conçu avec Da Ponte est un dramma giocoso en deux actes ; le livret reprend le thème d’un ouvrage prĂ©cĂ©dent composĂ© par un Salieri très en verve et vrai rival de Mozart Ă  Vienne : l’école des jaloux / La Scuola degli Gelosi chez Salieri (Venise, 1779) devient l’école des amants chez Mozart et Da Ponte ; la musique de Wolfgang exprime les vertiges du cĹ“ur humain, la puissance du dĂ©sir et des attractions dangereuses. Ici le cynisme et la sagesse lucide, celle de Don Alfonso, vieux sĂ©ducteur qui connaĂ®t le cĹ“ur humain, Ă©veille les consciences des trop naifs jeunes amants, Gugielmo le baryton et Ferrando le tĂ©nor. Alfonso a t il raison de dĂ©clarer les femmes volages et infidèles ? Qui sera fidèle aux serments passĂ©s ? Il suffit que passent deux beaux orientaux et tout Ă©clate ; les couples du dĂ©but ne seront plus ceux de la fin… entre temps, les amants auront appris la leçon sans artifice d’un philosophe amoureux trop conscient des lâchetĂ©s du cĹ“ur…
La production niçoise réunit plusieurs jeunes interprètes à suivre. Sous la baguette de Roland Böer, Hélène Carpentier (lauréate du dernier Concours Voix Nouvelles, ici Despina) ; la pulpeuse et pétillante soprano Anna Kasyan (Fiordiligi) et Carine Séchaye (Dorabella), ainsi que de Roberto Lorenzi (Guglielmo) et Pierre Derhet (Ferrando) et Alessandro Abis (Don Alfonso).

salieri scola degli gelosi opera buffa classiquenews cd review critique cd classiquenewsApprofondir : LIRE notre critique CD La Scuola degli Sposi de Salieri, chef d’oeuvre mĂ©connu de l’Ă©poque des Lumières…  Sous Ă©tiquette DHM, cette « école des jaloux » / Scuola de’Gelosi de Salieri (qui annonce l’école des amants, ou Cosi fan tutte de Mozart plus tardif) mĂ©rite assurĂ©ment le meilleur accueil comme il confirme le talent dĂ©sormais bien installĂ© d’un chef et de son ensemble parmi les nouveaux dĂ©fenseurs des rĂ©pertoires baroques, classiques, prĂ©romantiques… Voici sans conteste un nouveau joyau lyrique rĂ©vĂ©lĂ© grâce au chef Werner Ehrhardt et son ensemble L’Arte del Mondo; les musiciens poursuivent ainsi un partenariat discographqiue avec DHM / Sony classical, plutĂ´t bĂ©nĂ©fique. CLASSIQUENEWS avait distinguĂ© d’un CLIC prĂ©cĂ©dent, la Clemenza di Tito (non de Mozart mais de Gluck, enregistrĂ© deux ans auparavant en 2013). On retrouve ici, la mĂŞme pĂ©tillance, la poursuite d’un esprit flexible et enjouĂ© qui s’avère des mieux expressifs sur la scène comique ; Ă  l’acuitĂ© expressive de l’orchestre rĂ©pond la fine caractĂ©risation des solistes, soucieux d’articulation, ambassadeurs d’un rĂ©alisme théâtral qui rĂ©jouit.

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boutonreservation4 dates à l’Opéra de Nice
17, 19, 21, 23 janvier 2020
RESERVEZ VOTRE PLACE
http://www.opera-nice.org/fr/evenement/489/cosi-fan-tutte

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Fiordiligi : Anna Kasyan
Dorabella : Carine Séchaye
Guglielmo : Roberto Lorenzi
Ferrando : Pierre Derhet
Despina : Hélène Carpentier
Don Alfonso : Alessandro Abis

Orchestre Philharmonique de Nice
Chœur de l’Opéra de Nice
Direction Musicale : Roland Böer

Mise en scène et lumières : Daniel Benoin

 

 

 

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PrĂ©sentation par l’OpĂ©ra de Nice / CĂ´te d’Azur :

Opera buffa en deux actes K 588
Livret de Lorenzo Da Ponte
Création au Burgtheater de Vienne le 26 janvier 1790
Chanté en italien, surtitré en français
Nouvelle production en coproduction avec Anthéa Théâtre d’Antibes

« Così fan tutte », « Elles font toutes ainsi », prétend cyniquement Don Alfonso devant ses jeunes amis. Entendons : « Elles nous seront toutes infidèles ». Bien sûr, Ferrando et Guglielmo protestent de la constance de leurs compagnes.  L’intrigue s’engage, suivant les conventions théâtrales du temps : ils annonceront leur départ à la guerre, puis reviendront sous l’apparence de soldats albanais, chacun essayant de séduire la maîtresse de l’autre.

On raconte que l’Empereur Joseph II lui-mĂŞme, amusĂ© par l’histoire de deux officiers qui avaient Ă©changĂ© leurs femmes, souffla le thème de Così fan tutte Ă  Mozart et Ă  son librettiste, l’abbĂ© Da Ponte. Mais cet opĂ©ra, Ă  la saveur douce-amère, Ă  la fois lĂ©ger et dĂ©sespĂ©rĂ©, va bien au-delĂ  de l’anecdote qui ne fait guère honneur aux hommes. Les quatre protagonistes passent par l’indignation, la pitiĂ©, le libertinage, la rĂ©signation, les dĂ©chirements du cĹ“ur, la colère, jusqu’à ce que les masques tombent et que les couples se reforment, leurs illusions perdues…
Homme ou femme, qui n’a pas été partagé entre sa fidélité, son sens du devoir et le désir, entre l’amour et les appétits du corps ? C’est le dilemme de cette Scuola degli amanti, cette « école de ceux qui aiment ».

COMPTE RENDU, critique, opéra. TOURS, Opéra, le 4 oct 2019. MOZART : Cosi fan tutte. Boudeville, Feix… B Pionnier / G Bouillon.

COMPTE RENDU, critique, opéra. TOURS, Opéra, le 4 oct 2019. MOZART : Cosi fan tutte. Boudeville, Feix… Benjamin Pionnier, direction / Gilles Bouillon, mise en scène. Pour lancer sa nouvelle saison lyrique 2019 2020, l’Opéra de Tours réaffiche COSI FAN TUTTE du divin MOZART, dernier opus de la trilogie conçue avec Da ponte (Vienne, 1790). Ce dernier avait déjà traité le sujet de l’infidélité et de l’inconstance du désir dans un précédent livret pour l’opéra de Salieri, La Scuola degli Gelosi (l’école des jaloux) de 1783. Pour Wolfgang, le propos devient « la scuola degli amanti / l’école des amants, avec pour devise générique « Cosi fan tutte » : elles font toutes pareil (autrement dit, toutes les femmes sont infidèles). La production a déjà été créée in loco en 2014, sa justesse mérite absolument d’être reprise. Et puis rien de tel qu’un bon Mozart pour amorcer un nouveau cycle d’opéras.

Aucune rĂ©fĂ©rence Ă  cette Naples XVIIIème qui souvent continue de marquer les mises en scènes les plus rĂ©centes. L’homme de théâtre (ex directeur du CDN de Tours), Gilles Bouillon, a rĂ©solument inscrit ce Cosi comme une fable contemporaine dans une espace moderne oĂą brille surtout la vivacitĂ© des femmes, grâce Ă  un excellent trio fĂ©minin rĂ©uni pour cette reprise sur les planches de l’opĂ©ra de Tours. Car la devise qui sert de titre offre en rĂ©alitĂ© un miroir Ă  une sociĂ©tĂ© machiste : au nom de l’inconstance des femmes, Mozart et Da Ponte dĂ©noncent surtout les hommes qui non seulement sont infidèles et volages, mais fustigent et condamnent celles qui osent faire de mĂŞme, outrageusement libres, maĂ®tresses de leur corps et de leur plaisir.
Au sortir des deux actes de ce dramma giocoso, c’est l’incohérence et l’hypocrisie des hommes qui sortent ridiculisées. Avant de juger, certains feraient bien de s’analyser et faire amende honorable.

 

 

Reprise du Cosi de Gilles Bouillon à l’Opéra de Tours

Angélique Boudeville,
mozartienne de grande classe

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A Tours, les voix de femmes sont à la fête, soulignant tout ce que l’ouvrage, son texte, sa divine musique doivent au génie mozartien, premier féministe avant l’heure.

Petite voix mais volubile et habile en travestissements (en faux mĂ©decin, adepte du mesmerisme, au I ; puis au II, faux notaire Ă  la vois Ă©raillĂ©e, aigrelette), la Despina de DIMA BAWAB souligne la saveur comique de l’action : comĂ©dienne astucieuse et interprète sincère, elle respire l’esprit, la facĂ©tie, le goĂ»t du jeu et une bonne dose de militantisme fĂ©mininiste : c’est elle qui rééduque les deux jeunes oies trop crĂ©dules. N’hĂ©sitant pas Ă  rudoyer ces jeunes patronnes en les traitant de bouffonnes, et d’Ă©pingler les hommes qui ne valent rien et qui « se valent tous ».
En Fiordiligi et Dorabella, les spectateurs tourangeaux bĂ©nĂ©ficient de deux tempĂ©raments aussi caractĂ©risĂ©s que subtils, aussi puissants que racĂ©s qui relèvent les dĂ©fis multiples de leurs duos et solos. Les deux françaises choisies pour ce duo fĂ©minin parmi les plus passionnants du rĂ©pertoire, Ă©blouissent littĂ©ralement chacune dans leurs parties. Dorabella d’abord de marbre puis qui succombe au charme du bel albanais (Ferrando dĂ©guisĂ©), ALIÉNOR FEIX dĂ©ploie de solides attraits ; voix ample et franche, sculptĂ©e en une voluptĂ© de plus en plus manifeste ; un cran au dessus est atteint avec l’impeccable Fiordilgi d’ANGÉLIQUE BOUDEVILLE ; la finesse et la beautĂ© de son diamant clair soutenu par une coloratoure fluide et naturelle et des aigus rayonnants par leur douceur d’attaque, semblent raviver les grandes mozartiennes d’hier, tenantes du rĂ´le : Della casa, CaballĂ©, Te Kanawa… Il y a du miel et une lumineuse candeur qui foudroient, dans cette voix mozartienne naturelle. Si elle soigne encore davantage le sens et la puretĂ© de son legato, les riches nuances de chaque syllabe, son intelligibilitĂ© et la subtilitĂ© des phrases, la jeune diva pourrait prĂ©tendre demain aux plus redoutables emplois belcantistes et aux autres rĂ´les mozartiens remarquables (Suzanna, la Comtesse, Pamina…) ; dans Cosi, ses deux airs solos (Come scoglio au I, puis son Rondo « Per pietà » au II)… vĂ©ritables airs de concerts exigeants des moyens phĂ©nomĂ©naux, imposent une classe exceptionnelle, soliditĂ© des moyens, intelligence de l’intonation et conception du rĂ´le dans la situation…, Ă  l’avenant. Belle rĂ©vĂ©lation d’un talent Ă  suivre Ă©videmment.

Les hommes ne déméritent pas mais sont d’un niveau en dessous : moins de souplesse comme de nuances, quoique Leonardo Galeazzi campe un Don Alfonso sûr, moqueur, très au faîte de la connaissance humaine, un vrai mentor pour édifier les deux jeunes fiancés prétentieux. Ceux ci sont défendus avec conviction par le baryton Marc Scoffoni (Guglielmo) et Sébastien Droy (Ferrando) mais comme il leur manque la finesse d’un chant mieux ciselé, c’est à dire mozartien.

 

 

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Dans la fosse, Benjamin pionnier diffuse l’équilibre idĂ©al d’un Mozart Ă  la fois chambriste et d’une infinie tendresse fraternelle pour ses personnages. La souplesse chantante des cordes fait ici les dĂ©lices du trio « soave il vento » (Alfonso / Dorabella / Fiordiligi au I), temps suspendu d’une exceptionnelle sensualitĂ© caressante ; les solos instrumentaux sont impeccablement calibrĂ©s dans ce labyrinthe des cĹ“urs, oĂą la passion se frotte Ă  l’illusion ; l’amour, aux caprices du dĂ©sir ; les dernières espĂ©rances, Ă  la barbarie de l’amour volage …
Jamais les voix ne sont couvertes mais elles rayonnent toutes distinctement dans les ensembles… (dans les sextuors du II). Du reste, le maestro redoublent de prĂ©cision et de transparence soulignant tout ce que Cosi doit aux deux prĂ©cĂ©dents opĂ©ras de la trilogie Da ponte, Don Giovanni et les Nozze di Figaro ; sans omettre d’autres traits si proches qui annoncent La FlĂ»te EnchantĂ©e (1791) Ă  maints endroits… : le duo Ferrando / Dorabella du II, prĂ©figurant dans les jeux de mots et l’esprit scherzando, l’étreinte facĂ©tieuse du duo Ă  venir, Papageno / Papagena. Tout cela s’entend Ă  Tours dans cette reprise de haute volĂ©e auquel participe aussi la prĂ©cision du chĹ“ur maison, prĂ©parĂ© avec le soin que l’on sait par la cheffe Sandrine Abello. Production incontournable.Encore deux dates, demain, dim 6 oct (15h), puis mardi 8 oct 2019 (20h) : RĂ©servez ici

 

 

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COMPTE RENDU, critique, opéra. TOURS, Opéra, le 4 oct 2019. MOZART : Cosi fan tutte. Boudeville, Feix… Benjamin Pionnier, direction / Gilles Bouillon, mise en scène.

