samedi 20 avril 2024

Récital Rémi Geniet, piano au TAP de Poitiers

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Remi-Geniet_Folle_JourneePoitiers, TAP. Rémi Geniet, piano. Le 18 février 2015, 20h30. Le pianiste Rémi Geniet offre un récital soliste Bach et Chopin. A 21 ans,  le jeune pianiste (né en 1992 à Montpellier) a déjà remporté nombres de Prix et récompenses enviés dont le Premier Prix du Concours Horowitz de Kiev 2010, le troisième Prix du Concours Beethoven de Bonn 2011, le deuxième prix du concours Reine Elisabeth de Belgique 2013 (à 20 ans) … Son jeu puissant et finement caractérisé a trouvé dans les œuvres de Bach et de Chopin, deux formes et des écritures à la mesure de son tempérament entier, sincère, engagé. Elève de Rena Shereshevskaya à l’Ecole Normale de Paris, de la regrettée Brigitte Engerer et d’Evgueni Koroliov (à Hambourg), Rémi Geniet enrichit sa jeune expérience en jouant régulièrement avec un complice chambriste, le violoncelliste Henri Demarquette. Le pianiste s’intéresse depuis ses débuts à l’œuvre de Jean-Sébastien Bach. Le programme présenté en concert en ce mois de février 2015 reprend partie des partitions enregistrées à Poitiers à l’automne 2014. A quelques voix près, Rémi Geniet remportait la Victoire Soliste instrumental de l’année lors des dernières Victoires de la musique classique 2015. Le jeu est puissant ; la vision, intérieure et profonde : la maturité et l’instinct musical colorent une intelligence peu commune. La digitalité déliée, très clairement énoncée fonde une technique précise et étonnamment structurée. Rémi Geniet est un jeune talent à suivre.
L’esprit des danses anime la Suite anglaise n°1, auxquels fait écho la Mazurka du Romantique Chopin. Remé Geniet conclue son concert avec la Sonate n°3 en si mineur opus 58.

 

 

 

boutonreservationRécital du pianiste Rémi Geniet
JS Bach, Chopin
Mercredi 18 février 2015, 20h30
Poitiers, TAP, Auditorium

J. S. Bach :
Suite anglaise n°1 en la majeur BWV 806,
Caprice sur le départ de son frère bien-aimé BWV 992,
Toccata en do mineur BWV 911

Frédéric Chopin :
Mazurkas op. 17,
Sonate n°3 en si mineur op. 58

Durée du récital : 1h35 (entracte inclus)

Les œuvres du programme

bach_js jean sebastianJohann Sebastian Bach (1685-1750) a écrit de nombreuses pièces pour instrument seul : il s’agit de partitions particulièrement profondes, créant des sommets de musique pure qui semble propre à l’époque baroque, exprimer la diversité troublante voire contradictoire de l’âme humaine : introspection, langueur, mélancolie mais aussi énergie, volonté, action… Les Suites anglaises (1717-1723) réutilisent et fixent le genre de la Suite composé d’une succession très réglementée de danses européennes (plutôt d’origine française) : Préludes, Allemandes, Courantes, Sarabandes, Bourrées, enfin Gigues, en guise de conclusion. La Première, en la majeur, aurait été écrite par un Bach spécifiquement inspiré par le claveciniste français virtuose Charles Dieupart (1670-1740) dont la carrière se déroule surtout à Londres. Ce pourrait être l’origine de leur intitulé « Suites anglaises ».  Bach synthétise comme à son habitude le caractère et l’esprit de chaque danse : Prélude d’ouverture (très court), majesté de l’Allemande avec d’évidentes références au jeu du luth; inventivité vivace des Courantes ; gravité solennelle de la Sarabande ; facétie plus enlevée des Bourrées ; enfin, détermination de la Gigue conclusive.

Le Caprice BWV 992 évoque la figure du frère aimé, hautboïste de renom qui rejoint à Stockholm,  l’Orchestre du Roi de Suède. Œuvre de jeunesse (écrite au début des années 1700), pleine de charme et d’imagination, le Caprice comporte six mouvements comme autant de tableaux émotionnels, comme le suggèrent d’ailleurs les sous-titres de chaque mouvement : « … pour le détourner d’entreprendre le voyage », « Représentation des divers accidents qui peuvent arriver à l’étranger », etc…

Les Toccatas illustrent la maîtrise du Bach de la maturité. Celle en ut mineur (BWV 911, vers 1712) comme l’ensemble des autres pièces de ce genre, mêlent les divers mouvements comme s’il s’agissait d’un concerto pour instrument seul. Proche de la Fantaisie, la liberté et l’invention de l’écriture impose sa propre énergie, semblant embraser de façon quasi improvisée une structure pourtant très précise. Le plan suit à peu près le même ordre : introduction rhapsodique, arioso, fugue, adagio, dernière fugue conclusive. La Toccata en ut mineur BWV 911, en trois parties, impose sa fugue particulièrement développée (175 mesures) à trois voix. Outre l’imagination débridée, la profondeur et la virtuosité, Bach saisit par la force et l’ampleur de sa pensée musicale.

chopin_arte_200-ans_soiree_speciale_television_arte-Frederic_ChopinAinsi l’admiration que portait Chopin pour Bach. Composées entre 1832 et 1833, les quatre Mazurkas  (Opus 17) du plus français des Polonais sont le premier recueil du genre conçu depuis son installation à Paris.  Chopin semble prolonger la sensibilité intérieure de son aîné, passant des passions à l’exploration du sentiment, le compositeur pianiste combine les climats lui aussi contrastés voire antinomiques : première Mazurka apparemment joyeuse, deuxième rêveuse et mélancolique. La dernière pièce, – Lento ma non troppo en la mineur- captive par sa puissante intériorité.  La Sonate n°3 régénère les modèles légués par Beethoven ou Schubert. La liberté qu’y apporte Chopin l’impose immédiatement : composée en 1844, elle suit l’éclosion de la Quatrième Ballade (1842), du Quatrième Scherzo (1842 aussi) et des Nocturnes opus 55 (1843), tous sommets d’originalité, de caractère et de profondeur dont la Sonate recueille les fruits. Chopin surprend même par la conception de l’architecture : ampleur du portique d’ouverture (Allegro maestoso) ; très court et vivace Scherzo à la digitalité facétieuse ; Largo crépusculaire et noctambule ; enfin Finale dont la véhémence et le tempérament imposent la stature d’un Chopin maître de son destin.
Le choix des pièces exige de l’interprète une versatilité permanente de l’humeur, et dans le traitement musical, une aptitude à exprimer chaque nuance expressive d’une séquence à l’autre, de premier ordre.

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