 

 

Opéra de TOURS : COSI FAN TUTTE de MozartCOSI FAN TUTTE de Mozart
Opéra buffa en deux actes
Livret de Lorenzo da Ponte
Créé le 26 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne
Production de l’Opéra de Tours
Durée : environ 3h30 avec entracte

Direction musicale: Benjamin Pionnier
Mise en scène: Gilles Bouillon

Fiordiligi : Angélique Boudeville
Dorabella : Alienor Feix
Despina : Dima Bawab
Ferrando : Sébastien Droy
Guglielmo : Marc Scoffoni
Don Alfonso : Leonardo Galeazzi
Choeur de l’Opéra de Tours
Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours

Décors: Nathalie Holt
Costumes: Marc Anselmi
Lumières: Marc Delamézière

Photos : © Sandra Daveau 2019 pour l’Opéra de TOURS
Prochaines productions Ă  l’OpĂ©ra de Tours : Le DOCTEUR MIRACLE de Charles Lecocq, les 12, 13 et 14 dĂ©cembre 2019 – version pour piano et pour les juniors (et toutes leurs familles) –  pour NoĂ‹L 2019 :  LES P’TITES MICHU d’AndrĂ© Messager : Ch Grapperon / RĂ©my BarchĂ© – les 27, 28, 29 et 31 dĂ©cembre 2019 – informations ici

 

 

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LIRE aussi notre présentation de COSI FAN TUTTE, reprise à l’Opéra de TOURS
http://www.classiquenews.com/nouveau-cosi-fan-tutte-de-mozart-a-lopera-de-tours/

 

 

 

 

COSI FAN TUTTE de MOZART Ă  l’OpĂ©ra de TOURS

MOZART-wolfgang-portrait-concerto-symphonie-jupiter-don-giovanni-mozart-critique-opera-sur-classiquenewsTOURS, Opéra. MOZART : Cosi fan tutte. 4, 6, 8 octobre 2019. Nouvelle production événement à l’Opéra de Tours et pilier du répertoire : le dernier ouvrage du mythique duo Da Ponte / Mozart, Cosi fan tutte est le sujet de cette nouvelle lecture d’un chef d’oeuvre lyrique incontestable, créé à Vienne en janvier 1790. Le duo contemporain Benjamin Pionnier / Gilles Bouillon interroge l’étonnante modernité de la partition, l’une des plus sensuelles et nostalgiques jamais écrites par Wolfgang : Cosi fan tutte conclut le triptyque des opéras conçus par les deux génies des Lumières, après Les Noces de Figaro et Don Giovanni. Avant Marivaux et l’échiquier amer, mordant des faux semblants amoureux, Mozart et Da Ponte abordent les intermittences du cœur, la volatilité des serments partagés et l’étonnante inconstance des femmes (« toutes les mêmes ! », s’expriment en morale, le titre de l’ouvrage).

L’école de l’amour : cynique, cruelle, douloureuse…

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Plus cru voire cynique, l’opéra dépeint la cruauté de cœurs inconstants mais les jeunes hommes (Ferrando ténor et Guglielmo baryton) ont fait un pari risqué : parier sur la fidélité de leurs fiancées respectives (Fiordiligi et Dorabella), deux jeunes beautés napolitaines, écervelées et volages qui aux premiers inconnus rencontrés (certes de beaux étrangers orientaux qui sont en réalité leurs fiancés déguisés et interchangés), défaillent et s’alanguissent pour les nouveaux garçons, malgré les serments échangés. En pilotes amusés et parfaitement cyniques, deux endurcis, savourent la naïveté ici épinglée : la servante des deux fiancées, Despina ; Don Alfonso, vieux séducteur philosophe qui n’en est pas à son premier pari ni à sa première épreuve sentimentale ; il apprend à ses cadets, la douloureuse école de l’amour… d’ailleurs, l’opéra s’intitule aussi La Scuola degli amanti / L’école des amants… on ne saurait être plus clair.
Rival de Mozart à Vienne, le compositeur bientôt officiel, au service des Habsbourg, Antonio Salieri compose lui aussi une Ecole des amants : réintitulé précisément « la Scuola degli Gelosi » créé en 1778 / l’école des jaloux (ce qui revient au même) dont la verve et la virtuosité dans le genre buffa napolitain, n’égalent toute fois pas le génie ni la justesse de Mozart. La Scuola degli Gelosi affirme cependant l’intelligence rafraichissante d’un Salieri de 28 ans, doué d’une liberté d’invention proche de Mozart.

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Opéra de Toursboutonreservation
MOZART : Cosi fan tutte, 1790
reprise 2014

Vendredi 4 octobre 2019 – 20h
Dimanche 6 octobre 2019 – 15h
Mardi 8 octobre 2019 – 20h

RÉSERVEZ VOTRE PLACE
http://www.operadetours.fr/cosi-fan-tutte

 

 

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Opéra buffa en deux actes
Livret de Lorenzo da Ponte
Créé le 26 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne
Production de l’OpĂ©ra de Tours

Durée : environ 3h30 avec entracte

Direction musicale: Benjamin Pionnier
Mise en scène: Gilles Bouillon
Décors: Nathalie Holt
Costumes: Marc Anselmi
Lumières: Marc Delamézière

Fiordiligi : Angélique Boudeville
Dorabella : Alienor Feix
Despina : Dima Bawab
Ferrando : Sébastien Droy
Guglielmo : Marc Scoffoni
Don Alfonso : Leonardo Galeazzi

Choeur de l’OpĂ©ra de Tours
Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours

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Samedi 28 septembre – 14h30
Grand Théâtre – Salle Jean Vilar
ConfĂ©rence sur l’opĂ©ra Cosi fan tutti – EntrĂ©e gratuite

Grand Théâtre de Tours
34 rue de la Scellerie
37000 Tours

02.47.60.20.00
Contactez-nous
Billetterie
Ouverture du mardi au samedi
10h30 Ă  13h00 / 14h00 Ă  17h45

 

 

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Approfondir

 

 

Salieri, gĂ©nie du buffaLIRE notre critique du cd SALIERI : La Scuola de’Gelosi, Venise /1778, version viennoise de 1783 (livret de Da Ponte Ă  partir de l’original de Mazzola). ComĂ©die en deux actes – / Werner Ehrhardt (3 cd DHM – 2015) – parution fĂ©vrier 2017
http://www.classiquenews.com/cd-compte-rendu-critique-salieri-la-scuola-degelosi-werner-ehrahardt-3-cd-dhm-2015/

 

 

 

 

TOURS, Opéra. Nouveau Cosi fan tutte de Mozart

MOZART-wolfgang-portrait-concerto-symphonie-jupiter-don-giovanni-mozart-critique-opera-sur-classiquenewsTOURS, Opéra. MOZART : Cosi fan tutte. 4, 6, 8 octobre 2019. Nouvelle production événement à l’Opéra de Tours et pilier du répertoire : le dernier ouvrage du mythique duo Da Ponte / Mozart, Cosi fan tutte est le sujet de cette nouvelle lecture d’un chef d’oeuvre lyrique incontestable, créé à Vienne en janvier 1790. Le duo contemporain Benjamin Pionnier / Gilles Bouillon interroge l’étonnante modernité de la partition, l’une des plus sensuelles et nostalgiques jamais écrites par Wolfgang : Cosi fan tutte conclut le triptyque des opéras conçus par les deux génies des Lumières, après Les Noces de Figaro et Don Giovanni. Avant Marivaux et l’échiquier amer, mordant des faux semblants amoureux, Mozart et Da Ponte abordent les intermittences du cœur, la volatilité des serments partagés et l’étonnante inconstance des femmes (« toutes les mêmes ! », s’expriment en morale, le titre de l’ouvrage).

L’école de l’amour : cynique, cruelle, douloureuse…

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Plus cru voire cynique, l’opéra dépeint la cruauté de cœurs inconstants mais les jeunes hommes (Ferrando ténor et Guglielmo baryton) ont fait un pari risqué : parier sur la fidélité de leurs fiancées respectives (Fiordiligi et Dorabella), deux jeunes beautés napolitaines, écervelées et volages qui aux premiers inconnus rencontrés (certes de beaux étrangers orientaux qui sont en réalité leurs fiancés déguisés et interchangés), défaillent et s’alanguissent pour les nouveaux garçons, malgré les serments échangés. En pilotes amusés et parfaitement cyniques, deux endurcis, savourent la naïveté ici épinglée : la servante des deux fiancées, Despina ; Don Alfonso, vieux séducteur philosophe qui n’en est pas à son premier pari ni à sa première épreuve sentimentale ; il apprend à ses cadets, la douloureuse école de l’amour… d’ailleurs, l’opéra s’intitule aussi La Scuola degli amanti / L’école des amants… on ne saurait être plus clair.
Rival de Mozart à Vienne, le compositeur bientôt officiel, au service des Habsbourg, Antonio Salieri compose lui aussi une Ecole des amants : réintitulé précisément « la Scuola degli Gelosi » créé en 1778 / l’école des jaloux (ce qui revient au même) dont la verve et la virtuosité dans le genre buffa napolitain, n’égalent toute fois pas le génie ni la justesse de Mozart. La Scuola degli Gelosi affirme cependant l’intelligence rafraichissante d’un Salieri de 28 ans, doué d’une liberté d’invention proche de Mozart.

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Opéra de Toursboutonreservation
MOZART : Cosi fan tutte, 1790
Nouvelle production

Vendredi 4 octobre 2019 – 20h
Dimanche 6 octobre 2019 – 15h
Mardi 8 octobre 2019 – 20h

RÉSERVEZ VOTRE PLACE
http://www.operadetours.fr/cosi-fan-tutte

 

 

________________________________________________________________________________________________

Opéra buffa en deux actes
Livret de Lorenzo da Ponte
Créé le 26 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne
Production de l’OpĂ©ra de Tours

Durée : environ 3h30 avec entracte

Direction musicale: Benjamin Pionnier
Mise en scène: Gilles Bouillon
Décors: Nathalie Holt
Costumes: Marc Anselmi
Lumières: Marc Delamézière

Fiordiligi : Angélique Boudeville
Dorabella : Alienor Feix
Despina : Dima Bawab
Ferrando : Sébastien Droy
Guglielmo : Marc Scoffoni
Don Alfonso : Leonardo Galeazzi

Choeur de l’OpĂ©ra de Tours
Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours

________________________________________________________________________________________________

Samedi 28 septembre – 14h30
Grand Théâtre – Salle Jean Vilar
ConfĂ©rence sur l’opĂ©ra Cosi fan tutti – EntrĂ©e gratuite

Grand Théâtre de Tours
34 rue de la Scellerie
37000 Tours

02.47.60.20.00
Contactez-nous
Billetterie
Ouverture du mardi au samedi
10h30 Ă  13h00 / 14h00 Ă  17h45

 

 

________________________________________________________________________________________________

Approfondir

 

 

Salieri, gĂ©nie du buffaLIRE notre critique du cd SALIERI : La Scuola de’Gelosi, Venise /1778, version viennoise de 1783 (livret de Da Ponte Ă  partir de l’original de Mazzola). ComĂ©die en deux actes – / Werner Ehrhardt (3 cd DHM – 2015) – parution fĂ©vrier 2017
http://www.classiquenews.com/cd-compte-rendu-critique-salieri-la-scuola-degelosi-werner-ehrahardt-3-cd-dhm-2015/

 

 

 

 

TOURS, Opéra. Nouveau COSI FAN TUTTE de MOZART

MOZART-wolfgang-portrait-concerto-symphonie-jupiter-don-giovanni-mozart-critique-opera-sur-classiquenewsTOURS, Opéra. MOZART : Cosi fan tutte. 4, 6, 8 octobre 2019. Nouvelle production événement à l’Opéra de Tours et pilier du répertoire : le dernier ouvrage du mythique duo Da Ponte / Mozart, Cosi fan tutte est le sujet de cette nouvelle lecture d’un chef d’oeuvre lyrique incontestable, créé à Vienne en janvier 1790. Le duo contemporain Benjamin Pionnier / Gilles Bouillon interroge l’étonnante modernité de la partition, l’une des plus sensuelles et nostalgiques jamais écrites par Wolfgang : Cosi fan tutte conclut le triptyque des opéras conçus par les deux génies des Lumières, après Les Noces de Figaro et Don Giovanni. Avant Marivaux et l’échiquier amer, mordant des faux semblants amoureux, Mozart et Da Ponte abordent les intermittences du cœur, la volatilité des serments partagés et l’étonnante inconstance des femmes (« toutes les mêmes ! », s’expriment en morale, le titre de l’ouvrage).

L’école de l’amour : cynique, cruelle, douloureuse…

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Plus cru voire cynique, l’opéra dépeint la cruauté de cœurs inconstants mais les jeunes hommes (Ferrando ténor et Guglielmo baryton) ont fait un pari risqué : parier sur la fidélité de leurs fiancées respectives (Fiordiligi et Dorabella), deux jeunes beautés napolitaines, écervelées et volages qui aux premiers inconnus rencontrés (certes de beaux étrangers orientaux qui sont en réalité leurs fiancés déguisés et interchangés), défaillent et s’alanguissent pour les nouveaux garçons, malgré les serments échangés. En pilotes amusés et parfaitement cyniques, deux endurcis, savourent la naïveté ici épinglée : la servante des deux fiancées, Despina ; Don Alfonso, vieux séducteur philosophe qui n’en est pas à son premier pari ni à sa première épreuve sentimentale ; il apprend à ses cadets, la douloureuse école de l’amour… d’ailleurs, l’opéra s’intitule aussi La Scuola degli amanti / L’école des amants… on ne saurait être plus clair.
Rival de Mozart à Vienne, le compositeur bientôt officiel, au service des Habsbourg, Antonio Salieri compose lui aussi une Ecole des amants : réintitulé précisément « la Scuola degli Gelosi » créé en 1778 / l’école des jaloux (ce qui revient au même) dont la verve et la virtuosité dans le genre buffa napolitain, n’égalent toute fois pas le génie ni la justesse de Mozart. La Scuola degli Gelosi affirme cependant l’intelligence rafraichissante d’un Salieri de 28 ans, doué d’une liberté d’invention proche de Mozart.

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Opéra de Toursboutonreservation
MOZART : Cosi fan tutte, 1790
Nouvelle production

Vendredi 4 octobre 2019 – 20h
Dimanche 6 octobre 2019 – 15h
Mardi 8 octobre 2019 – 20h

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Opéra buffa en deux actes
Livret de Lorenzo da Ponte
Créé le 26 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne
Production de l’OpĂ©ra de Tours

Durée : environ 3h30 avec entracte

Direction musicale: Benjamin Pionnier
Mise en scène: Gilles Bouillon
Décors: Nathalie Holt
Costumes: Marc Anselmi
Lumières: Marc Delamézière

Fiordiligi : Angélique Boudeville
Dorabella : Alienor Feix
Despina : Dima Bawab
Ferrando : Sébastien Droy
Guglielmo : Marc Scoffoni
Don Alfonso : Leonardo Galeazzi

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Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours

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Samedi 28 septembre – 14h30
Grand Théâtre – Salle Jean Vilar
ConfĂ©rence sur l’opĂ©ra Cosi fan tutti – EntrĂ©e gratuite

Grand Théâtre de Tours
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Ouverture du mardi au samedi
10h30 Ă  13h00 / 14h00 Ă  17h45

 

 

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Salieri, gĂ©nie du buffaLIRE notre critique du cd SALIERI : La Scuola de’Gelosi, Venise /1778, version viennoise de 1783 (livret de Da Ponte Ă  partir de l’original de Mazzola). ComĂ©die en deux actes – / Werner Ehrhardt (3 cd DHM – 2015) – parution fĂ©vrier 2017
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Opéra de TOURS : Cosi fan tutte de Mozart

MOZART-wolfgang-portrait-concerto-symphonie-jupiter-don-giovanni-mozart-critique-opera-sur-classiquenewsTOURS, Opéra. MOZART : Cosi fan tutte. 4, 6, 8 octobre 2019. Nouvelle production événement à l’Opéra de Tours et pilier du répertoire : le dernier ouvrage du mythique duo Da Ponte / Mozart, Cosi fan tutte est le sujet de cette nouvelle lecture d’un chef d’oeuvre lyrique incontestable, créé à Vienne en janvier 1790. Le duo contemporain Benjamin Pionnier / Gilles Bouillon interroge l’étonnante modernité de la partition, l’une des plus sensuelles et nostalgiques jamais écrites par Wolfgang : Cosi fan tutte conclut le triptyque des opéras conçus par les deux génies des Lumières, après Les Noces de Figaro et Don Giovanni. Avant Marivaux et l’échiquier amer, mordant des faux semblants amoureux, Mozart et Da Ponte abordent les intermittences du cœur, la volatilité des serments partagés et l’étonnante inconstance des femmes (« toutes les mêmes ! », s’expriment en morale, le titre de l’ouvrage).

 

 

L’école de l’amour : cynique, cruelle, douloureuse…

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Plus cru voire cynique, l’opéra dépeint la cruauté de cœurs inconstants mais les jeunes hommes (Ferrando ténor et Guglielmo baryton) ont fait un pari risqué : parier sur la fidélité de leurs fiancées respectives (Fiordiligi et Dorabella), deux jeunes beautés napolitaines, écervelées et volages qui aux premiers inconnus rencontrés (certes de beaux étrangers orientaux qui sont en réalité leurs fiancés déguisés et interchangés), défaillent et s’alanguissent pour les nouveaux garçons, malgré les serments échangés. En pilotes amusés et parfaitement cyniques, deux endurcis, savourent la naïveté ici épinglée : la servante des deux fiancées, Despina ; Don Alfonso, vieux séducteur philosophe qui n’en est pas à son premier pari ni à sa première épreuve sentimentale ; il apprend à ses cadets, la douloureuse école de l’amour… d’ailleurs, l’opéra s’intitule aussi La Scuola degli amanti / L’école des amants… on ne saurait être plus clair.
Rival de Mozart à Vienne, le compositeur bientôt officiel, au service des Habsbourg, Antonio Salieri compose lui aussi une Ecole des amants : réintitulé précisément « la Scuola degli Gelosi » créé en 1778 / l’école des jaloux (ce qui revient au même) dont la verve et la virtuosité dans le genre buffa napolitain, n’égalent toute fois pas le génie ni la justesse de Mozart. La Scuola degli Gelosi affirme cependant l’intelligence rafraichissante d’un Salieri de 28 ans, doué d’une liberté d’invention proche de Mozart.

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Opéra de Toursboutonreservation
MOZART : Cosi fan tutte, 1790
Nouvelle production

Vendredi 4 octobre 2019 – 20h
Dimanche 6 octobre 2019 – 15h
Mardi 8 octobre 2019 – 20h

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Opéra buffa en deux actes
Livret de Lorenzo da Ponte
Créé le 26 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne
Production de l’OpĂ©ra de Tours

Durée : environ 3h30 avec entracte

Direction musicale: Benjamin Pionnier
Mise en scène: Gilles Bouillon
Décors: Nathalie Holt
Costumes: Marc Anselmi
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Fiordiligi : Angélique Boudeville
Dorabella : Alienor Feix
Despina : Dima Bawab
Ferrando : Sébastien Droy
Guglielmo : Marc Scoffoni
Don Alfonso : Leonardo Galeazzi

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Samedi 28 septembre – 14h30
Grand Théâtre – Salle Jean Vilar
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Grand Théâtre de Tours
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TOURS, Opéra. Nouvelle production de COSI FAN TUTTE de MOZART

MOZART-wolfgang-portrait-concerto-symphonie-jupiter-don-giovanni-mozart-critique-opera-sur-classiquenewsTOURS, Opéra. MOZART : Cosi fan tutte. 4, 6, 8 octobre 2019. Nouvelle production événement à l’Opéra de Tours et pilier du répertoire : le dernier ouvrage du mythique duo Da Ponte / Mozart, Cosi fan tutte est le sujet de cette nouvelle lecture d’un chef d’oeuvre lyrique incontestable, créé à Vienne en janvier 1790. Le duo contemporain Benjamin Pionnier / Gilles Bouillon interroge l’étonnante modernité de la partition, l’une des plus sensuelles et nostalgiques jamais écrites par Wolfgang : Cosi fan tutte conclut le triptyque des opéras conçus par les deux génies des Lumières, après Les Noces de Figaro et Don Giovanni. Avant Marivaux et l’échiquier amer, mordant des faux semblants amoureux, Mozart et Da Ponte abordent les intermittences du cœur, la volatilité des serments partagés et l’étonnante inconstance des femmes (« toutes les mêmes ! », s’expriment en morale, le titre de l’ouvrage).

L’école de l’amour : cynique, cruelle, douloureuse…

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Plus cru voire cynique, l’opéra dépeint la cruauté de cœurs inconstants mais les jeunes hommes (Ferrando ténor et Guglielmo baryton) ont fait un pari risqué : parier sur la fidélité de leurs fiancées respectives (Fiordiligi et Dorabella), deux jeunes beautés napolitaines, écervelées et volages qui aux premiers inconnus rencontrés (certes de beaux étrangers orientaux qui sont en réalité leurs fiancés déguisés et interchangés), défaillent et s’alanguissent pour les nouveaux garçons, malgré les serments échangés. En pilotes amusés et parfaitement cyniques, deux endurcis, savourent la naïveté ici épinglée : la servante des deux fiancées, Despina ; Don Alfonso, vieux séducteur philosophe qui n’en est pas à son premier pari ni à sa première épreuve sentimentale ; il apprend à ses cadets, la douloureuse école de l’amour… d’ailleurs, l’opéra s’intitule aussi La Scuola degli amanti / L’école des amants… on ne saurait être plus clair.
Rival de Mozart à Vienne, le compositeur bientôt officiel, au service des Habsbourg, Antonio Salieri compose lui aussi une Ecole des amants : réintitulé précisément « la Scuola degli Gelosi » créé en 1778 / l’école des jaloux (ce qui revient au même) dont la verve et la virtuosité dans le genre buffa napolitain, n’égalent toute fois pas le génie ni la justesse de Mozart. La Scuola degli Gelosi affirme cependant l’intelligence rafraichissante d’un Salieri de 28 ans, doué d’une liberté d’invention proche de Mozart.

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Opéra de Toursboutonreservation
MOZART : Cosi fan tutte, 1790
Nouvelle production

Vendredi 4 octobre 2019 – 20h
Dimanche 6 octobre 2019 – 15h
Mardi 8 octobre 2019 – 20h

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Opéra buffa en deux actes
Livret de Lorenzo da Ponte
Créé le 26 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne
Production de l’OpĂ©ra de Tours

Durée : environ 3h30 avec entracte

Direction musicale: Benjamin Pionnier
Mise en scène: Gilles Bouillon
Décors: Nathalie Holt
Costumes: Marc Anselmi
Lumières: Marc Delamézière

Fiordiligi : Angélique Boudeville
Dorabella : Alienor Feix
Despina : Dima Bawab
Ferrando : Sébastien Droy
Guglielmo : Marc Scoffoni
Don Alfonso : Leonardo Galeazzi

Choeur de l’OpĂ©ra de Tours
Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours

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Samedi 28 septembre – 14h30
Grand Théâtre – Salle Jean Vilar
ConfĂ©rence sur l’opĂ©ra Cosi fan tutti – EntrĂ©e gratuite

Grand Théâtre de Tours
34 rue de la Scellerie
37000 Tours

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Ouverture du mardi au samedi
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Salieri, gĂ©nie du buffaLIRE notre critique du cd SALIERI : La Scuola de’Gelosi, Venise /1778, version viennoise de 1783 (livret de Da Ponte Ă  partir de l’original de Mazzola). ComĂ©die en deux actes – / Werner Ehrhardt (3 cd DHM – 2015) – parution fĂ©vrier 2017
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ARTE diffuse le nouveau Cosi fan tutte d’Aix 2016

mozart-portrait-xixARTE, ce soir, 22h20. Mozart: Cosi fan tutte. Depuis Aix en Provence, voici l’opéra des amours contrariés où deux couples de jeunes amants apprennent la trahison, l’oubli, les blessures des serments tués. Au départ, Ferrando (le ténor) aime Dorabella (la mezzo) et Guglielmo (le baryton), Fiodiligi (la soprano) : tout est en ordre dans cette Naples du XVIIIè. Mais, provoquant le sort au risque de tout perdre, les deux fiancés parient avec Don Alfonso, un aventurier qui a roulé sa bosse, que leurs aimées jamais ne les trahiront : c’est mal connaître le coeur des femmes, volages et légères : « ainsi font-elles toutes », / Cosi fan tutte. Aidé de sa complice délurée, elle aussi bien peu naïve sur le monde et les hommes, la servante Despina, attachée au service des deux belles, Alfonso démontre la facilité avec laquelle Fiordiligi et Dorabella s’amourache du fiancé de l’autre, en un croisement des attractions de plus troublantes. Déguisés en turcs frais arrivés au port de Naples, les deux jeunes hommes titillent le désir des deux jeunes femmes auxquelles leurs fiancés ont fait croire qu’ils sont partis à la guerre. Ecole du désenchantement, expérience cynique de la réalité de l’amour, Cosi fan gutte est le dernier opéra écrit avec Da Ponte. Mozart s’y révèle expert de la fragilité et de l’inconstance. Tout ici palpite et s’aimante pour mieux perdre la raison des sentiments. Et c’est le couple des manipulateurs, les « vieux » contre les jeunes, Alfonso/Despina, qui jubilent en coulisse : la réalité a vaincu la naïveté. Que donnera la nouvelle production présentée en juillet 2016 par le Festival d’Aix ? C’est un spectacle d’autant plus attendu que l’opéra est emblématique de l’événement provençal, participant à sa première édition en 1958 (et dans une distribution déjà éblouissante qui est restée légendaire, associant dans les deux rôles féminins, les deux Teresa de l’heure, Berganza et Stich Randall, sous la baguette de Hans Rosbaud). Aix 2016 saura-t-il conserver son âme poétique fou en régénérant l’irrépressible sensibilité mozartienne ? Réponse ce soir vendredi 8 juillet 2016 sur Arte, à partir de 22h20.

fragonard-mozart-cosi-fan-tutte-582-390-aix-en-provence-reviw-presentation-compte-rendu-critique-classiquenews-cosi-fan-tute-christophe-honore

INFOS PRATIQUES sur le site d’Arte :
http://concert.arte.tv/fr/cosi-fan-tutte-de-mozart-au-festival-daix-en-provence-2016

distribution :

Kate Lindsey – Dorabella
Sandrine Piau – Despina
Lenneke Ruiten – Fiordiligi
Joel Prieto – Ferrando
Nahuel di Pierro – Guglielmo
Rod Gilfry – Don Alfonso

Freibrugerbarockorchester
Louis Langrée, direction
Christophe Honoré, mise en scène

Illustration : « je t’aime, moi non plus ». Désordre et trouble du sentiment amoureux par Fragonard (Le Verrou, DR)

 

Nouveau Cosi fan tutte Ă  Aix

aix-en-provence-logo-2015Aix. Mozart : Cosi fan tutte : 30 juin – 19 juillet 2016. La production Ă©vĂ©nement du festival aixois 2016 est ce nouveau Cosi, dernier opĂ©ra de la trilogie Mozart / Da Ponte dont on ne cesse de mesurer sans l’épuiser, la justesse Ă©motionnelle entre cynisme un rien pervers, et innocence Ă©prouvĂ©e. L’ouvrage créé le 20 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne est sous titrĂ© surtout : l’école des amants. Car un duo complice d’une exquise drĂ´lerie cynique et ironique Ă©duque deux jeunes couples sur les vertiges et morsures amoureuses.
Il suffit que les fiancés en titre (Ferrando et Guglielmo) s’absentent pour que leurs amoureuses, jurant pourtant fidélité et loyauté à leurs aimés avant leur départ, ne se laissent séduire par d’autres plus appétissants encore : de (faux) nouveaux officiers turcs, frais débarqués dans cette Naples, saisie par la torpeur d’un été harassant…

Mozart portraitXECHIQUIER ET LABYRINTHE AMOUREUX. C’est qu’ici, Don Alfonso, vieil aventurier qui en connaît plus sur le cœur des femmes que quiconque, a parié cher que les demoiselles tromperaient serments et voeux prononcés, … un affront pour les fiancés ainsi trahis qui apprennent le dur et âpre langage amoureux, grâce aussi à la vivacité mordante de la servante Despina, vraie nourrice espiègle des deux jeunes femmes : Dorabella et Fiordiligi. L’esprit de Mozart atteint des sommets d’élégance profonde, de sensualité mélancolique, infiniment sensible aux vertiges éprouvés par ses jeunes protagonistes : Fiordiligi et Dorabella désespèrent, s’alanguissent puis succombent à la tentation des nouveaux arrivants, tandis que les garçons, trahis, humiliés, pris dans les rets de leur propre comédie, éprouvent les brûlures de la solitude et de l’abandon (Ferrando).
L’opéra de 1790 n’a pas pris une ride tant la justesse de la musique et l’exquise expression des sentiments nous parlent aujourd’hui. La nouvelle production aixoise affiche une distribution de chanteurs plutôt inconnus en France, sauf l’excellente soprano Sandrine Piau, mozartienne accomplie qui devrait pétiller et jubiler dans le rôle de la servante déjantée, émancipée, complice en diable d’un Alfonso pervers. Sur le plan scénique, qu’en sera-t-il ? La dernière production de Cosi à Aix qui ait vraiment compté, demeure celle de Patrice Chéreau, déployée dans les coulisses d’un théâtre… Pour ceux qui apprécie un Mozart enlevé, élégant, profond, préférez les dates avec l’excellent mozartien Jérémie Rhorer, récent ambassadeur d’un Enlèvement au Sérail, du même Mozart, saisissant de vérité et de vivacité.

 

 

 

Cosi fan tutte de Mozart au Festival d’Aix en Provence
Aix en Provence, Théâtre de l’Archevêché
Les 30 juin, puis 2, 5, 8, 11, 13, 15, 17 et 19 juillet 2016
9 représentations

Fiordiligi : Lenneke Ruiten
Dorabella : Kate Lindsey
Despina : Sandrine Piau
Ferrando : Joel Prieto
Guglielmo : Nahuel di Pierro
Don Alfonso : Rod Gilfry

Freiburger Barockorchester
Louis Langrée / Jérémie Rhorer (17 & 19 juillet), direction musicale
Christophe Honoré, mise en scène

 

 

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RADIO, en direct.
Diffusion sur France Musique, mardi 5 juillet 2016, en direct, Ă  21h30

autres diffusions à suivre sur France Musique, au Festival d’Aix en Provence 2016 :

Mercredi 6 juillet, en direct / Théâtre de l’Archevêché
22h : Il Trionfo

Jeudi 7 juillet, en direct / Grand Théâtre de Provence
19h30 : Pelléas & Mélisande

 

 

Compte rendu, opéra. Marseille, Opéra. Le 19 avril 2016. Mozart : Cosi fan tutte. Lawrence Foster, Pierre Constant.

UNE OEUVRE DE SON TEMPS, INTEMPORELLE … Si on veut bien croire, pour entrer dans le jeu misogyne de l’opĂ©ra, que CosĂ­ fan tutte ,â€Qu’ainsi font-elles toutes’, en trahissant, heureusement, ainsi ne font-ils pas tous(les metteurs en scène) qui, miracle aujourd’hui, se contentent, pour notre bonheur, de respecter texte et musique sans besoin de transposer, de transporter l’œuvre dans quelque insolite Mac Do ou lointaine galaxie : une recherche acharnĂ©e d’originalitĂ© de temps et lieu qui sent depuis

longtemps le lieu commun ranci. Bref, on redécouvre tout bêtement que, comme Le Nozze di Figaro, Cosí fan tutte, loin de l’opéra baroque et seria mythologique ou historiciste, sont bien ancrés, avec leurs personnages et situations, dans ce XVIIIesiècle des Lumières, avec ses ombres, là sociales pré-révolutionnaires, ici psychologiques, solairement libertines et ombreusement perverses.

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)Le cœur farcesque de l’intrigue, le pari de deux amoureux pris au jeu d’un roué libertin cynique, le faux départ des deux amants pour une guerre subite, s’il se justifie à l’époque où l’Empereur Habsbourg d’Autriche tente de reconquérir les anciens Pays-Bas espagnols et, l’Espagne, sa Naples perdue, devient invraisemblable dans tant de mises en scènes laborieusement tirées vers notre époque surinformée par médias, téléphone internet : même la farce a besoin d’un minimum de vraisemblance car du postulat du pari découle tout le déroulement logique de la suite des événements. Si le retour des amoureux déguisés en nobles turcs ou valaques (la Turquie fait alors face à Naples) est dans la tradition des turqueries de l’époque et du goût bien attesté des travestissements, déjà assez incroyable même si l’anecdote, dont furent victimes deux dames de Ferrare à Vienne ou isolées dans la sensuelle Naples, sur laquelle se fonde l’opéra est paraît-il réelle, elle serait absurde aujourd’hui avec ces faux Albanais richissimes, même pas migrants, outrancièrement travestis d’habits traditionnels.

Sextuor exceptionnel

 

img_6526_photo_christian_dresse_2016Certes, l’opéra n’est réaliste que dans les sentiments, qui ne sont pas d’un temps, mais intemporels. Justement, sans invoquer la filiation avec le conte de La Fontaine et l’opéra-bouffe de Dauvergne Les Troqueurs (1753) sur l’échange des fiancées, cette œuvre semble emblématique de toute la  frivolité et l’inconscience d’une société aristocratique qui danse en 1790 sur un volcan (ici, le Vésuve!) révolutionnaire : Marie-Antoinette, la sœur de l’empereur commanditaire, et sœur légère de nos héroïnes, sera guillotinée bientôt. Despina, dans ses récriminations contre ses patronnes, est cousine de Figaro de Beaumarchais, même édulcoré par la censure de Vienne dans l’opéra. La cruauté froidement expérimentale de l’épreuve et ses déguisements révélateurs, très Marivaux, le cynisme assez Laclos (Les Liaisons dangereuses), digne du libertin à l’œil froid de Sade, sont bien des divertissements d’époque d’une classe sociale oisive et décadente que ne biffe pas le bouffe de ce dramma giocoso. Cosí est bien la captivante émanation captée par deux génies, le librettiste et le musicien, de l’air du temps fol et léger d’un Ancien Régime à son crépuscule qui vit naître l’œuvre et qui va mourir avec la Révolution. Et c’est en étant de son temps, profondément frivole, qu’il parle au nôtre en profondeur.

Réalisation et interprétation

Bains… Le rideau se lève non sur un de ces cafĂ©s devenus alors Ă  la mode, mais sur les vapeurs sensuelles d’un bain turc oĂą les deux jeunes officiers demi-nus, fiers de leur corps, et leur philosophe d’ami Don Alfonso, le cerveau, suent, mijotent et se font plus ou moins cajoler par de plus ou moins rudes masseurs enturbannĂ©s, prĂ©lude logique Ă  la proche Turquie adriatique et turquerie drapĂ©e : culture du corps pour le culte du cĹ“ur dont dissertent ces gentilshommes oisifs avec une voluptĂ© volubile sur les mĂ©rites respectifs de leurs belles. Lieu mâle de rencontre tout occupĂ© des femmes. Se mettre Ă  nu engage Ă  la confidence et Ă  la vĂ©ritĂ©, mais qui dĂ©cide, ici, paradoxalement, du mensonge et du dĂ©guisement du pari : Ă  vĂ©ritĂ© drapĂ©e, menteurs attrapĂ©s.

Lit… Le bain a la creuse rotonditĂ© matricielle des thermes romains, qui est souvent celle de l’architecture napolitaine du baroque urbain. Sobre scĂ©nographie modulable de Roberto PlatĂ©, qui devient dès la seconde scène, l’appartement des deux fiancĂ©es, fermĂ© d’une immense porte persienne, ouverte sur une abstraite bande jaune et un bleu du ciel ou de la mer, qui Ă©vacue l’encombrement dĂ©coratif : seul Ă©lĂ©ment de dĂ©cor, un sensuel Saint-SĂ©bastien alangui sur son tronc d’arbre, apparemment Ă©rotique objet de dĂ©votion des deux sĹ“urs, que l’on dĂ©couvre s’éveillant langoureusement dans un lit qui trĂ´ne ostensiblement au milieu du vaste espace, surmontĂ© du voilage d’un baldaquin ou ciel de lit —promettant le septième— objet Ă  peine lĂ©gèrement voilĂ© de tous les dĂ©sirs latents ou avouĂ©s : l’enjeu dĂ©voilĂ© de l’affaire, le lieu des tendres combats plus amoureux que guerriers. Le plaisir de Dorabella qui s’y attarde paresseusement signe d’avance sa sensualitĂ© alors que le baldaquin drapera la pudeur de sa sĹ“ur ou couronnera du voile ses rĂŞves matrimoniaux.

La haute porte se fermera sur l’injonction de Dorabella jouant la tragédie laissant percer ombre et lumière striée des persiennes, pénombre mentale des sentiments indécis ; et une fenêtre enchâssée donnera plus tard à Don Alfonso le regard du voyeur en surplomb de sa trame sur le drame qui vivent les malheureuses dupées, et la cruelle duperie découverte par Ferrando. Les éclairages de Jacques Rouveyrolles disent les heures qui passent et le passage des émotions, des sentiments de l’ombre à la lumière brutale de la révélation.

Dans la tonalité générale de beige, les costumes tout aussi sobres de Jacques Schmidt et Emmanuel Peduzzi, mettent en valeur les soieries, les châles colorés des faux Valaques (plutôt des Touaregs, des hommes bleus du désert), le corsage vert et la tournure de Despina. Un parti pris minimaliste qui évacue, avec la barque, les chœurs chantant dans un lointain peu audible. Cela concentre l’attention sur le jeu des six protagonistes et la mise en scène de Pierre Constant, riche de cette pauvreté visuelle mais qui, sans l’encombrer, remplit le vaste espace de trouvailles scéniques bien venues, malgré un mariage final bien a minima pour des époux opulents a maxima à ce qu’on nous en a dit : : retour au statut quo, noces sans faste, néfastes?

cosi fan tutte lawrence foster img_6133_photo_christian_dresse_2016On aime, entre autres signes, ces soieries, ces châles orientaux dont on sent bien lorsque les filles se les passent, qu’ils outrepassent l’ornement pour exprimer la possession et la passion du sentiment nouveau, comme Fiordiligi, lucide, se l’enlève comme exorcisme pour revêtir le manteau protecteur de son fiancé à l’amour duquel elle se range après le dérangement de l’émoi physique avec le faux Turc. On avait déjà bien vu, pendant son premier grand air où elle chasse les intrus, l’humour dans sa tentative de ne pas entrer dans ce nœud ni habits en tentant de déchiqueter le lien de la longue écharpe et, faute d’y parvenir, la tordant convulsivement, ne faisant que la nouer davantage. Barrière à l’affrontement ou ancien lieu de rencontre entre Despina et Alfonso, le lit central, aux barreaux démontés, sera aussi champ et armes de bataille entre les prétendants et les prétendues offensées qui les bombardent de ces oranges qu’ils leur ont offertes. Mais le don de l’orange de Guglielmo, accepté par Dorabella, devient promesse de se donner. On ne sait si le metteur en scène a pensé à la symbolique platonicienne, mais non platonique, dans certains pays méditerranéens de l’orange coupée en deux, dont on dit que chaque sexe doit chercher obstinément l’autre : la moitié qui lui convient, samoitié. À l’évidence, le masque fait advenir la vérité des caractères et la correspondance des voix assortis : la quadrature du cercle de l’orange puisque, les masques déposés, on en revient à la fausse donne conventionnelle de départ : le Don Juan Guglielmo avec sa douce moitié Fiordiligi qu’il trompera, la frivole Dorabella avec le tendre Ferrando qu’elle cocufiera. À moins de rêver à l’harmonie des contraires.

Notamment dans les finales d’actes concertants, le rythme, est souvent vif au risque de petits décalages —parfois inévitables dans le spectacle vivant— sans la parfaite musicalité et maîtrise des interprètes qui corrigent vite, jouent et chantent avec une égale crédibilité, soumis à la baguette rigoureuse du chef Lawrence Foster. On connaît le sens de l’humour  de ce dernier et, on a beau connaître son Cosí par cœur, note à note et parole à parole, on reste encore étonné d’en découvrir, avec émerveillement, des effets instrumentaux ironiques, humoristiques qui soulignent, surlignent, ou contredisent, les tirades pompeuses des protagonistes. Un régal de discours orchestral qui sertit de joyaux les paroles de Da Ponte, dont les récitatifs, vifs et inventifs, sont joliment brodés avec esprit au pianoforte par un interprète malheureusement omis dans la distribution.

L’œuvre requiert un sextuor vocal sans faiblesse et nous fûmes ici dans l’excellence. Avec ses airs solistes dans une répartition équilibrée qui correspond aux exigences du temps, deux pour le premier et second soprano (selon la terminologie de l’époque) mais avec une longueur et une difficulté plus grandes pour Fiordiligi et une amorce d’air et, récit obligé et arioso supplémentaire pour elle (« Fra le amplessi… »), deux pour Despina, deux airs pour les amants, tous plus brefs, et brévissimes interventions d’Alfonso, Cosí fan tutte est un opéra qu’on dirait madrigalesque tant les ensembles sont importants et complexes, duos, trios, quatuors, quintettes, sextuors. Aucune faille dans cette distribution jeu et chant d’artistes aussi bons musiciens qu’acteurs.

À Don Alfonso, sachant alléger sa voix pour la volubilité de sa première scène, Marc Barrard prête sa faconde ironique mais, sous l’apparente bonhomie, une noirceur vocale qui colore le cynique philosophe d’une inquiétante dose de perversité jouisseuse à contempler, de sa fenêtre, les souffrances des marionnettes qu’il manipule. Il a une digne partenaire dans la rayonnante maturité de la Despina d’Ingrid Perruche, piquante et picaresque, voix corsée pour femme, sinon du monde par injustice sociale, de ce monde, de cette terre, dont elle nous fait sentir avec émotion qu’elle en a une expérience pas forcément rose : sans doute une grande âme trahie par la vie.

 

 

 

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Le quatuor des amants est d’une fraîcheur et d’une jeunesse qui semblent directement issues de l’œuvre elle-même : si le complot est né de l’esprit pervers d’un homme mur et roué, qui, sinon d’imprudents hommes jeunes peuvent y entrer et qui, sinon de naïves oiselles et demoiselles y succomber? Beauté physique et vocale sont l’apanage de ces jeunes chanteurs. Imposant une voix pleine d’assurance virile pour ce sympathique personnage outrecuidant, le baryton basse Josef Wagner campe un Guglielmo gandin, grand gaillard goguenard et élégamment égrillard, dont on entend vite qu’il a sa moitié d’orange dans la chaleur vocale et la féminité chantante à tous niveaux de la belle Dorabella de Marianne Crebassa, qui ne se laisse pas si facilement dorer la pilule : à séducteur, séductrice et demie, voix de voluptueux velours sans lourdeur, admirable dans sa parodie d’air tragique, aimable et légère dans le survol, sans poser, sans peser, au charme irrésistible, de son second air, « à amore un ladroncello… »

Les deux voix aiguës se marient également de manière idéale (ce qui rend cruel le retour final aux couples désassortis). Beau gosse mais gugusse naïf et touchant, Frédéric Antoun, a une stature athlétique digne du gymnase et bain du début, force qui rend plus touchante sa faible figure brisée  d’amant trahi : argentée, la voix est large, solide sur toute sa tessiture, élégiaque pour dire l’ardeur amoureuse, puissante dans le déchirement. Avec une certaine réserve pudique, Guanqun Yu, Fiordiligi, lui semble prédestinée : douceur du timbre, léger velours du grave, elle se lance vaillamment dans les deux airs terribles vocalement, hérissés de difficultés du grave aux sauts aigus, avec un bonheur de tessiture, de timbre et d’expression qui bouleversent.

Surtitres plats

Dans la rĂ©ussite totale de ce spectacle, on regrettera la platitude des surtitres. Pour les spectateurs qui ne comprennent pas l’italien et la langue savoureuse et savante de Da Ponte, parfois bardĂ©e de parodies Ă©rudites du latin, de plaisantes rĂ©fĂ©rences mythologiques, ce ne sont pas ces surtitres qui en donneront la moindre idĂ©e. Certes, on ne peut traduire toute l’abondance du texte, mais, mĂŞme sans contresens, ils sont synthĂ©tiques Ă  l’excès, rĂ©sumĂ©s abusivement et gomment systĂ©matiquement les images pittoresques, les traits humoristiques et dĂ©pouillent les personnages comme Alfonso de sa  culture latine (finem lauda), Guglielmo de sa mâle verdeur langagière de soldat et Despina, de la populaire truculence de ses jurons : son Caspita ! (â€Saperlipopette’, â€non d’une pipe’), son vigoureux Corpo di Satanasso ! (â€Par la queue du Diable !’, cette queue du diable qu’elle invitait les filles Ă  connaĂ®tre dans son air) sont banalisĂ©s Ă  la simple interjection et l’ardent VĂ©suve que la Napolitaine Dorabella sent dans son cĹ“ur est affadi en quelconque « volcan ».

 

 

 

Compte rendu, opéra. Marseille, Opéra. Le 19 avril 2016. Mozart : Cosi fan tutte. Lawrence Foster, Pierre Constant.

 

COSĂŤ FAN TUTTE Ă  l’OpĂ©ra de Marseille

Dramma giocoso en deux actes (1790)

Musique de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

Livret de Lorenzo da Ponte (1749-1838)

Les 19, 21, 24 , 26, 28 avril 2016

Fiordiligi : Guanqun Yu
Dorabella : Marianne Crebassa
Despina : Ingrid Perruche ; Don Alfonso : Marc Barrard ;
Ferrando : Frédéric Antoun
Guglielmo : Josef Wagner

Orchestre et Chœur (Emmanuel Trenque)  de l’Opéra de Marseille

Direction musicale : Lawrence Foster.

Mise en scène : Pierre Constant. Décors : Roberto Platé. Costumes : Jacques Schmidt et Emmanuel Peduzzi. Lumières : Jacques Rouveyrolles.

 

 

Photos © Christian Dresse / Dorabella, maillon faible des deux sœurs (Perruche,Yu, Crébassa) ;

Compte rendu, opéra. Toulon, Opéra. Le 22 novembre 2015. Mozart : Cosi fan tutte. Gilles Bouillon, mise en scène.

Ainsi font-ils tous (les metteurs en scène) a-t-on envie de parodier la traduction du titre. Transposé de son XVIIIe siècle finissant à de vagues années 50, qui occupent depuis longtemps déjà tant de scènes sans qu’on sache pourquoi, effet de mode déjà démodé de tant de répétitions, transplanté de Naples et son Vésuve symbolique dans un arbitraire bord du placide lac de Côme, situé dans une vaste demeure sans charme, le charmant et cruel opéra perd beaucoup du sien.

 

 

 

Inutile « modernisation » et contexte de l’œuvre

 

 

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Cela apporte-t-il quelque chose à l’œuvre ? Non. Cela enlève-t-il ? Oui. Le cœur de l’intrigue, le faux départ des deux amants pour une guerre subite, s’il se justifie à l’époque où l’Empereur Habsbourg d’Autriche tente de reconquérir les anciens Pays-Bas espagnols et, l’Espagne, sa Naples perdue, devient invraisemblable dans un XXe siècle surinformé par radio et téléphone. Si le retour des amoureux déguisés en nobles turcs ou valaques (la Turquie fait alors face à Naples) est dans la tradition des turqueries de l’époque et du goût bien attesté des travestissements, déjà assez invraisemblable même si l’anecdote, dont furent victimes deux dames de Ferrare à Vienne ou isolées dans la sensuelle Naples, sur laquelle se fonde l’opéra est paraît-il réelle, elle devient absurde aujourd’hui avec ces faux Albanais richissimes, même pas migrants. Bien sûr, l’opéra n’est réaliste que dans les sentiments. Justement, sans invoquer la filiation du conte de La Fontaine et l’opéra bouffe de Dauvergne Les Troqueurs (1753) sur l’échange des fiancées, toute la frivolité et l’inconscience d’une société aristocratique qui danse en 1790 sur un volcan (le Vésuve !) révolutionnaire est ainsi gommée : Marie-Antoinette, la sœur de l’empereur commanditaire, et sœur légère de nos héroïnes, sera guillotinée bientôt. La cruauté froidement expérimentale de l’épreuve et ses déguisements révélateurs, très Marivaux, le cynisme assez Laclos (Les Liaisons dangereuses), digne du libertin à l’œil froid de Sade, disparaît aussi sous un traitement simplement bouffe de ce dramma giocoso arraché à l’empreinte folle et légère d’un Ancien Régime à son crépuscule sanglant qui vit naître l’œuvre et qui va mourir. Le contexte historique et culturel est autrement plus significatif et riche que cette décontextualisation gratuite.

Non, la littérature du XVIIIe siècle n’invente pas « l’amour-passion » comme semble le croire Bernard Pico, dramaturge, dans sa par ailleurs intéressante « Note d’intention ». Sans invoquer « la sentimentalité chevaleresque » qu’il cite (confusion avec la « troubadouresque » qui va du serf d’amour à la Belle Dame sans merci, l’amour courtois, dans lequel le héros est le vaincu d’amour, et l’amour chevaleresque, dans lequel la femme est la récompense consentante du héros vainqueur), il n’est que de voir la Carte du Tendre, tous les traités des passions, des affects qui fleurissent à l’époque baroque précédente, dont les héroïnes raciniennes, les Lettres de la religieuse portugaise de Guilleragues sont pratiquement des illustrations littéraires, pour s’en tenir simplement aux références françaises. On lui concède volontiers l’heureuse formule de « cette jeunesse dorée qui a le temps de prendre le temps » (encore que tout se déroule en un jour…), oisiveté malgré tout plus caractéristique d’une société de cour et de salons que des années 50 de suractivité et de reconstruction au sortir de la guerre. Quant à faire de Despina, soubrette, une « cousine éloignée des deux sœurs », c’est gommer, par sa proximité familiale, sa familiarité impertinente de servante critique, et révoltée de l’inégalité de sa condition, cousine ou sœur, plutôt, non du Figaro édulcoré par force des Noces, mais de Beaumarchais : la Révolution est là.

Il reste que les costumes (Marc Anselmi), dans leur transpositions moderne, sont justes par les formes, pimpants par leurs fraîches couleurs joliment harmonisées entre les personnages, le tout bien servi et non contrarié par les lumières douces de Marc Delamézière. À défaut d’être somptueux, le décor néo Art Déco années 50 (Nathalie Holt), est efficace, avec cette baie à rideaux, théâtre dans le théâtre, qui permet les effets justement théâtraux, notamment de Guglielmo.

La mise en scène de Gilles Bouillon est d’une remarquable vivacité, avec beaucoup de trouvailles et même les deux amoureux cachés ou couchés sous la table de billard, sorte de redondance visuelle et auditive de leur foi en la fidélité de leurs belles, est moins incongru qu’égrillard, bien que ce voyeurisme soit un thème libertin récurrent dans la littérature et la peinture érotiques du XVIIIe siècle. Les queues de billard brandies deux fois comme des épées, sont drôles mais neutralisent, par leur bouffonnerie, le duel d’honneur possible dans ce Dramma giocoso, drame joyeux, mais tout de même drame comme est qualifiée l’œuvre par ses auteurs et non opera buffa comme dans le programme. Le jeu d’acteurs est également remarquable, homogène : tous les chanteurs sont crédibles même dans l’incroyable travestissement.

À la tête d’un Orchestre de l’Opéra de Toulon, sensiblement heureux, aérien, galvanisé, le chef indonésien Darrell Ang donne d’entrée une vivacité nerveuse, juvénile, à cette musique pétillante, mais en caresse aussi la sensualité, la volupté en promesses, avec toute l’élégance que requiert cet équilibre d’une œuvre d’un temps où le plaisir, le plaisir de vivre, même avec ses cruautés, étaient un art. On admire aussi comment il guide des chanteurs, les protège dans cette partition où le moindre écart est une incartade de mauvais goût. Les récits sont accompagnés avec justesse historique, au pianoforte par Béatrice Skaza, qui surprend agréablement, mais semblent s’estomper un peu ensuite.

Sans être exceptionnel, le plateau est assez homogène. Sans avoir la noirceur de la voix de basse qu’on prête en général à Don Alfonso, le machiavélique auteur de la trame, Riccardo Novaro, baryton, en a la prestance, une certaine froideur cruelle et, surtout, une vélocité admirable qui ne « savonne » jamais les notes rapides redoutables qu’on semble entendre parfois pour la première fois. Le ténor uruguayen Leonardo Ferrando dont le nom est le prénom du héros qu’il incarne, est un Ferrando de belle allure, sensible, touchant t d’une musicalité irréprochable. Contrastant à ses côtes, sa faconde féconde, le baryton Alexandre  Duhamel, fanfaronne avec bonheur, vibrionnant, tourbillonnant, étourdissant, doté d’un organe (vocal) que nul n’ignore. Par ailleurs, on l’a doté, à la place de son air plus bref, ambigu dans ses images (son éloge du pied, du nez, de la moustache virile, (« Non siate ritrose, occhietti vezzose… », d’un air beaucoup plus long, une sorte de catalogue comparatif de ses mérites avec nombre de héros mythologique.

Des récitatifs sont par ailleurs restitués mais, malheureusement, on coupe le dernier air de Dorabella (« à Amore un ladroncello… ») où la jeune femme exprime sa légère philosophie de l’amour pour convaincre sa sœur de céder. Elle est campée par la mezzo Marie Gautrot, sur laquelle on ne hasardera pas de jugement téméraire hâtif : souffrante ce jour-là, elle se tire cependant avec honneur de son premier air grandiloquent et des ensembles si nombreux, sans qu’on puisse rien hasarder sur son timbre dans ces conditions. À ses côtés, grave et médium corsés dignes d’un mezzo, en Fiordiligi, la soprano Marie-Adeline Henry, malgré une voix manquant d’homogénéité, avec un aigu parfois largement arraché, manifeste un grand contrôle technique même de cette faille, réussit des nuances délicates et campe une héroïne émouvante dans ses fragilités même d’écueil dans la tempête. Mais la servante est ici la maîtresse : campée avec autorité scénique et vocale par Anna Kasyan, soprano au riche registre, au médium coloré : cigarette au bec, acerbe, elle observe les deux sœurs geignardes avec plus de distance ironique que de compassion, digne émule ou en intrigue rivale d’un Don Alfonso dont elle ravale la morgue des prétentions séductrice, même roulée par lui.

En fanfare, les chœurs (Christophe Bernollin) si brefs s’amusent longuement en mesure martiale avec nous.

Da Ponte/Mozart : Cosí fan tutte, Dramma giocoso en deux actes (1790) à l’Opéra de Toulon
Les 22, 24, 27 novembre 2015.
Direction musicale : Darrell Ang
Orchestre et chœur de l’Opéra de Toulon
Mise en scène : Gilles Bouillon. Dramaturgie : Bernard Pico. Décors : Nathalie Holt. Costumes : Marc Anselmi. Lumières Marc Delamézière.

Distribution
Fiordiligi : Marie-Adeline Henry ; Dorabella : Marie Gautrot ; Despina : Anna Kasyan ; Ferrando : Leonardo Ferrando ; Guglielmo : Alexandre  Duhamel ; Don Alfonso : Riccardo Novaro .

Illustrations : © Frédéric Stéphan

Anna Kassyan chante Despina Ă  Toulon

kassian-anna-imogene-bellini-2013Toulon, OpĂ©ra. Mozart : Cosi fan tutte. Les 22, 24 et 27 novembre 2015. L’excellente production de Cosi fan tutte signĂ©e Gilles Bouillon, vue Ă  l’OpĂ©ra de Tours (octobre 2014)  fait escale Ă  Toulon avec une distribution pĂ©tillante oĂą dominent les talents ciselĂ©s de l’irrĂ©sistible Anna Kassyan (1er Prix du Concours Bellini 2013) et le baryton Alexandre Duhamel. La première connaĂ®t d’autant mieux le rĂ´le qu’elle incarne, l’astucieuse et truculente servante Despina qu’elle a chantĂ© le personnage dans la version dĂ©jantĂ©e, dĂ©poussiĂ©rĂ©e et pour certains provocante du chef Teodor Currentzis, dans son intĂ©grale des opĂ©ras de Mozart et de da Ponte chez Sony classical. Le second poursuit une carrière assurĂ©e et marquĂ©e par le sens de la finesse : son Guglielmo; ardent, dĂ©pitĂ© et finalement mĂ©tamorphosĂ©, devrait convaincre tout autant.
COSI-FAN-TUTTE-opera-Tours---photo-francois-BerthonDes trois livrets Ă©crits par Lorenzo da Ponte pour Mozart, celui de Cosi fan Tutte est le seul dont le sujet est une oeuvre originale. Les Noces de Figaro s’inspirent de la pièce de Beaumarchais, quant Ă  Don Giovanni, c’est l’un des nombreux avatars d’un mythe sĂ©culaire. Cet ouvrage est habitĂ© par l’esprit des Lumières et rappelle les comĂ©dies de Molière et de Marivaux avec leurs travestissements (Despina dĂ©guisĂ©e en notaire, les fiancĂ©s travestis en turcs…), faux-semblants, serviteurs insolents et personnages dupĂ©s : Alfonso donne aux cĹ“urs juvĂ©nile une belle leçon d’inconstance… DĂ©daignĂ© au XIXe siècle, Cosi dont on reprochait la pauvretĂ© du livret (Ă  torts), s’impose Ă  nous par la modernitĂ© noire et cynique de sa poĂ©sie sincère que depuis le milieu du XXe. Depuis, l’ouvrage d’une justesse irrĂ©sistible sur l’âme humaine et le dĂ©sir souverain, n’a plus quittĂ© le rĂ©pertoire.

boutonreservationCosi fan tutte de Mozart Ă  l’OpĂ©ra de Toulon
Les 22, 24 et 27 novembre 2015

Opera buffa en deux actes K 588 de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Livret de Lorenzo da Ponte (1749-1838)
Création : Vienne, Burgtheater, 26 janvier 1790

Direction musicale : Darrell Ang
Mise en scène : Gilles Bouillon
Fiordiligi : Marie-Adeline Henry
Dorabella : Marie Gautrot
Despina : Anna Kasyan
Ferrando : Leonardo Ferrando
Guglielmo : Alexandre Duhamel
Don Alfonso : Riccardo Novaro

Orchestre et choeur de l’Opéra de Toulon
Production de l’Opéra de Tours

Cosi fan tutte version Haneke

mozart_portraitArte. Mozart : Cosi fan tutte. Michael Haneke, dimanche 19 avril 2015, 23h. Une relecture au scalpel du “drame joyeux / Dramma giocoso” (même classification que pour Don Giovanni) de Mozart par le cinéaste Michael Haneke. La vision cinématographique cisèle un jeu d’acteurs d’une rare subtilité : la souffrance des jeunes qui sont ainsi éduqués à l’amour barbare par le couple de manipulateurs, Depsina et Ferrando. Troublés, désirants, Guglielmo et Dorabella se consument d’amour sous le jeu des premiers feux (ils finissent à moitié dénudés au II…). La justesse de la lecture d’Haneke révèle dans le jeu des regards et le chant du corps, des non dits terrifiants de frustration : en définitive, ce qu’il fait de la relation perverse, violente, entre Despina / Alfonso, chacun représentant l’intérêt de leur sexe au détriment de l’autre, est passionnant. Peu à peu, le spectateur découvre combien sous couvert d’éduquer les jeunes âmes aux brûlures de l’amour, ces deux vieux expérimentés règlent leur compte. Ils se vengent l’un de l’autre par personne interposée, donc se délectent de la souffrance que leur jeu produit.

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Sous l’autoritĂ© perverse d’Alfonso / Despina, les deux jeunes couples apprennent les dĂ©sillusions de l’amour…

 

 

 

Cosi version Michael Haneke : finesse et subtilité cyniques

Michael-HanekeLe soir oĂą le Teatro Real applaudissait Ă  tout rompre la première de ce Così fan tutte, Michael Haneke recevait Ă  Los Angeles l’Oscar du meilleur film Ă©tranger pour Amour, dĂ©jĂ  couronnĂ© d’une Palme d’or et de cinq CĂ©sars.  Pour sa deuxième mise en scène d’opĂ©ra, c’est aussi une vision de l’amour, cruelle et dĂ©senchantĂ©e, dĂ©voilĂ©e au public, dans une mise en scène d’un glaçant rĂ©alisme : l’esprit en Ă©moi met en relief la finesse multisĂ©mantique du livret Ă©crit par Mozart et Da Ponte. Haneke dirige les trois couples d’interprètes : Dorabella/Ferrando, et Fiorfiligi/Gugielmo, mais aussi les calculateurs-mentors Alfonso et Despina, aussi affectĂ©s que leurs jeunes victimes par les morsures d’amour ; les anciens amants mènent un jeu qui met en lumière leurs blessures. En attĂ©nuant la comique de surface du dramma giocoso de Mozart, Haneke fait ressortir sa profonde mĂ©lancolie, sa tristesse tendre, son cynisme radical et subtil : la vie et l’amour sont ocĂ©ans de dĂ©ception, d’amertume, de renoncement… Ceux qui croient Ă  l’amour, en demandent-ils trop Ă  la vie ? MĂŞme si une certaine lassitude s’installe Ă  force de dĂ©plorations et de prières vers un dessillement collectif (la perte de la saveur lĂ©gère et comique, faussement insouciante Ă©carte les effets de contrastes entre comique et tragique), de toute Ă©vidence, la mise en scène souligne combien texte et musique sont restĂ©s universels, d’une modernitĂ© incisive, bouleversante : sous couvert d’un pari stupide, ici les ĂŞtres fragiles sont prĂŞts Ă  imploser et perdre leur identitĂ©. Troublant et juste.  Dommage que cĂ´tĂ© voix, le niveau ne soit pas Ă  la hauteur de la rĂ©alisation.

 

 

 

arte_logo_175Arte. Mozart, Cosi fan tutte au Teatro Real de Madrid. Michael Haneke, mise en scène. Dimanche 19 avril 2015, 23h. Opéra en deux actes de Wolfang Amadeus Mozart ~ Livret : Lorenzo Da Ponte. Mise en scène : Michael Haneke. Sylvain Cambreling, direction. Avec : Annett Fritsch (Fiordiligi), Paola Gardina (Dorabella), Juan Francisco Gatell (Ferrando), Andreas Wolf (Guglielmo), Kerstin Avemo (Despina), William Schimell (Don Alfonso) et l’Orchestre et les Choeurs du Teatro Real de Madrid. Chef de choeur : Andrés Maspero. Réalisation : Hannes Rossacher (France, 2013, 3h). Coproduction : Idéale Audience, ARTE France, TVE et EuroArts Music International, Teatro Real de Madrid et Théâtre de la Monnaie-De Munt (Bruxelles), avec la participation de l’ORF et de Servus TV.

 

 

CD. Mozart : Cosi fan tutte (Kassian, Currentzis, 2013)

CLIC D'OR macaron 200CD. Mozart : Cosi fan tutte (Kassian, Currentzis, 2013). DĂ©capant, enivrĂ© : le Cosi du chef Teodor Currentzis nĂ© grec mais citoyen russe (42 ans). LivrĂ© tout chaud des presse Sony en ce 17 novembre 2014, le Currentzis nouveau vient de sortir : la suite après des Noces dĂ©capantes, de la trilogie Mozart Da Ponte. Avant Don Giovanni (Ă  paraĂ®tre automne 2015), voici un Cosi supĂ©rieur encore aux Noces de l’an dernier : en Ă©nergie mais ciselĂ©e, en voix mieux homogènes, en finesse et subtilitĂ© (le duo Despina Alfonso fonctionne Ă  merveille), en juvĂ©nilitĂ© ardente, naĂŻve, celle des fiancĂ©s parieurs (Ferrando et Guglielmo) d’un bout Ă  l’autre totalement engagĂ©s, et mĂŞme palpitants. Ces officiers y apprennent l’inconstance et la philosophie d’en accepter le jeu.

mozart cosi fan tutte teodor currentzis cd sony classical kasyan kassian despinaA Perm, capitale culturelle isolĂ©e, Ă  l’extrĂ©mitĂ© orientale de l’Oural, sĂ©vit une baguette embrasĂ©e, celle du directeur artistique de l’OpĂ©ra local, Teodor Currentzis (depuis 2011). Non content d’ĂŞtre reconnus modialement pour leur interprĂ©tation de Casse-noisette de Tchaikvoski grâce aux Ballet maison qui rivalise avec le Kirov et le Mariinsky, Perm gagne mĂŞme une crĂ©dibilitĂ© mozartienne avec cette odyssĂ©e discographique menĂ©e Ă  vive allure et qui s’avère totalement passionnante malgrĂ© ses options parfois radicales; ni tiède ni complaisante, la direction du chef entend rĂ©gĂ©nĂ©rer fondamentalement notre Ă©coute et notre mĂ©morie sonore de la trilogie mozartienne : le travail sur les tempi, les phrasĂ©s, la dynamique et toutes les nuances hagogiques servant l’explicitation des climats et des situations comme l’articulation du texte d’une comĂ©die dĂ©jantĂ©e restent lĂ  encore saisissants. La farce, l’ivresse d’un temps de folie collective, tous les possibles d’une situation nĂ©e d’un quiproquo Ă©poustouflant, le plus impressionnant de l’histoire de l’opĂ©ra, sont revivifiĂ©s ici avec un tempĂ©rament de feu.

currentzis teodor cosi fan tutte mozart dirige baltasar neumannLa verve dont est capable le frĂ©nĂ©tique Currentzis qui a quittĂ© son Athènes native pour Ă©tudier auprès d’Illya Musin Ă  Saint-PĂ©tersbourg, dès ses 22 ans, gagne en Ă©loquence et en pĂ©tulance : jamais la scène napolitaine ne fut aussi Ă©lectrisante et Ă©lectrique tant le chef semble radicaliser son geste, mais Ă  juste titre, celui des instrumentistes et des chanteurs pour chaque mesure. L’art des transitions entre rĂ©citatifs accompagnĂ©s au pianoforte et airs orchestraux y est particulièrement soignĂ©, offrant une nouvelle continuitĂ© souple mais très caractĂ©risĂ©e pour chaque sĂ©quence. Toute la dernière partie, Ă  partir de la dĂ©faite de Fiordiligi dans son duo avec Ferrando dĂ©guisĂ© en faux albanais, le faux mariage en prĂ©sence du faux notaire (Despina hilarante), le finale oĂą tous se dĂ©masquent, relève d’une vitalitĂ© hallucinĂ©e Ă  la morale très juste, … une prĂ©figuration des comĂ©dies les plus pĂ©tillantes Ă  venir (La Chauve Souris, La vie parisienne…) : Currentzis a un geste percussif et tranchant,  essentiellement et naturellement théâtral, d’une justesse dramatique peu commune : peut-ĂŞtre le fruit de son ancienne collaboration avec l’autre champion du drame incarnĂ©, le metteur en scène tout aussi exacerbĂ© par sa manière jusqu’auboutiste, Dmitri Cherniakov, Ă  l’opĂ©ra de Novosibirsk dès 2004 ? Currentzis sait capter l’insouciance d’un temps de folie collective, la pulsation qui fait imploser l’ordre apparent de la vie, mĂŞme si tout redevient Ă  un Ă©quilibre final, – comme dans Les Noces de Figaro- la musique ayant superbement dĂ©voilĂ© la psychĂ© trouble et contradictoire de chaque protagoniste et avec quelle finesse, on sent bien que le lendemain tout peut recommencer : Mozart a cette capacitĂ© Ă  rĂ©vĂ©ler la fragilitĂ© inhĂ©rente des situations oĂą tout nouvel ordre peut Ă  nouveau basculer. Currentzis se fonde sur cette motricitĂ© du dĂ©sordre pour Ă©tablir une approche rĂ©solument vertigineuse.

 

 

 

 

Ivresse, palpitations, délires de Cosi

 

Teodor Currentzis : maestro furioso !Au terme de rĂ©pĂ©titions sans limitation de durĂ©e (clause de son contrat Ă  Perm), en cela accompagnĂ© par de vrais instrumentistes complices qui partagent son mĂŞme perfectionnisme radical (les musiciens de l’ensemble qu’il a fondĂ© Ă  Novossibirsk : MusicAeterna), le chef peut ĂŞtre fier d’avoir atteint un nouveau standard de perfection, dans les attaques, dans l’unisson motorique des cordes ; la prĂ©cision fait loi, toujours au service d’une expressivitĂ© justifiĂ©e. Jamais Cosi n’a semblĂ© si proche de l’Ă©ros et du dĂ©sir troublant ; la violence des fiancĂ©es d’abord rĂ©ticentes Ă  toute approche infidèle face aux jeunes orientaux venus les Ă©prouver en l’absence supposĂ©e de leurs fiancĂ©s, paraĂ®t suspecte : sous la braise agressive, deux volcans sont prĂŞts Ă  se laisser enflammer… Et le duo Despina qui a tant de froideur enjouĂ©e vis Ă  vis de la gens masculine, avec Alfonco, vieux cynique glaçant achève de boucler un tableau passionnant, rĂ©solument ironique et mordant, d’autant que les jeunes officiers se font prendre Ă  leur propre jeu : l’infidĂ©litĂ© des femmes, la facilitĂ© avec laquelle, dĂ©guisĂ©s, ils les ont retournĂ©es, offrent une leçon de rĂ©alisme sentimental qui n’a rien Ă  envier ni Ă  Marivaux ni Musset ni au Flaubert de l’Education sentimentale ou de Madame Bovary. Mais ce geste Ă©lectrique, embrasĂ© rompt dĂ©finitivement le joug des lectures si nombreuses et si conformes, ternes, tièdes, lisses (celui du Mozart poli et dĂ©coratif). En rĂ©formant l’approche musicale par le souffle et la vie, Currentzis redĂ©finit aussi notre propre place d’auditeur, notre expĂ©rience musicale et aussi le jeu mĂŞme des interprètes : certains y souscrivent naturellement, comme aimantĂ©s par tant de vivacitĂ© communicante, d’autres restent de marbre, souvent hors sujet Ă  notre avis, parfois d’une consternante tiĂ©deur : c’est le cas des deux voix fĂ©minines exprimant bien platement l’inconstance des deux soeurs… quant leur servante Despina Ă©blouit par son jeu Ă©tourdissant d’intelligence et de finesse. Autre rĂ©serve, pĂ©chĂ© d’orgueil d’un chef qui pense d’abord par son orchestre : le volume sonore de l’orchestre, beaucoup trop Ă©levĂ© par rapport aux voix ; l’orchestre dĂ©jĂ  stylistiquement survoltĂ© couvre le chant si dĂ©taillĂ© par exemple, de la sublime Despinetta  de la jeune soprano Anna Kassian: or le travail naturel, flexible, ciselĂ© de la jeune cantatrice confirme bien son talent, rĂ©cemment couronnĂ© par le Concours Bellini 2013 -, une voix exceptionnelle Ă  suivre dĂ©sormais.

Globalement, l’enregistrement satisfait notre attente : affirmant une intelligence ivre rĂ©ellement dĂ©lectable qui souligne la folie et les dĂ©lires de cette mascarade nĂ©e d’un dangereux pari : la nature comique, lĂ©gère, dĂ©lirante du sujet y gagne un surcroĂ®t de vitalitĂ©. ComparĂ©e Ă  leur anthologie Rameau publiĂ© aussi en novembre 2014 mais rĂ©alisĂ© il y a dĂ©jĂ  deux ans (Rameau : the sound of light, 2012), le style des musiciens nous paraĂ®t plus homogène et moins disparate.  C’est donc un CLIC de classiquenews, confirmant le choix de cette version de Cosi tel un excellent cadeau de NoĂ«l.
mozart cosi fan tutte currentzis 3 cd anna kasyanMozart : Cosi fan tutte. Simone Kermes (Fiordiligi), Malena Ernman (Dorabella), Christopher Maltman (Gugielmo), Kenneth Tarver (Ferrando), Anna Kasyan / Kassian (Despina), Kostantin Wolff (Don Alfonso).  MusicAeterna (orchestre et choeur). Teodor Currentzis, direction. 3 cd Sony classical 88765466162. Enregistrement réalisé en janvier 2013 à Perm, Opéra Tchaikovski.

 

 

 

 

 

approfondir


rameau courrentzis musicaeterna tteodor currentzis sound of lightCD. Rameau : the sound of light (Currentzis, 2012)
. Voici un Rameau qui fait réagir : lisez d’abord le titre de cette anthologie, The sound of light, le son de la lumière… Lumineux et même solarisé (serait-ce une référence indirecte à son appartenance à une loge comme à ses nombreux ouvrages pénétrés de symboles et rituels maçonniques : de Zaïs à Zoroastre…?). Frénétique, motorique, surexpressive… la lecture de Teodor Currentzis, jeune chef athénien formé dans la classe d’Illya Musin à Saint-Pétersbourg (à 22 ans) qui est passé par l’Opéra de Novossibirsk puis actuellement Perm, – où il est directeur artistique, ne laisse pas indifférent : sa baguette suractive exaspère comme elle transporte.
Pour le 250ème anniversaire de sa mort, le compositeur vit une annĂ©e 2014 finalement florissante : aux concerts (Le Temple de la gloire, ZaĂŻs… resteront de grands moments de redĂ©couverte… Ă  l’OpĂ©ra de Versailles), ou Ă  l’opĂ©ra (Castor et Pollux, Les Indes Galantes, PlatĂ©e…), s’ajoutent plusieurs rĂ©alisations discographiques dont ce programme pourtant enregistrĂ©e dĂ©jĂ  en juin 2012 Ă  Perm (Maison Diaghilev, Oural).  LIRE notre critique complète du cd RAMEAU : The sound of light (1 cd Sony classical, enregistrĂ© en 2012, Ă©ditĂ© en dĂ©cembre 2014)

Compte rendu, Opéra. Tours. Opéra, le 12 octobre 2014. Mozart : Cosi fan tutte. Jean-Yves Ossonce, direction. Gilles Bouillon, mise en scène

Compte rendu, OpĂ©ra. Tours. OpĂ©ra, le 12 octobre 2014. Mozart : Cosi fan tutte. Jean-Yves Ossonce, direction. Gilles Bouillon, mise en scène. Saluons ce qui fait le charme immĂ©diat de cette nouvelle production de l’opĂ©ra de Tours et qui ouvre très positivement sa nouvelle saison 2014-2015 : son Ă©vidence et sa vivacitĂ© théâtrale. Le travail du metteur en scène, Ă  prĂ©sent familier de la scène tourangelle, Gilles Bouillon, offre une lecture très rafraĂ®chissante de l’opĂ©ra mozartien qui malgrĂ© sa charge comique (l’Ă©pisode de Despina maquillĂ© en mĂ©decin appliquant les prĂ©ceptes de Mesmer sur les corps apparemment empoisonnĂ©s des deux garçons Ă  la fin du I) n’en saisit pas moins par sa justesse cynique : comĂ©die doux-amer, Cosi fan tutte plonge dans la vĂ©ritĂ© des entiments Ă©prouvĂ©s : la farce Ă©pingle surtout l’inconstance des coeurs amoureux. Les serments d’hier sont trahis par le dĂ©sir nĂ© dans l’élan d’un nouvel instant. Terrible leçon de rĂ©alisme sentimental, marivaudage amer et sans alternative… Fiordiligi et Dorabella, deux beautĂ©s napolitaines sont inconsolables depuis le dĂ©part de leurs deux fiancĂ©s Ă  la guerre : jeu de dupes pour mieux les rendre sensibles aux charmes de deux prĂ©tendants orientaux (en fait leurs ex amants dĂ©guisĂ©s…). Tout le drame s’appuie sur la complicitĂ© entre les hommes et le public, dont le seul but est de piĂ©ger les jeunes femmes : lesquelles rĂ©sistent d’abord, puis s’offrent aux deux nouveaux venus.

 

 

 

COSI-FAN-TUTTE-opera-Tours---photo-francois-Berthon

 

 

 

D’un plateau vocal globalement homogène, se distinguent nettement la Dorabella naturellement puissante et idĂ©alement subtile de la jeune mezzo Karine SĂ©chaye que nous avions applaudie ici mĂŞme pour un somptueux Aiglon d’Honegger ; mĂŞme aplomb vocal et jeu tout en fine facĂ©tie du Guglielmo d’Alexandre Duhamel. Le baryton nous offre mĂŞme en accord avec la gĂ©nĂ©rositĂ© du chef, l’air si rare “Rivolgete”, pourtant essentiel dans la dĂ©roulement comique de ce Cosi très rĂ©ussi. Ils sont d’autant mieux portĂ©s dans leur mouvement et leur jeu respectif grâce aux piliers Alfonso / Despina qu’incarnent respectivement Franck Leguerinel (au chant presque inaudible parfois) et Catherine Dune dont l’intelligence de l’actrice ne peut masquer l’usure de la voix.

AffĂ»tĂ©, d’une constante sensibilitĂ©, en chef lyrique expĂ©rimentĂ©, Jean-Yves Ossonce veille Ă  l’Ă©quilibre plateau / fosse, ciselant un Mozart, intensĂ©ment dramatique, expressivement chambriste, d’une grâce et d’une fluiditĂ© rayonnante qui elle aussi, contribue Ă  la rĂ©ussite de cette nouvelle production, vraie performance théâtrale, oĂą le profil individuel de chaque protagoniste gagne une prĂ©sence progressive ; oĂą l’enjeu de chaque situation est Ă©vidente et parfaitement exposĂ©. Les quintettes et les sextuors qui manifestent la suavitĂ© et le vertige des coeurs qui se dĂ©voilent brusquement, sont subtilement conduits, faisant surgir cette tendresse dĂ©sormais irrĂ©sistible et d’une sincĂ©ritĂ© singulière qui fonde la beautĂ© et le mystère de la musique mozartienne. Très convaincante rĂ©alisation.

Illustration : Cosi fan tutte à l’Opéra de Tours en octobre 2014 © François Berthon

 

 

tours-opera-opera-de-tours-582BON PLAN Ă  Tours (repĂ©rĂ©/testĂ© par CLASSIQUENEWS) : avant, après la reprĂ©sentation Ă  l’OpĂ©ra de Tours, un nouveau lieu de restauration, Ă©galement salon de thĂ©, Ă  2 pas de l’OpĂ©ra vient d’ouvrir (face Ă  l’entrĂ©e principale, sur le trottoir de gauche)  : “La DĂ®nette“. Accueil et service très agrĂ©ables, cadre lumineux et raffinĂ©. La DĂ®nette, 3 rue Corneille 37000 Tours. TĂ©l rĂ©servation, horaires : 09 83 30 20 30.

Cosi fan tutte de Mozart Ă  Tours

Mozart portraitXTours, OpĂ©ra. Mozart : Cosi fan tutte. Les 10,12,14 octobre 2014. Créé en 1790 Ă  Vienne, Cosi fan tutte, opĂ©ra du cynisme amoureux, incarne l’ultime offrande du duo lĂ©gendaire Da Ponte et Mozart. sur le traces de l’opĂ©ra vĂ©nitien fixĂ© par Cavalli et son librettiste Faustini ; Da Ponte imagine deux couples dont les membres se croisent en un imbroglio amoureux dĂ©routant et amer. Les serments d’hier se brisent face au dĂ©sir nouveau, et constatant la fragilitĂ© des sentiments amoureux, le vieux philosophe, sorte de libertin cynique, Alfonso peut remporter le pari dont est issue l’action première. Le marivaudage dĂ©voile, fait misogyne flagrant, l’infidĂ©litĂ© des femmes… quand la roublardise des hommes est tout autant active et responsable des Ă©vĂ©nements. Mozart lui-mĂŞme fut amoureux de deux sĹ“urs : ne pouvant Ă©pouser Aloysia, il se marie avec Constanz…  Le compositeur que l’amour inspire toute sa vie, Ă©tait lui-mĂŞme fin connaisseur du labyrinthe des passions humaines. Nouvelle production Ă©vĂ©nement Ă  Tours.

Mozart : Cosi fan tutte
Opéra-bouffe en deux actes
Livret de Lorenzo da Ponte
Création le 26 janvier 1790 à Vienne
Editions Bärenreiter

Direction : Jean-Yves Ossonce
Mise en scène : Gilles Bouillon
Dramaturgie : Bernard Pico

Fiordiligi : Vannina Santoni
Dorabella : Carine Séchaye
Despina : Catherine Dune
Ferrando : Sébastien Droy
Guglielmo : Alexandre Duhamel *
Don Alfonso : Franck Leguérinel

Opéra de Tours
nouvelle production
Vendredi 10 octobre – 20h
Dimanche 12 octobre – 15h
Mardi 14 octobre – 20h

ConfĂ©rence gratuite sur l’opĂ©ra de Mozart, le 4 octobre 2014, Grand Théâtre, Salle Jean Vilar. Places attribuĂ©es dans la limite des sièges disponibles.

Compte rendu, opéra. Versailles. Opéra royal, le 2 février 2014. Wolfgang Amadeus Mozart : Cosi fan tutte / François André Danican Philidor : Les Femmes vengées. Pascale Beaudin, Blandine Staskiewicz, Claire Debono, Antonio Figueroa, Alex Dobson, Bernard Deletré, Jeffrey Thompson. Ryan Brown, direction musicale. Nick Olcott, mise en scène

Mozart_portrait_Hickel_ospehAprès-midi consacré au marivaudage lyrique à l’Opéra Royal de Versailles. L’ensemble Opéra Lafayette, basé à Washington, a eu l’idée ingénieuse de remettre au goût du jour la version française du Cosi fan tutte de Mozart imaginée au XIXe siècle par Durdilly, infatiguable traducteur de livrets d’opéras, et de la coupler avec le rarissime opéra-comique de François André Philidor Les femmes vengées. Cette seconde œuvre, créée en mars 1775 à la Comédie Italienne, fait écho à la première, mais la farce est cette fois initiée par les femmes, comme une juste revanche aux aventures précédentes.
La compagnie américaine a ainsi créé, grâce à la mise en scène classique et drôle à la fois de Nick Olcottt, un décor unique de toiles peintes formant une grande maisonnée, où les deux intrigues peuvent se jouer tour à tour.  Reconnaissons que l’ouvrage de Philidor s’avère celui qui fonctionne le mieux, en grande partie grâce au livret qui trouve son juste écho dans la musique, et une partition délicieuse qu’on prend un plaisir gourmand à découvrir ; là où la traduction française du bijou mozartien s’avère parfois maladroite dans ses rimes, et où la vocalité qu’appelle la musique ne s’incarne que partiellement dans celle que sert le texte réécrit.  Néanmoins, la curiosité l’emporte et l’on finit par apprécier ce Mozart aux sonorités différentes, qui remplace en outre les récitatifs par des dialogues parlés, le propos trouvant sa justification parfaite dans le cadre fastueux et intime du lieu La distribution réunie pour l’occasion, identique pour les deux parties de la journée, tient parfaitement ses promesses.  Si la Fleurdelise de Pascale Beaudin se révèle parfois trop légère pour la démesure du personnage, malgré un aplomb à toute épreuve et des graves courageusement affrontés, la chanteuse emporte l’adhésion avec une Présidente malicieuse et sensuelle, phrasant avec virtuosité son grand air « De la coquette volage » qui lui vaut au beau succès auprès du public.
Exacte Dorabelle, Blandine Staskiewicz fait étalage de son beau mezzo velouté, idéal dans cet emploi, et incarne une femme fière, pourtant finalement prompte à céder aux avances de son séducteur. Sa Madame Lek demeure tout aussi altière, et forme avec sa consœur un très beau duo.

Ainsi font-elles toutes, la vengeance des femmes

Delphine enjouée et irrésistible dans ses travestissements tant vestimentaires que vocaux, Claire Debono trouve néanmoins dans Madame Riss un épanouissement vocal plus grand, l’écriture du rôle lui permettant de déployer toute sa voix, d’une richesse qu’on ne soupçonnait pas jusque là, une belle surprise à saluer.
Cantonnés à des répliques dans le second ouvrage, les deux soldats se taillent la part du lion dans Cosi. Le ténor Antonio Figueroa ne fait qu’une bouchée du rôle de Fernand, malheureusement amputé de son second air, mais paraît bien souvent s’économiser, son seul morceau le trouvant prodigue en nuances et laissant supposer des réserves vocales dont il ne se sert pas.
Son compagnon de jeu trouve en Alex Dobson un baryton très à l’aise dans le personnage fanfaron et hilarant de Guillaume, mais le chanteur américain apparaît peu à l’aise avec la diction française, et l’émission vocale sonne par instants comme sombrée et engorgée.
Excellent Don Alphonse de Bernard DeletrĂ©, philosophe Ă  l’ironie mordante, toutefois gĂŞnĂ© aux entournures par la vocalitĂ© du rĂ´le ; et très convainquant Monsieur Riss de Jeffrey Thompson, comĂ©dien en diable et très en voix lorsqu’il la dĂ©ploie, c’est-Ă -dire trop rarement, sacrifiant bien souvent l’impact sonore au style et aux effets.
Plus de chœurs, mais la trompette et l’orchestre qui jouent le thème vantant les beautés de la vie militaire. Ce même orchestre, à la fois nerveux mais jamais acide ni rude de sonorité, à l’équilibre remarquable, bien conduit par Ryan Brown, qui paraît trouver son terrain idéal dans Philidor davantage que chez Mozart, bondissant avec évidence dans la musique du compositeur français.
Une curiosité que suit une belle découverte, le vaudeville lyrique a pris ses aises à l’Opéra Royal de Versailles, pour notre plus grand plaisir.

Versailles. Opéra Royal, 2 février 2014. Wolgang Amadeus Mozart : Cosi fan tutte. Livret de Lorenzo da Ponte, traduction française de Louis V. Durdilly / François André Danican Philidor : Les Femmes vengées. Livret de Michel-Jean Sedaine. Avec Fleurdelise / Madame la Présidente : Pascale Beaudin ; Dorabelle / Madame Lek : Blandine Staskiewicz ; Delphine / Madame Riss : Claire Debono ; Fernand  / Le Président : Antonio Figueroa ; Guillaume / Monsieur Lek : Alex Dobson ; Don Alphonse : Bernard Deletré ; Le Peintre / Monsieur Riss : Jeffrey Thompson. Opera Lafayette Orchestra, Washington DC. Ryan Brown, direction musicale. Mise en scène : Nick Olcott ; Décor : Misha Kachman ; Costumes : Kendra Rai ; Lumières : Colin K. Bills

CD. Mozart : Cosi fan tutte (Nézet-Séguin, 2012) 3 cd DG

CD. Mozart : Cosi fan tutte (NĂ©zet-SĂ©guin, 2012) 3 cd DG   ….   le jeune chef plein d’ardeur, Yannick NĂ©zet-SĂ©guin poursuit son intĂ©grale Mozart captĂ©e Ă  Baden Baden chaque Ă©tĂ© pour Deutsche Grammophon avec un Cosi fan tutte, palpitant et engagĂ©.

Voici un Cosi fan tutte (Vienne, 1790) de belle allure, surtout orchestrale, qui vaut aussi pour la performance des deux soeurs, victimes de la machination machiste ourdie par le misogyne Alfonso …
D’abord il y a l’Ă©lĂ©gance mordante souvent très engageante de l’orchestre auquel Yannick NĂ©zet-SĂ©guin, coordonnateur de cette intĂ©grale Mozart pour DG, insuffle le nerf, la palpitation de l’instant : une exaltation souvent irrĂ©sistible.
Le directeur musical du Philharmonique de Rotterdam n’a pas son pareil pour varier les milles intentions d’une partition qui frĂ©tille en tendresse et clins d’oeil pour ses personnages, surtout fĂ©minins. Comme Les Noces de Figaro, Mozart semble dĂ©velopper une sensibilitĂ© proche du coeur fĂ©minin : comme on le lira plus loin, ce ne sont pas Dorabella ni Fiodiligi, d’une prĂ©sence absolue ici, qui dĂ©mentiront notre analyse.

DĂ©lectable Cosi …

Cosi_Mozart-Nezet_seguin_cd_DG_villazonCaptĂ© sur le vif en juillet 2012 Ă  Baden Baden, ce Cosi tient ses promesses : le chef accuse le relief palpitant d’une partition marquĂ©e par l’apologie scintillante du sentiment. Et chacun des solistes en version de concert ont soin Ă  exprimer l’acuitĂ© théâtrale de chaque situation.
La distribution marque les nuances de rigueur pour un exercice qui pris en live contient aussi ses dĂ©fauts et ses inĂ©vitables limites. Manque de prĂ©paration certainement, l’homogĂ©nĂ©itĂ© fait parfois dĂ©faut, surtout dans la direction ici et lĂ  … prĂ©cipitĂ©.
En Ferrando, Villazon semble usĂ©, serrĂ©, noyautĂ© … sans guère de nuances ni de subtilitĂ© : et dĂ©jĂ  lors de la performance, le tĂ©nor si peu mozartien avait fait pâle figure au moment du concert Ă  Baden Baden. Adam Plachetka est un Guglielmo passe partout. Plus dĂ©lirant, l’Alfonso d’un routier du comique, Alessandro Corbelli perce davantage le scène.
CĂ´tĂ© chanteuses, le piquant de la Despina de Mojca Erdman que le label jaune entend nous imposer de disque en disque, peine Ă  sĂ©duire : son aciditĂ© percutante masque tout le jeu de l’actrice et la moindre intention.
Plus finement caractĂ©risĂ©, le duo des femmes victimes est plus attachant : Miah Persson fait une Fiordiligi distinguĂ©e, angĂ©lique et suave Ă  souhaits ; cependant que la Dorabella d’Angela Brower en impose tout autant par son timbre grave plus tĂ©nĂ©breux de mezzo cependant clair (et tout autant agile).
Les portraits fĂ©minins en gagnent une rĂ©alitĂ© immĂ©diate très convaincante. Ils confère au marivaudage musical et mozartien, ses vertiges et ses pâmoisons si dĂ©lectables. VoilĂ  un second volet de l’intĂ©grale mozartienne signĂ©e NĂ©zet SĂ©guin Ă  Baden Baden qui tient dignement sa place aux cĂ´tĂ©s du prĂ©cĂ©dent Don Giovanni qui montrait la mĂŞme ardeur expressive, le mĂŞme sens théâtral finement ciselĂ©. A suivre.

Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791): Così fan tutte, ossia La scuola deglia amanti, K. 588—M. Persson (Fiordiligi), A. Brower (Dorabella), M. Erdmann (Despina), R. VillazĂłn (Ferrando), A. Plachetka (Guglielmo), A. Corbelli (Don Alfonso). Vocalensemble Rastatt. Chamber Orchestra of Europe. Yannick NĂ©zet-SĂ©guin. Enregistrement live rĂ©alisĂ© pendant les reprĂ©sentations en version de concert, juillet 2012, Festspielhaus Baden-Baden. 3cd Deutsche Grammophon 479 0641. 2h58mn. Parution : septembre 2013.

Mozart : Cosi fan tutte (Haneke, Cambreling, 2013)

Mozart_portrait_Hickel_ospehArte, le 21 juin 2013, 20h45. Cosi fan tutte de Mozart à Madrid. Le 23 février dernier s’est jouée à Madrid la Première mondiale d’une nouvelle production de Cosi Fan Tutte de Mozart, qui marque aussi le retour  du cinéaste Michael Haneke à la mise en scène d’opéra. Tout récemment multiprimé aux Oscars (Meilleur film étranger) et aux Césars (5 récompenses dont celle du meilleur réalisateur) avec son film « Amour », Michael Haneke est l’un des cinéastes les plus percutants et incisifs de notre temps. Avec cette nouvelle mise en scène d’opéra, il livre sa vision d’une oeuvre ensorcelante, grave, complexe, légère par moments, où l’expérience de l’infidélité transforme les quatre personnages en mettant à nu leur solitude et leur fragilité.
Dans un décor unique mêlant le contemporain et le 18e siècle, il propose une relecture la tragi-comédie, et l’on peut compter sur son talent de directeur d’acteurs pour embraser les chanteurs et pousser leur jeu à l’extrême
Mozart : Cosi fan tutte
Opéra en 2 actes 
Livret : L. Da Ponte
Direction musicale : Sylvain Cambreling
Chef de choeurs : andrés maspero
Mise en scène : michael haneke
avec Annett Fritsch (Fiodiligi), Pao la Gardina ( Dorabella), Juan Francisco Gatell (Ferrando), Andrea Wolf (Guglielmo), Kerstin Avemo (Despina) William Schimell (Don Alfonso)
Choeurs et orchestre du Teatro real
Réalisation : Hannes Rossach er
Coproduction : Arte France, Teatro Real Madrid, Idéale Audience, TVE, EuroArts Music, La Monnaie-De Munt